Tentative d’épuisement d’un quartier montréalais
La date: 3 novembre 2014 (un lundi, 40 ans plus tard)
L'heure: 10h45
Le lieu: Place Simon-Valois
Le temps: frais, très frais, partiellement nuageux
Passage d'un balai mécanique
Par rapport à la veille, qu'y a-t-il de changé? Au premier abord, c'est vraiment pareil. Peut-être le ciel est-il moins nuageux ? Ce serait vraiment du parti pris de dire qu'il y a, par exemple, moins de gens ou moins de voitures. On ne voit pas d’oiseau. Il y a un chien sur le terre-plein. Au-dessus du restaurant Le Valois (loin derrière ?) se détache dans le ciel la tour inclinée du stade (je la voyais sûrement hier, mais je ne me souviens plus l'avoir noté). Je ne saurais dire si les gens que l'on voit sont les mêmes qu'hier, si les voitures sont les mêmes qu'hier ? Par contre, si les oiseaux (pigeons) venaient (et pourquoi ne viendraient-ils pas) je serais sûr que ce seraient les mêmes.
Beaucoup de choses n'ont pas changé, n'ont apparemment pas bougé (les lettres, les symboles, les fleurs, le terre-plein, les bancs, la pharmacie, etc.) ; moi-même je me suis assis à la même table.
Des autos passent. Je m'en désintéresse complètement.
Le bar laitier est ouvert. Arhoma, le pain et ses complices aussi.
(il me semble avoir vu passer Benoit, se dirigeant vers une ruelle)
Passe une ambulance, puis une dépanneuse remorquant une A4 bleue.
Plusieurs femmes traînent des cabas à roulettes.
Arrivent les pigeons; ils me semblent moins nombreux qu'hier.
Afflux de foules humaines ou voiturières. Accalmies. Alternances.
Deux Gray Line rouges, sortes de cars à plates-formes, passent avec leurs cargaisons de touristes photophages.
Un car Orléans (des Américains ? des Français ?).
La pluie s'est arrêtée aussi vite qu’elle a commencé ; il y a même eu pendant quelques secondes un vague rayon de soleil.
Il est 11 heures et quart.
A la recherche d'une différence.
(…)