Avant-Propos

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C’est un livre, un essai. Une réflexion à ciel ouvert qui, par nature, devait aussi décloisonner notre façon de concevoir l’objet qui la supporte. Car cerner l’importance des médias dans l’œuvre de Samuel Beckett, dans l’évolution de sa vision esthétique et dans notre rapport à son œuvre, nécessitait que nous puissions interagir avec plusieurs médias. Ainsi fallait-il sortir le livre du papier pour parler de mediaesthetica.

Mediaesthetica suit les traces de l’esthétique beckettienne, où l’image est centrale, depuis les prémisses qui l’ont nourrie (art abstrait, philosophie, cinéma) jusqu’à son déploiement à travers toutes les formes d’expressions artistiques (roman, théâtre, radio, cinéma, télévision). Plus encore, mediaesthetica soulève de nombreuses questions quant aux adaptations cinématographiques inspirées de l’œuvre de Beckett, et tente de démontrer que celles-ci ne sont peut-être pas aussi irrespectueuses qu’on l’a souvent laissé entendre. Des questions qui invitent à réfléchir au-delà de l’œuvre originale, sur notre rapport aux médias et à l’art, mais surtout sur la relation parfois ténue qui les relie.

Si le lecteur est un beckettien aguerri, il ne sera pas étonné de croiser ici les théories d’Eisenstein ou de Bergson, mais sourcillera sans doute lorsque nous parlerons de jeux vidéo. Inversement, si le lecteur ne connait rien à Samuel Beckett, il pourra se laisser transporter dans son univers en voguant d’un fragment à un autre. Et tous finiront par être hantés, habités, inspirés par ces images d’une r.évolution beckettienne.