Pour la première fois, un acte pernicieux d’une ampleur historique est représenté en boucle devant nos yeux horrifiés, et nous sommes médusés et incapables d’exprimer nos émotions. Face à l’imprévisibilité d’une telle catastrophe, nos propres expériences ne nous permettent pas de comprendre. Notre représentation de l’événement doit alors s’effectuer par la réactivation de références culturelles nous permettant de combler momentanément le vide devant lequel nous nous trouvons. Ainsi les témoignages de presse sont truffés de références à la Bible, à l’histoire ou encore au cinéma. Il faut dire que s’ajoute à cela, par le biais des médias, une scénarisation stéréotypée entraînant un glissement rapide vers une image emblématique qui désamorce la violence réelle de l’image indicielle. Cette iconisation de l’événement, accélérée notamment par la censure du gouvernement américain interdisant de photographier les morts, conduit à son esthétisation. L’image ainsi véhiculée se trouve désintellectualisée.
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