XIXe siècle

L'amour, le deuil et le fracas. D'«Angéline de Montbrun» de Laure Conan à «Désespoir de vieille fille» de Thérèse Tardif

En 1984, dans Quand je lis je m’invente, Suzanne Lamy affirme que lire les femmes, c’est construire une filiation et faire en sorte que leurs œuvres ne soient plus «des enfants uniques, nés de père et de mère inconnus» (Lamy, 1984: 43). Pour quiconque s’intéresse aux auteures marginalisées par l’histoire littéraire québécoise, une telle formule soulève d’importantes questions: comment inscrire ces créatrices aujourd’hui oubliées dans une lignée d’œuvres, dans une tradition d’écriture au féminin? Comment étudier le rapport qu’elles ont entretenu, consciemment ou non, avec leurs prédécesseures? La création d’une filiation constitue-t-elle la manière idéale de leur redonner justice, de légitimer leurs œuvres?

Introduction: Filiations du féminin

Par son sujet, mais aussi par sa composition, le présent livre s’inscrit dans la mouvance que décrit Collin. De fait, le choix des collaboratrices est également placé sous le signe de la filiation: pionnières de la critique au féminin, chercheures établies ou voix émergentes, les huit auteures, quatre professeures, une enseignante au collégial et chargée de cours, et trois étudiantes au doctorat, ont des âges et des parcours différents. L’ensemble permet de constater le chemin parcouru, de voir quelles barrières sont tombées et quels territoires méritent d’être maintenant explorés.

Fragments

Vendredi 18 Mars 2022
Encodage
Participant·e·s:
Demeule, Fanie
Sermadiras, Émilie
Azoulay, David

Dans cet épisode de la série Encodage, Fanie Demeule analyse Petite de Geneviève Brisac dans une communication intitulée «Petite parmi les fragments d'os» (2017). Émilie Sermadiras aborde la poétique du fragment dans l'œuvre de J.-K. Huysmans (2015) et David Azoulay nous parle de la pratique fragmentaire de Maurice Blanchot (2021).

Cahiers de l'IREF

Université du Québec à Montréal

Filiations du féminin

Directeur·trice(s):
Gibeau, Ariane
Saint-Martin, Lori
N° de la publication:
6
2014
Signe d’une inquiétude propre à notre époque, les recherches actuelles en littérature interrogent avec insistance la filiation et l’héritage.

«What's in a name?» «Frankenstein» et ses nombreuses variantes

La créature n'a pas de nom, c'est le signe même de sa quête d'identité. Elle est pourtant régulièrement associée à un nom, qui est la démonstration même d'une incompréhension du roman, puisqu'on la confond avec son créateur en lui accordant le nom de Frankenstein. Pourtant, d'une part, c'est une manière de signifier que le savant et sa créature sont le double l'un de l'autre. D'autre part, les éditions du livre présentent souvent en couverture un dessin du monstre traversé par le titre, ce qui rend ce rapprochement presque naturel.

Frankenstein ou le photographe moderne

La photographie n’est que peu considérée dans les œuvres qui furent stimulées par l’ouvrage de Mary Shelley. Cependant, comment juger les innombrables transformations du corps humain proposées par l’image comme étant des corps vivants et réels, autrement que par l’influence de la créature composite? À travers l’étude d’œuvres photographiques, Jessica Ragazzini propose d’analyser une part méconnue de l’influence de Frankenstein comme mythe moderne.

Kornél Mundruczó («Tender son: The Frankenstein project»): ou l’ombre projetée du roman familial de Victor F.

L’ombre de Frankenstein se projette partout, on la voit s’étendre à tous les niveaux, et sur tous les plans, mais cette ombre, qui prolonge en partie le roman de Mary Shelley, finit aussi par l’occulter partiellement tant l’image fixée dans la culture populaire et la réduction du mythe de Frankenstein à quelques traits imaginaires semblent faire écran au roman lui-même.

Julio, «La patriotique lessive»
Bauduin, Émilie

De l’«épistémè» hygiéniste à l’esthétique naturaliste. Migration de la notion d’hygiène au XIXe siècle

Dans son article «La littérature putride» paru le 23 janvier 1868 dans Le Figaro, Ferragus (Louis Ulbach) soumet à ses lecteurs un réquisitoire contre les romanciers réalistes. Il y indique notamment que les œuvres de ces auteurs, qui exposent selon lui les dessous fangeux de la société, contribuent «à la putridité […] de la littérature contemporaine» (cité dans Zola, 1979 [1867]: 323).

De la trace à l'indice: enquêtes

Vendredi 16 Juillet 2021
Encodage
Participant·e·s:
Després, Elaine
Gauthier, Joël
Grenier-Millette, Sarah
Guilet, Anaïs
Machinal, Hélène
Perron, Laurence

Au menu de ce premier épisode de la série «Encodage» des Balados OIC, Hélène Machinal, Elaine Després et Sarah Grenier-Millette discutent l'article «Signes, traces, pistes. Racines d'un paradigme de l'indice» de Carlo Ginzburg (1980, Le Débat), et revisitent les archives des communications de Joël Gauthier (Penser l'enquête de terrain en études littéraires, 2014), d'Anaïs Guilet (Des tweets et des petites madeleines, 2017) et de Laurence Perron (Portrait de l'internaute en détective, 2018).

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