Atelier

PROJET MŒBIUS - UNE PHRASE DANS L’ESPACE, L’ESPACE D’UNE PHRASE

Marilyne Fleury; Jean-Pierre Girard; François Racine, PROJET MŒBIUS - UNE PHRASE
Marilyne Fleury; Jean-Pierre Girard; François Racine, PROJET MŒBIUS - UNE PHRASE
Marilyne Fleury; Jean-Pierre Girard; François Racine, PROJET MŒBIUS - UNE PHRASE
Marilyne Fleury; Jean-Pierre Girard; François Racine, PROJET MŒBIUS - UNE PHRASE
Marilyne Fleury; Jean-Pierre Girard; François Racine, PROJET MŒBIUS - UNE PHRASE
Team members: 
Fleury, Marilyne
Team members: 
Girard, Jean Pierre
Team members: 
Racine, François
Workshop year: 
2009
Location: 
Campus de l’Université de Concordia
Description: 

«De quelle manière la lettre, le mot, la phrase, dans une perspective littéraire, pouvaient trouver place dans l’espace public »


« Comment ne pas réduire le littéraire à l’image du mot simple ? Comment éviter l’effet publicitaire, comment éviter d’affadir le littéraire en le subordonnant à l’image plastique de sa représentation ? »

« Le littéraire exige une relative durée, il s’inscrit dans le temps du lecteur et dans l’espace de son corps. »
 
« Nous avons cherché une certaine syntaxe, une certaine narration (poreuse, suggestive, évocatrice), qui inviterait au mouvement sans enfermer dans ce mouvement. »

« D’abord, l’idée de relier les deux ‘îlots’ (coin Guy et Ste-Catherine, jusqu’à Maisonneuve, vers le nord-est, puis coin Guy et Ste-Catherine vers le sud-ouest, jusqu’à St-Mathieu. »


« Remarquer le mariage de l’ancien et du moderne, du passé et de l’avenir, sur l’axe choisi. En terme architectural d’abord (du vernaculaire au néo-classique, puis au modernisme, au postmodernisme et au contemporain), dans l’utilisation des matériaux (de la pierre à la brique au verre, etc.), et en même temps en terme d’âge des disciplines. » (Voir Figure 1)

« Différentes considérations techniques (tête au sol, tête en l’air, tête à tête) ont entrainé l’idée de faire suivre à notre éventuelle écriture une trajectoire aléatoire qui va du sol jusqu’à 15 mètres environ, soit la hauteur des escaliers en spirale éclairés la nuit, à l’intérieur des édifices de l’Université. »

« Mouvement, mariage du passé et de l’avenir, passage via le trait d’union (coin Guy et Sainte-Catherine) qui relie deux îlots et les facultés universitaires : est apparue la notion de ruban (un mœbius, long ruban torsadé qui revient sur lui-même, mais ici, nous ne discernerons pas le point de réunion) qui traverse les âges, support du savoir, comme un manuscrit ou un parchemin qui porte, achemine et offre une parcelle de connaissance. »

« De cette anarchie originelle jaillit une phrase qui, dans le déploiement de sa propre grammaire (enchaînement de syntagmes assez courts) épouse les façades, le bitume, le hall du pavillon de génie, et fait office de support à la connaissance à travers le temps, rendant hommage à l’écriture elle-même, témoin du passé, et recroisant la rue Maison-neuve en soulignant l’achar-nement et le dévouement de Normand Bethune. »

« Les segments du texte en eux-mêmes offrent une proposition autonome au lecteur-piéton (...) Libre à lui de lire la phrase en entier ou de parcourir uniquement l’un ou l’autre des segments. »

« Du passé vers l’avenir, donc.  Un mouvement, une trajectoire, un parcours organique, avec ce trait d’union très important, à la jonction des rues Guy et Ste-Catherine.  Ce trait d’union (spatialité), le passage du temps (temporalité) et le mouvement, sont au cœur du travail qui a suivi. » (Voir Figure 2)

« Une œuvre déposée dans l’ordre public, lisible par bribes, mais lisible aussi dans l’évolution de sa grammaire, comme un ruban qui se déroulerait.» (Voir Figure 3)

« Reste à évaluer en quelle matière le texte sera écrit, reproduit (peinture, verre poli, relief, etc., dépendamment de l’immeuble sur lequel il sera installé.  Nous avons pris des photos de précédents — montréalais — pour déterminer notre action.) »

(Voir figures 4 et 5)

Text: 

La phrase dans l’espace et l’espace d’une phrase :

SORTIR UN ALPHABET DE L’ILLISIBLE,

LANCER LES TRADITIONS VERS LE SAVOIR,

LES ARTS ENFIN RELIÉS À LA SCIENCE ET AU GÉNIE,

COMME LES PIERRES LE SONT AUX ÉTOILES,

TRANSMETTRE LA CONNAISSANCE AVEC ACHARNEMENT,

SUR UN MŒBIUS SANS FIN.

Note(s): 

François Racine (architecte)
Marilyne Fleury (architecte paysagiste)
Jean Pierre Girard (écrivain)