Où suis-je quand je marche? L’interrogation suinte quelque part entre le sol et soi. Ce n’est pas une question d’ordre touristique, mais poétique. Elle accompagne la marche, se pose comme les pas dans la ville. Car le sujet n’est pas toujours à l’endroit où il se trouve. La blague qui consiste à aller voir ailleurs si j’y suis prend, dans le contexte de la déambulation littéraire, une dimension profondément transcendantale. La marche —mouvement du corps, mais aussi, et peut-être plus encore, du regard dans l’espace— rend tout lieu anachronique, y compris celui où je suis. Si je suis ici, je peux poser mes yeux ou me projeter ailleurs, par fantasme ou grâce au souvenir. En regard de la déambulation, le réel apparaît bien plat, voire même trompeur, espèce d’archive ou de cartographie privée de cette mobilité essentielle qu’offrent le corps et le regard. Parcourir un lieu le transforme, l’habite de traces et de fantômes, de passages.
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