temps

«À la différence de l'esprit». Compression du présent et istoricisation du roman contemporain

Cette communication avance l’idée que la «compression du présent» (Hermann Lübbe) propre à l’élément du contemporain se traduit, entre autres, dans la fiction européenne actuelle par des phénomènes que l’on appellera d’istoricisation – correspondant à une forme de contestation du paradigme indiciaire dans l’écriture de l’histoire et au déploiement de stratégies narratives ayant en commun une volonté (ou une illusion) de reprise d’autorité.

Conférence

Université du Québec à Montréal

Sommes-nous maintenant?/Is it now? Réflexions sur le contemporain et la culture de l'écran

Gervais, Bertrand
«Is it now? La question surgit dans "Minority Report", le film de 2002 de Steven Spielberg, adapté de la nouvelle de Philip K. Dick. Sommes-nous maintenant? L’interrogation résonne de manière nouvelle à notre époque, marquée par le présentisme et cette soif de réalité qui l’alimente.»
Mercille Brunelle, Emile

Poétique du temps sculpté chez Svetlana Alexievitch. Le cas de l’ancien combattant Timérian Zinatov dans «La Fin de l’homme rouge»

Ce texte propose l’analyse du chapitre que Svetlana Alexievitch, dans La fin de l’homme rouge, consacre au suicide de l’ancien combattant Timérian Zinatov, reconnu comme «l’un des héroïques défenseurs de la forteresse de Brest-Litovsk qui a subi le premier choc de l’assaut des troupes hitlériennes au matin du 22 juin 1941».

Regards de femmes aînées sur la vieillesse: représentations sociales et rapports au temps

De fait, même si l’objectif premier de cette étude ne concerne pas les représentations sociales du vieillissement, ces questions se sont imposées dans les récits des femmes âgées; c’est pourquoi nous nous proposons ici de défricher, à titre exploratoire, ces thèmes. Après avoir brièvement décrit le contexte sociohistorique et l’approche théorique dans lesquels s’inscrivent nos travaux, nous nous intéresserons essentiellement aux représentations sociales qu’entretiennent les femmes aînées à propos de la vieillesse.

Autour d'une rhétorique musicale qui convoque les morts

Le passé, les disparus, les morts et les absents hantent la littérature de Pascal Quignard. Avec des titres tels que «Les Ombres errantes» (2002), «Sur le Jadis» (2002), «L’Enfant au visage couleur de la mort» (2006) ou «Pour trouver les enfers» (2005), l’œuvre de Pascal Quignard foisonne çà et là de revenants, et le lecteur n’est pas surpris d’errer, au cours de sa lecture, parmi quelques fantômes. Ma réflexion se base ici sur la prémisse selon laquelle l’illusion existentielle liée au phénomène de revenance, qu’elle soit optique ou sonore, peut être utilisée comme procédé artistique; plus précisément, elle peut résulter d’une expérience artistique. Concurremment et corrélativement, le concept d’apparition, que Quignard nomme «visitation», s’enchevêtre dans la praxis musicale telle qu’éprouvée dans les œuvres de fiction quignardiennes. L’entrelacs de ces deux concepts participe de son cadre poétique. Et c’est justement cette expérience musicale du revenant que je propose de creuser en examinant tout d’abord les variations que prend le motif du revenant, les pouvoirs intrinsèques qui sont associés à la musique par l’auteur, le rôle du chaman que tient le musicien, pour finalement éclairer les mises en scène musicales qui font naître les fantômes des textes romanesques.

Regards littéraires sur une crise du temps. Intertextes et présentisme

Il ne me semble pas irréaliste de croire que cette crise du temps diagnostiquée par de nombreux penseurs se reflète dans la production littéraire contemporaine. L’importance des écritures autofictionnelles dans les dernières années, par exemple, pourrait être interrogée à l’aune de ce constat. Cependant, d’autres pratiques littéraires fragilisent l’équation. Je souhaite ici proposer une mise à l’épreuve de l’idée du présentisme contemporain par le biais d’une réflexion sur l’intertextualité. Le texte «Le mal de Montano» (2002) d’Enrique Vila-Matas, qui se construit en multipliant les références aux œuvres littéraires qui le précèdent, me permettra de questionner les rapports au temps qu’une écriture intertextuelle peut développer. J’interpréterai le regard sur le monde contemporain qui est véhiculé dans ce texte, pour ensuite interroger la signification d’une des idées centrales dans celui-ci, soit la nécessité pour le narrateur de lutter contre la mort de la littérature. Nous verrons que cette lutte entraîne un rapport particulier au temps. J’aborderai aussi la représentation dans ce texte de deux événements contemporains majeurs, soit le passage dans le XXIe siècle et les attentats du 11 septembre 2001, qui peuvent être considérés, à la suite de la chute du mur de Berlin, comme étant des moments phares dans la précarisation de notre rapport au temps.

Penser au présent. La conférence d'Alain Badiou et de Slavoj Žižek

La pensée apparaît ainsi essentiellement comme une affaire de ruptures. Ces ruptures —des relations impossibles— sont des moments clés de la philosophie. Que l’on conçoive ces ruptures en termes de décisions, d’instants, de paradoxes ou d’événements, le résultat est le même: il s’agit de définir la philosophie comme la discipline qui brise la douce cyclicité du sens. La pensée a nécessairement un début radical, une naissance qui se déterminent par opposition à tout ce qui est autre. La pensée est essentiellement négative et émerge lorsque le sujet décide de se positionner hors de lieux communs. Comme la plupart des textes qu’ont publiés ces auteurs, «Philosophy in the Present» est un plaidoyer pour des philosophies radicales et des politiques révolutionnaires actuelles.
Borduas, Paul-Émile. 1957. «Symphonie en damier blanc ou symphonie 2»
Mailhot, Valérie

Nicole Brossard et le «temps mort» de la poésie québécoise

Quelques jours seulement avant le lancement de L'homme rapaillé de Gaston Miron, en avril 1970, a eu lieu la première Nuit de la poésie, événement où se succèdent sur scène pendant près de onze heures les plus grands noms de la poésie québécoise, de Claude Gauvreau à Gaston Miron, en passant par Michèle Lalonde, Gérald Godin et Paul Chamberland.

«This is now!» Quand le virus de la fiction (r)attrape la réalité

Hélène Machinal propose une réflexion sur le rapport au temps qu’entraînent la pandémie et surtout le confinement qui vise à ralentir sa progression. Travaillant sur les fictions post-cataclysmiques qui permettent de «penser le temps de la fin» (Engélibert) et de s’extraire du présentisme (Hartog), cet épisode où la fiction rattrape la réalité lui permet de repenser le temps suspendu.

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