Jour de poubelles dans le Quartier Maisonneuve
Nos pas enfoncent l’hiver dans le sol
Errance hivernale post-temps-des-fêtes
Les vidanges pleines de souvenirs
un miroir cadré de stickers
nous renvoie les images de notre jeunesse
dans le temps qu’ecko red c’était encore à la mode.
La mode aujourd’hui
C’est les cafés fancy
on abandonne nos vieilles cafetières
sur des butes de neige
l’antithèse du café glacé
qui me rappelle la slush
dans laquelle je marche
entre un appartement bien installé
et un nouveau condo qui vient écœurer le quartier.
Vandalisme ou l’exposition urbaine
Des pseudonymes signent le territoire
délimitent les frontières
d’une exposition collective.
Les toiles du Quartier Maisonneuve :
une œuvre de band-aid
pour panser la douleur
d’une gentrification
écrasante.
Un carré rouge
dans une ruelle verte
Je me souviens
c’est le cas de le dire.
Les conflits sociaux
urbanisés
on construit du neuf
pour cacher le vieux
ils vandalisent pour protester.
À qui de se sentir insulté ?
Maisonneuve ou l’hypothermie des angoisses
Québec Linge rouillé
des clôtures aux allures glaciales
les pages d’un livre abandonné
un récit figé dans la neige
une carte du quartier
que je ne sais lire
le stade est ma seule boussole.
Un visage familier
reconnaît mes angoisses
mon sens d’orientation fait défaut
je ne saurai jamais où je vais.
Un thé au marché Maisonneuve
La boulangerie Première moisson
et ses clients du lundi après-midi
un vieux monsieur malade
et son sirop pour la toux
qui nous rappelle que l’hiver
est loin d’être terminé.
Une vieille dame
s’asseoit pour dîner
n’enlève jamais ses lunettes soleil
comme si elle espérait revoir l’été.
Le soleil est un hypocrite
et ses rayons réchauffent mon thé
qui refroidit à l’arrivée de mes lèvres
frigorifiées.
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