Qu’est-ce que le prince Mychkine peut nous apprendre encore sur la figure de l’idiot? Et qu’est-ce que le personnage liminaire peut nous apprendre sur le personnage conceptuel de l’idiot? À ces deux questions, une courte réponse est donnée: si le personnage liminaire moderne est celui qui reste bloqué sur un espace intermédiaire d’initiation aux milieux sociaux et culturels, le personnage conceptuel de l’idiot est celui qui, forcé de rester sur cet entre-deux, en fait un espace pour une pensée: du manque, de l’incomplétude ou du blocage, il fait des forces actives de pensée; de l’entre-deux, il fait une puissance d’affirmation d’une pensée autre. Cette pensée autre, c’est l’idiot dostoïevskien qui la résume: contre toute logique rationnelle, choisir et Nastassia et Aglaïa...
OBSERVATOIRE DE L'IMAGINAIRE CONTEMPORAIN