Photos et texte (déambulation du 21 octobre 2014)
Le vrai est un moment du faux
elle avait des running shoes rouges
j’ai remarqué le kleenex dans sa main
droite au moment où elle sortait
de la cabine téléphonique Telus
à coté de la Pataterie ça cogne dur
trop de coke un rhume peu importe
aujourd’hui nous avons l’air malades
allo ouais c’est moi
non j’préfère pas
j’y vais d’reculons
Tel us every thing
Tel us how it’s
au coin de la rue
et de l’avenue
*
une fille développe, elle brode, pour l’instant, je t’aime, mais je ne sais pourquoi. Le gars acquiesce de la tête. La rue Ontario est fermée, i’refont l’asphalte, i’défont les terrasses, ça hurle au cell, mais pourquoi d’abord qui m’a dit d’acheter du savon! My opinion is… My idea is… Pas sûr que ça passe, pas sûr non plus que les murs vont rester blancs, mes articulations dégèlent, j’ai au moins une obsession, mes doigts s’enroulent au tour de la tasse, presque plus d’encre dans le stylo, j’ai encore pris des escaliers en photo. Je devais plus en prendre, mais quand je les ai vus je savais déjà comment cadrer et, pendant un très court instant, j’ai pensé à la jungle qui mange les ruines, la pluie faisait ruisseler le vert, je savais avec quel filtre tricher, la nature aimerait peut-être reprendre le dessus sur nos constructions. L’escalier m’offre l’opportunité de descendre dans un autre lieu, et au moment de remonter, je serai même un peu différent. Sur le mur de la ruelle Sainte-Cath, le graffiti de Droopy avec le chandail des Expos évoque deux temps en moi : l’enfance en Suède ; l’absence de baseball et plus tard, à l’adolescence ; le deuil d’la Suède et les prières pour nos z’amours. Un escalier est une spirale, elle redécouvre le passé et le présent juxtaposés en quelque part dehors, là-bas derrière la Place Valois, sur l’compteur d’hydroélectricité cette inscription
aura
fallu
reste
l’irréel
à toujours
spirale escalier
déplie vision
du monde j’ai besoin
vertige du monde
qui me remue spirale.