Comme le titre du film, Agatha et les lectures illimitées, le suggère, les images résistent à toute détermination. Les salons et plages vides, la mer sans horizon, les personnages qui voyagent déambulant parmi ces espaces, tout est déconnecté, vidé. Pour employer les mots de Deleuze, «l’espace n’est plus tel ou tel espace déterminé, il est devenu espace quelconque». Dans la critique du cinéma de Marguerite Duras, on a trop souligné ce qu’elle fait: elle crée des vides, elle détruit l’image, elle fait voir. Pourtant, c’est avec les images qu’on a affaire. Dans une analyse des espaces —cadrage et couleurs —, des personnages qui les hantent, et de la relation avec l’image-son, je propose une lecture d’Agatha comme «espace quelconque». Finalement, qu’est-ce que cet espace quelconque signifie dans la relation mouvement-espace-temps-conscience? Est-ce un film qui provoque la conscience ou est-ce un film qui imite la conscience?
OBSERVATOIRE DE L'IMAGINAIRE CONTEMPORAIN