Œuvre d'art public
Comme une lettre réunie
L'oeuvre est installée dans un espace intimiste près de l'hôtel de ville dans un lieu fréquenté par les passants.
La sculpture dans laquelle sont scellées des lettres écrites par les Victoriavillois. Un poème de Jean-Guy Lachance a été découpé dans la paroi d'aluminium. Le soir, le texte est illuminé.
Une autre face de la sculpture, sérigraphiée, reproduit des extraits de lettres des personnes suivantes:
Philippe Jean - Monique Giroux - André Pothier - Mariane Flament et Laure Bélanger - Rita Larochelle - Maureen Martineau - Bill Ninacs - Suzanne Lainesse - Christiane Duchemin - Johanne Yergeau - Gilles Durand - Maori Laquerre - Jean Sabri - Claude Dupont - Wilfrid Grimard - André Bourassa - Alycia Aucoin - Lyne Rousseau - Jonathan Boivin
Je t’écris cette lettre depuis l’an 2010 à
Victoriaville . J’espère que tu aimes cette
ville autant que l’ai aimée. Tant d’années se
sont écoulées comme neiges au printemps.
Cela me touche beaucoup de t’écrire de si loin.
Est-ce que les oies sauvages se donnent encore
rendez-vous chaque automne au lac Bulstrode ?
Je t’écris depuis mon enfance, mon adolescence.
De la courbure de l’âge. Du temps passé et à
venir.
Nous sommes faits de lettres, de mots. Lettres
de voyage. Lettres à mon père, à ma mère .
Lettres d’amour. Tant de signes sur la page,
sur l’écran. Lettres pour la paix. Pour le
futur. Courriel à l’ami . Tant de mots. De
peine, d’espoir, d’ennui, de bonheur. Le
paysage est une lettre ouverte. Nous écrit.
Mille enveloppes . Mille visages. J’aimerais te
dire…. C’était le mois de mai. L’odeur des
lilas…
COMME UNE LETTRE RÉUNIE est un projet d'art public qui revisite la notion de monument commémoratif en recueillant la parole des simples citoyens. Le processus de création et la sculpture elle-même sont un véhicule par lequel les mots traverseront le temps. Cette sculpture, soulignant le 150e anniversaire de Victoriaville, laisse une trace durable dans le paysage urbain afin que les générations futures puissent, à travers une œuvre d’art, garder vivant le fil ténu de la mémoire.
Dans un premier temps, les initiateurs du projet ont sollicité des lettres aux victoriavillois du futur via une boîte aux lettres spéciale installée au centre-ville ainsi qu'un site internet. Environ 200 lettres, souvent rédigées à la main, parfois accompagnées d'illustrations et souvent très élaborées ont été recueillies et partagées pendant un temps déterminé dans l'espace public du site internet. Ces lettres représentent un corpus diversifié et pertinent qui aborde pratiquement tous les styles épistolaires et tous les sujets et préoccupations de la population.
Lors du dévoilement de la sculpture, en septembre 2011, une quinzaine d'auteurs ont lu publiquement leur lettre. Les 200 lettres ont été déposées dans une mallette qui fut scellée dans la sculpture par trois jeunes «passeurs» de trois, dix et trente ans. Ces derniers se sont engagés,lors d'une petite cérémonie civique à la mairie, à réouvrir la sculpture dans cinquante ans, soit en 2061. L'oeuvre est installée dans un espace intimiste près de l'hôtel de ville dans un lieu fréquenté par les passants.