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Fiction de la vérité, vérité de la fiction. Écrire le 11 septembre

De la vérité à la fiction, de la fiction à la réalité, l’écriture semble ainsi établir les frontières pour mieux les brouiller. Peut-être vient-il toujours un moment, lorsqu’on écrit, où l’on s’interroge sur la vérité. Mais il s’agit d’une vérité relative, liée davantage à une vérité de l’expérience qu’à l’authenticité des faits. Le principe même de la fiction, son exigence, semble nous placer à l’extérieur des choses, dans la distance nécessaire à la transformation du matériau. Mais que se passe-t-il lorsque la distance nécessaire nous semble hors d’atteinte?

De la nuit de l’amnésie aux lumières du cosmos: poétiques de la mémoire traumatique en temps de terrorisme

L’autobiographie fictive intitulée Noite dentro da noite (2017) (Nuit dans la nuit, en français) de l’écrivain brésilien Joca Reiners Terron est très centrée sur le thème de l’amnésie traumatique en temps d’oppression tant dictatoriale que totalitaire. La double nuit qui donne son nom au titre de l’œuvre est en fait une amnésie traumatique, qui se trouve imbriquée dans la nuit dictatoriale.

Politiques de l'imaginaire

Vendredi 7 Mai 2021
Imaginaire et culture pop
Participant·e·s:
Dominguez Leiva, Antonio
Besson, Anne
Blanc, William
Mellier, Denis

La fantasy et l'horreur sont-elles de plus en plus politiques? Cet épisode réunit Antonio Dominguez Leiva, William Blanc, Anne Besson et Denis Mellier, qui discutent et débattent de la politique dans les genres de l'imaginaire, dès le 19e siècle, mais surtout à l'époque contemporaine. Ils se demandent comment les fictions parlent de politique, mais aussi comment la politique, autant à droite qu'à gauche, utilise la fiction et ses figures populaires. La culture de masse est-elle forcément aliénante ou peut-elle avoir une valeur émancipatrice? Voilà un vieux débat relancé.

Trump Makes Literature Great Again!: entre l’œuvre prémonitoire d’Ingersoll Lockwood et les voyages temporels de Donald J. Trump

«En 2016, Pierre Bayard a publié un essai sous le titre pour le moins intriguant, Le Titanic fera naufrage. Dans ce dernier, Bayard suggère que certains œuvres fictionnelles semblent anticiper des évènements historiques avant même que ceux-ci ne se déroulent.» Jean-Philippe Lamarche s'aventure dans cette voie: il propose ici une lecture de trois romans d'Ingersoll Lockwood qui indique que l'auteur aurait prédit, entre autres, la présidence de Donald J.Trump.

«This is now!» Quand le virus de la fiction (r)attrape la réalité

Hélène Machinal propose une réflexion sur le rapport au temps qu’entraînent la pandémie et surtout le confinement qui vise à ralentir sa progression. Travaillant sur les fictions post-cataclysmiques qui permettent de «penser le temps de la fin» (Engélibert) et de s’extraire du présentisme (Hartog), cet épisode où la fiction rattrape la réalité lui permet de repenser le temps suspendu.

La transgression des limites de la création comme stratégie de l’engagement littéraire contemporain. Le cas de «La ballade de Rikers Island» (2014) de Régis Jauffret

«Lorsque l'affaire du Sofitel éclate en 2011, elle constitue une véritable mine d'or pour l'écrivain, Régis Jauffret. En plus de s'inscrire dans la lignée des sordides affaires sexuelles dont il s'est fait la spécialité, l'affaire met de surcroit en scène une personnalité politique connue et qui inspire déjà la curiosité du public. Le directeur du Fonds monétaire international du moment, alors potentiellement le prochain candidat à l'élection présidentielle française, Dominique Strauss-Kahn, se retrouve emprisonné au pénitencier américain de Rikers Island.

La fiction: une catégorie opératoire pour défendre l’art?

«Faut-il protéger davantage la création que les autres formes d'expression? Si oui, comment défend-t-on l'art autrement que par l'argument de l'exception artistique? Cet argument part du présupposé qu'il faut appréhender l'oeuvre d'art, et en particulier l'oeuvre littéraire, avec des catégories de réception distinctes des autres formes d'expression. On se heurte alors à la question insoluble de la définition de l'art et de ses limites.

Barraband, Mathilde

Organisations secrètes: la Gauche prolétarienne dans la littérature française contemporaine

[Réédition] Au tournant de l’an 2000 plusieurs romans sont revenus sur l’histoire de la Gauche prolétarienne et le destin de ses militants, mettant notamment en scène la conversion à la littérature des anciens contempteurs du «culte du livre». L’article propose une lecture de trois de ces romans: L’organisation de Jean Rolin, qui ouvre la marche, Tigre en papier d’Olivier Rolin, le plus connu et le plus commenté, et Maos de Morgan Sportès, réécriture au vitriol de Tigre en papier.

Brissette, Pascal
Lacroix, Michel

Un «couple» sous tension: le romancier et le livre dans les romans de la vie littéraire

[Réédition] Si le sens commun n’imagine guère d’écrivain sans livre, rien n’est moins évident dans la fiction. Ce constat, effectué à partir des recherches menées sur les romans de la vie littéraire publiés en France entre 1800 et 1940, nous a amenés à nous interroger sur cet étrange statut du livre dans les fictions. Quand et pourquoi le livre est-il montré? Quand et pourquoi ne l’est-il pas, dans un corpus où l’on s’attend pourtant à l’y trouver?

Saint-Amand, Denis

Fictions de l’œuvre: projets et textes possibles dans les romans de la vie littéraire

Le monde des études littéraires a vu se développer, au cours de ces dernières années, une théorie des textes possibles qui confronte la réception traditionnelle des œuvres (c’est-à-dire la façon dont leur lecture se concrétise la plupart du temps et le commentaire qu’on en livre habituellement) à une réinvention de leur signification, tirant parti des impensés de la fiction, des non-dits, des interactions interrompues, des blancs, des inférences labiles et autres zones creuses du récit qui offrent des prises pour une renégociation herméneutique.

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