Le mythe de l’existentialisme

Les livres écrits sur la photographie ne sont pas nombreux. Il existe néanmoins un certain nombre de livres qui ont prédominé  dans ce domaine jusqu’aux années 1990. Parmi ceux-ci, on peut citer les écrits d’André Bazin sur la photographie, «L’ontologie de l’image photographique» qui a paru dans son ouvrage Problèmes de la peinture  en 1945 et repris dans son Qu’est-ce que le cinéma en 1985, ainsi La Chambre claire de Roland Barthes et On photography de Susan Sontag. Dans le monde d’aujourd’hui, la photographie est considérée comme une fiction par beaucoup de personnes, mais l’influence de ces œuvres se fait sentir encore aujourd’hui une négligence du travail du photographe et la considération d’une œuvre accomplite en absence de l’homme ce fait toujours sentir. Comme le dit Paul Edwards dans son texte intitulé «Le regard est une tradition ; il a ses contextes et ses pratiques.» (Soleil noir, photographie et littérature p.24), cette tradition, du regard dans la photographie comme une œuvre complètement mécanique hante toujours nos esprits consciemment ou inconsciemment.

Les théoriciens que j’ai nommés plus haut ont été des critiques littéraires  et ils s’intéressent à l’existentialisme ou aux études sur le cinéma et à l’avènement de la photographie. Le plus souvent,  ils nous présentent une idée naïve et répandue de la photographie. Ils partagent une conviction pictorialiste que c’est le fait mécanique d’un évènement photographique qui doit servir de base pour la spécification de la photographie. André Bazin écrit à propos de la photographie :

«Tous les arts sont fondés sur la présence de l’homme ; dans la seule photographie, nous jouissons de son absence. » (p.13)

Cette absence n’existe pas dans le déroulement de la création photographique, mais ceci pourrait être le sujet d’un autre débat.

Susan Sontag décrit la  photographie en s’inspirant de la nausée de Jean- Paul Sartre. Elle décrit dans son livre Sur la photographie  que quand elle regarde une photo, elle éprouve cette même nausée. Elle décrit  l’essence de la photographie comme un travail purement mécanique.

«Photographier est par essence un acte de non-intervention.»

À lire ces œuvres, par les plus grands critiques littéraires, sur la photographie, on sent tout de suite un certain jugement par rapport à la photographie et en même temps, comme le décrit Paul Edwards dans son ouvrage, «on a le sentiment d’avoir déjà-lues, et de relire quelque chose de connu.» Les différents aspects de ces écrits, les références, les points de vue sont totalement littéraires et ils n’ont pas abordé ce phénomène isolé. Dans ces œuvres, on présente plutôt une évaluation d’un outil de la littérature et non pas d’un média séparé ou indépendant telle qu’elle se trouve maintenant dans notre monde.

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