altérité

Hybridité et rapports interespèces: les expositions «écosystèmes» de Pierre Huyghe

Lors de ses expositions à la Documenta 13 (2012), au Centre Pompidou (2013) et plus récemment à Skuptur Projekte Münster (2017), Pierre Huyghe présentait des animaux humains et non-humains in vivo dans les espaces d’exposition. L’étude comparative de ces trois expositions que je propose pour ce colloque révèle que le glissement de la représentation à la présentation du vivant laisse apparaître certains changements profonds quant aux rapports interespèces et à la définition même de l’exposition.

Quoi penser quand une femme porte la queue d’un cheval?

Avec Horse’s Tales (1999), de sa série Porous Bodies, l’artiste australienne Julie Rrap utilise une photographie de son postérieur, coiffé d’une queue de cheval, pour nous entraîner dans un univers représentationnel interespèces de tous les possibles. Dans cette communication, c’est à travers les prismes de la déconstruction et des études des genres et sexualités que sera analysée la perméabilité des frontières corporelles de l’animal humain féminin et de l’animal non humain équin dans l’œuvre de Rrap.

faire la couleuvre est-il un travail de retour aux sources

«"La force de la couleuvre brune" titrait Le Devoir le 12 décembre 2013, référant au pouvoir de cet animal à ralentir les chantiers de construction montréalais (Turcot, pont Champlain). Inspirée par cette histoire puissante à l’image de David contre Goliath (couleuvres brunes vs ministère des Transports), en septembre 2017 j’ai débuté un travail interdisciplinaire, alliant art action et herpétologie.

Du point de vue animal

Depuis quelques années, des artistes plasticiens, d’Art Orienté Objet à Carlee Fernandez, ont cherché à s’approprier des propriétés animales (des équidés et ursidés dans ces deux cas) et à célébrer par des pratiques performatives, une prétendue communion interspécifique. Mais ces expériences sont loin d’avoir inversé l’emprise humaine sur ces animaux, confortant même un certain anthropocentrisme.

Anima(L): corporéités animales et hybrides et incarnation du référent absent dans les arts de la marionnette contemporains

De l’âne héros malgré lui de «La bataille de Stalingrad» (Rezo Gabriadze,Tbilisi) au chevaux de «War Horse» (Handspring Puppet Company, Cape Town), en passant par les animatroniques bricolées de «Savanna» d’Amit Drori(Jérusalem), la figure –plus ou moins anthropomorphisée– de l’animal est omniprésente dans le théâtre de marionnettes, qu’il soit traditionnel ou contemporain. La marionnette permet également, comme la bande dessinée, le dessin animé ou le cinéma à effets spéciaux, de donner vie à des créatures hybrides et protéiformes, qui peuvent se transformer au cours de la représentation.

Le selfie qui tue. La «cuteness» à l’encontre du bien-être animal

À n’en point douter, la pratique du «selfie», ou égoportait, correspond à l’un des usages le plus répandus de la culture visuelle contemporaine. Indissociable des usages conversationnels de l’image numérique (Gunthert, 2015), cette autophotographie participative est devenue l’emblème d’une culture du LOL et du LIKE. Or le selfie, symbole de la «me me me generation», ainsi que le titrait en 2013 le magazine Time, n’est pas qu’une forme de communication sociale ou l’expression d’une pulsion narcissique. Il constitue également un acte délétère pour certaines espèces animales.

Les animaux naturalisés, une patrimoine polysémique: l'exemple des trophées au musée de la Chasse et de la Nature

Depuis les dernières décennies, le concept de patrimoine est sujet à une extension et à une ramification croissante. Revendiqué collectivement pour désigner des éléments toujours plus nombreux et variés, le patrimoine intéresse les chercheurs en sciences sociales car il entraîne des usages, des représentations et des interactions qui révéleraient certains traits culturels des sociétés contemporaines.

Être bête, dans l'art actuel

Certains artistes d’art actuel tels que David Altmejd, Shary Boyle, Kate MacDowell ou Kiki Smith choisissent de questionner la notion d’ensauvagement animal à la lumière de l’hominisation et de l’accès au symbolique. Ainsi, au début du 21ème siècle, aboutissons-nous à la proposition de Je est un animal à l’aide d’une diction humanimale qui tient compte des avancées conciliatrices de l’éco-critique et de l’éco-poétique plus que de la pessimiste humanimalité fondée sur le catastrophisme (Michel Surya). Nos artistes privilégient le loup, le singe ou encore le renard.

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