Nouvelle-Vague, celles de Kiarostami, celles de Kaurimaski, sans doute ont nourri mon imaginaire. Surtout, l’émotion esthétique que j’éprouve devant un cadrage, ou un jeu de lumière, me communique une sorte d’énergie que je réinvestis au matin dans mon travail d’écriture. Comme s’il y avait une force contagieuse du cinéma. Dans mon roman Western, paru en 2005, le lien est évident, et j’essaierai de parler du fait qu’il s’est moins agi de recenser des éléments du western pour les réinvestir dans ce roman que de travailler sur des points de convergence entre mon écriture, telle qu’elle s’était précisée dans L’Origine de l’homme, et l’écriture cinématographique d’un Sergio Leone (le gros plan, la dilatation du temps, la dimension contemplative, l’humour, la parodie). Cette plaisanterie que j’ai souvent faite que, m’appelant Montalbetti, j’étais naturellement conduite à écrire un western à l’italienne n’en est pas tout à fait une: elle dit aussi ce qui court en filigrane d’un questionnement des origines dans un roman qui est aussi pour moi un roman de deuil. Mais dans mes autres romans aussi, le cinéma joue, et je tenterai de dire comment. (Archives)
OBSERVATOIRE DE L'IMAGINAIRE CONTEMPORAIN