introduction
Ce carnet de recherche sera consacré à mon projet de mémoire qui abordera deux médias: la littérature et la photographie. Dans mes recherches, j’ai trouvé une multitude d’éléments sur l’histoire de la photographie, mais rares sont les livres portant sur des concepts ou des idées liés à la photographie. Paul Edwards, un chercheur franco-britannique, a consacré son livre Soleil noir, photographie et littérature à l’identification des éléments majeurs de l’imaginaire photographique dans les littératures française et anglaise des années 1839-1939. Il divise son propos en quatre idées dominantes qui correspondent chacune à une étape de l’histoire de la photographie.
La chambre noire, l’ancêtre de la caméra actuelle, était connue depuis l’époque d’Aristote (384-322 av. J.-C.). Alhazen, un savant arabe du Xesiècle, en avait donné une description détaillée, et les carnets du célèbre Leonard de Vinci, au XVesiècle, en faisaient aussi mention. Elle était composée d’une boite en bois sans aucune ouverture à la lumière avec un trou sur une des faces et faisait apparaitre l’image inversée de l’objet éclairé à l’intérieur de la boite; Paul Edwards relie cette découverte au phénomène «naturel». Il s’agissait moins de l’invention de l’homme que d’une merveille de la nature. L’idée que la photographie n’est qu’une surface qui capte la lumière dans une boite noire revient tout au long du XIXe siècle.
Un deuxième courant très fort remplace la «nature» par la «science». La photographie est définie juste par la mécanique; l’homme n’a aucun rôle à jouer dans cela et la reproductibilité est l’essence de la photographie.
La troisième idée dominante définit la photographie comme dépendant de l’homme. Il aura fallu de nombreux débats pour que la photographie atteigne le statut d’art.
Après 1918, la quatrième idée dominante apparaitra: «la photographie est à inventer», qui associe ainsi le pictorialisme — mouvement né à la fin du XIXe siècle, qui mit l’accent sur les qualités esthétiques de la photographie, dans le but d’en faire un art à part entière et non un simple procédé de reproduction mécanique — à une imitation de l’art.
Comme nous l’avons montré par les recherches de Paul Edwards, on peut faire ressortir quatre idées dominantes de la photographie. La première nous vient de l’invention de l’appareil, la deuxième des pratiques professionnelles et scientifiques, la troisième du monde de l’art et de la division artistique du projet et enfin, la dernière, qui correspond à la création par les photographes.