L’interactivité en art a ouvert tout un domaine de recherche où le geste du spectateur devient central en cela qu’il modifie l’œuvre et le spectateur à divers degrés. Ces œuvres requièrent du spectateur d’entrer en relation, en mouvement, avec elles.
Que se passe-t-il lors de l'expérience d'une œuvre interactive, entre l’œuvre perçue et le corps du spectateur, à travers les sens du mouvement ?
Cette présentation est basée sur mon étude doctorale transdisciplinaire au croisement de l’esthétique et des sciences cognitives qui analyse l’expérience d’œuvres interactives, dont la particularité est de susciter le geste ou le mouvement du spectateur. Cette recherche se fonde sur le fait que l’on perçoit à travers tout le corps et de nombreux canaux sensoriels incorporés. Le geste est à la fois producteur d'une action et mode de perception (Berthoz 1997).
Ces œuvres déstabilisent ou stimulent les sens du mouvement (proprioceptifs, kinesthésiques, vestibulaires, etc.), font vivre une expérience incorporée (Stern, 2013) qui permet une transformation. Cette présentation se réfère aux travaux sur l’art interactif et l’embodiment (Poissant; Bianchini; Stern), l’art et les perceptions (Lupien); la cognition incarnée (Varela; Frak; Fargier).
Aurélie Besson est étudiante au doctorat en Études et Pratiques des Arts de l’UQAM. Sa recherche codirigée par L. Poissant et V. Frak porte sur l’incorporation (embodiment) et les sens du mouvement dans l’expérience d’œuvres interactives artistiques. À Montréal elle a coordonné une dizaine de conférences avec des universités. Elle est directrice artistique de Molior producteur d’expositions à l’international (Chine, Brésil, France, Slovaquie, Canada). Entre 2007 et 2010, à Prague, elle a mené plusieurs projets et évènements européens collaboratifs. Elle détient une maîtrise en Communications et Études des Médias (Université Lyon 2; Universiteit Utrecht) et un Master en Développement culturel et direction de projet (Université Lyon 2).