Recherche: Identité, Roman

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Résultats

L’entité sentinelle Chloé Delaume

Gervais, Bertrand
Paris, Gallimard, 2006
167 pages.

Le roman n’a qu’un véritable personnage, si on oublie le poste de télévision, aucune intrigue sauf la transmutation de Chloé Delaume qui se met à hanter le réseau. Elle commence à habiter la chose, parce qu’elle a décidé de tenter l’expérience de n’écouter que la télévision pendant vingt-deux mois. 
 

L'impasse de l'oubli

Dionne, Charles
Montréal, Héliotrope, 2008
294 pages.

La mort s’incarne dans Le ciel de Bay City. Elle est l’invisible ennemie du combat perdu d’avance que livre Amy – le personnage principal et la narratrice – avec le passé de ses aïeux et de l’Amérique tout entière. C’est un désir d’identité qui motive l’effort d’oubli du personnage. Elle se voit imposer un passé, une condition mémorielle qui la déchire et cette commande de l’Histoire la pousse à maudire le ciel mauve de sa ville.

Des charognes et des hommes

Grenier, Daniel
Montréal, Marchand de feuilles, 2010
273 pages.


Il est difficile, à la lecture du premier roman de William S. Messier, Épique, de ne pas se souvenir de cette lettre-ouverte aux jeunes romanciers que Victor-Lévy Beaulieu avait fait paraître dans La Presse, il y a de cela quelques années. À l’époque, la lettre avait créé tout un émoi dans la communauté littéraire et avait forcé les écrivains visés directement et indirectement à réagir ainsi qu’à prendre position. Beaulieu reprochait plusieurs choses aux écrivains de la génération montante, comme leur absence d’expérimentation langagière, leur renfermement sur eux-mêmes et leur obsession pour un Plateau Mont-Royal de trentenaires désabusés. Il les accusait de ne pas s’intéresser à leurs ancêtres et de se confiner à une étude fragmentaire et fragmentée de leur propre nombril.

Les mélancomiques

in
Joubert, Lucie
ou pourquoi les femmes en littérature ne font pas souvent rire

On a beaucoup glosé sur la quasi-absence des femmes humoristes sur les scènes québécoises et françaises.

Un roman français : un phénomène de réminiscence planifié

Gauthier, MélissaJane
Paris, Grasset, 2009
281 pages.

Un roman français est alors ponctué de résurgences diverses, de souvenirs qui réapparaissent comme des «boomerang[s] spatio-temporel[s]» (p.175). Le simple fait d’être enfermé semble permettre le retour du passé oublié, «il suffit d’être en prison et l’enfance remonte à la surface» (p.46). Même s’il affirme à de nombreuses reprises que rien ne lui revient jamais, que son enfance demeure une énigme, que ses souvenirs relèvent du domaine de l’inaccessible, le narrateur parvient à recoller les morceaux du «puzzle» (p.174). Il suffisait de le priver de sa liberté: «Tapez sur la tête d’un écrivain, il n’en sort rien. Enfermez-le, il recouvre la mémoire» (p.128).

Roadkill

Ferland, Pierre-Paul
Montréal, Leméac, 2009
152 pages.

Je propose de retracer le processus identitaire du personnage de La foi du braconnier de Marc Séguin, qui rejette tour à tour le mode de vie à l’américaine et la religion catholique pour aboutir dans une sorte de néant identitaire dont la fuite constitue la seule issue. Même si l'oeuvre comporte plusieurs maladresses, imputables peut-être à l’inexpérience du romancier ou à la mode des «romans de quête masculin qui se développe dans les années 2000, il n’en demeure pas moins qu'elle illustre un malaise manifeste à l’égard des identifications nationales traditionnelles et un rapport de connivence envers la culture de masse américaine propre aux romans québécois contemporains.

Cette grand-mère qui refuse de mourir

Ferland, Pierre-Paul
Montréal, Marchand de feuilles, 2012
557 pages.

[…] de la surenchère se dégage un véritable besoin de cerner le monde, d’en épuiser les signes, de l’asservir à la jubilation du conteur, comme France Daigle l’a si admirablement réussi dans son chef d’œuvre Pour sûr (2012). Bref, pour moi, La fiancée américaine est quelque chose comme un «grand roman québécois» moderne, rien de moins.