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Coin sainte catherine/joliette Dépanneur Tina «pour vous» 14,99$ 12 bouteilles de Bleue dry
et le vent qui me mord les genoux
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Biblio, lue sur la tranche - Boite à livres ruelle verte à l’Est de Bourbonnière
C.Brouillet, La Veuve noire
Geneviève Buono et Jacques Rousselle, La Mouette rieuse
Patricia Cornwel, Baton rouge
Lucy Maud Montgomery, Emilie de la nouvelle lune 2
Anthony Trollope, Fineas Finn
D.H.Lawrence, Lady Chatterley’s Lover
Bernard Clavel, Les colonnes du ciel – Compagnons du nouveau monde
Joyce Carol Oates, L’Amour double
Suzanne Julien, Enfants de la rébellion
Daniel Danis, Cendres de cailloux
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où est le silence ?
le silence est en plein milieu d’une ruelle
dans ses yeux quand je les croise (et qu’ils se refusent)
sur la banderole CONDO qui se brandit sur le mur
sous les bavardages de rouge.fm
que la vieille dame a mis dans son appart pour le tromper
le silence
sur les dos qui s’acharnent calmement sur les machines à sous
dans un tête à tête mère-fille 77-53 ans chez Vincent sous-marin
après le passage du camion poubelle
sous la neige des parcs enfouis
su’l bord de notre-dame.
dans nos respirations qui se saccadent pour se trouver
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la neige c’est l’eau qui monte et qui s’apprête à tout engloutir
qui lève des vagues à l’orée des maisons
qui se dépose sur l’écharpe du Petit Prince
qui refait le relief, qui a l’air de cacher des choses des mondes de montons improbables au milieu des ruelles
c’est les arbres qui se font de grosses branches et les tables de pique-niques qui se bombent, rebondies
tellement qu’elles mettent au défi de dire quand ce sera le moment où ce sera trop plein
tellement y en a
elles se donnent l’air confortable, l’air de dire qu’avec elles c’est l’abondance
les bancs au bord des terrains tous pareils
pallient l’absence avec des coussins, un peu pour montrer qu’il y a quand même du monde
un peu pour appeler les passant à rester là un peu.
c’est l’eau qui monte, presque jusqu’en haut des roues d’un vélo
qui attend là
qui profite de cette embrassade.
qui monte jusqu’au dessus des cheveux du petit Jésus dans une crèche sur Cuvillier ou sur Aylwin.
une crèche qui n’a pas voulu rentrer et qui persiste
à montrer cet enfant
à montrer l’espérance en forme de petit corps
qui écrase pas la figure de personne.
mais qui pour l’instant a la tête sous l’eau.
tous les personnages regardent en bas. les mages le berger les parents
tout le monde regarde par terre, les cheveux qui dépassent de la masse blanche.
mais ils ne font rien d’autre.
La neige c’est l’eau qui monte et qui se dépose partout où c’est possible, nous suggérant par les rebords de fenêtre, les fils électriques et le sommet des poteaux qu’elle pourrait bien nous engloutir tout entier
nous geler en l’espace d’une nuit
comme le Vésuve à Pompéi
tout le monde d’un coup en pleine fuite
arrêté
endormi ou peut-être jouant
sur le bord d’un trottoir pour faire un pied de nez à la mort inexorable.
mais cette montée-là du relief, du bord du monde
a le souci
et si elle nous engloutit c’est en gardant
trace de nos pas
creux par creux en solitaire, en levant les pieds
en sillon l’un puis l’autre et encore, encore
pour se rejoindre le métro.
cette eau-là prend soin de nos traces
restes du temps invisible
restes invisibles du temps
d’un temps sans majuscule et ses dates
sur lesquelles on butte
pour avoir des pieds
des pieds qui s’en vont à que'qu’ part
qui ont peut-être déjà froid
dans leurs chaussures trop cheap.
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