Présentation du colloque
Table des matières
Conférences
- Bertrand Gervais. «Sommes-nous maintenant? / Is it now? Réflexions sur le contemporain et la culture de l'écran»
- Myriam Watthee-Delmotte. «Une littérature Antigone: écrire pour enterrer ses morts»
- Lionel Ruffel. «Brouhaha: enquête sur le nom contemporain»
Ateliers thématiques
- Esthétiques numériques: à la surface de l'écran
- Évolution du monstre: un imaginaire de la différence
- L'extrême contemporain
- Formes humaines: le savoir anthropologique de la fiction contemporaine
- Humanités numériques. Réseaux, communautés, stratégies
- Imaginaire cinématographique. L'effet cinéma à l'époque des images en mouvement
- Imaginaire de la ligne droite. Quand elle joue sur plusieurs tableaux
- Navigations: voies, balises et horizons
- L'objet-livre: espace de dialogue entre l'écrit et le photographique
- Photographie et indice: voir, interpréter et convaincre
- Poétique et poïétique du corps
- Politiques de la littérature: actes de lecture et gestes d'interprétation
- Pratiques littéraires et culturelles
- La recherche-création: un bilan de l'à venir
- Traduire l'hyperfiction: entre le code, la contrainte et la création?
Programme détaillé
- René Audet. «Parasiter le réel: rôle et (im)pertinence du personnage de Gabriel Rivages dans la trilogie 1984 d'Éric Plamondon»
- Catherine Douzou. «L'héritier dans la fiction contemporaine du fils de famille»
- Raphaëlle Guillois-Cardinal. «Percevoir et penser le monde: la cognition en question chez les personnages-narrateurs de Christian Oster»
- Bruno Blanckeman. «Du satellite au sismographe: saisies du personnage et mesures de l'humain dans différents univers romanesques actuels»
- Daniel Letendre. «Les mots pour me dire. Le personnage comme "devenir-sujet" chez Chloé Delaume et Annie Ernaux»
- Nicolas Xanthos. «Or not to be: fictions de l'autre»
- David Martens. «Conversion du regard et conversion générique. Portrait du Brésil par Blaise Cendrars et Jean Manzon»
- Catherine Blais. «La figure de la velocewoman, du papier au cliché»
- Andrea Oberhuber. «Une oeuvre, deux signatures: Le Coeur de Pic»
- Matthias Dejonghe. «Édouard Levé. Pratiques contemporaines et hybridation de l'expérience littéraire»
- Magali Nachtergael. «Écriture photographique et rémanence narrative chez Marcelline Delbecq» (Archives) [Communication non disponible]
- Jean-Marie Privat. «La cabriole digressive du hobby horse»
- Émile Bordeleau-Pitre. «M. Caravan ou l'homme-pendule: l'oppression de la ligne et de la lettre dans En famille de Maupassant»
- Véronique Cnockaert. «Quelques lignes intra muros et extra. Lecture graphique de l'incipit du Père Goriot»
- Sébastien Roldan. «Dieu a planté son couteau dans la Seine: le Paris de Vigny vu sous tous ses angles»
- Marie-Claude Bouthillier. «Tracés périlleux» [Communication non disponible]
- Joël Gauthier. «Penser l'enquête de terrain en études littéraires»
- Barbara Havercroft. «Trauma et texte dans l'extrême contemporain au féminin»
- Emmanuel Bouju. «À la différence de l'esprit. Compression du présent et istoricisation du roman contemporain»
- Julie St-Laurent. «Porosité des corps: la poésie de l'extrême contemporain au Québec et en France»
- Jacinto Lageira. «La preuve corporelle»
- Vincent Lavoie. «L'image de presse et le tournant forensique» (Archives) [Communication non disponible]
- Alexis Lussier. «Le souci d'évidence et le plus de regard: photographie et instance de vérité en psychanalyse»
- Johanne Villeneuve. «Faire la lumière: rhétorique de l'éclair photographique et preuves à l'écran» (Archives) [Communication non disponible]
- Ania Wroblewski. «Photographie, censure et publicité. Larry Clark au péril de la loi française»
- Jean-François Chassay. «L'hermaphrodite et Big Brother: les romans de Karoline Georges, entre l'empire intérieur et l'empire extérieur»
- Elaine Després. «La monstruosité normalisée de l'homme prothésique: Limbo de Bernard Wolfe»
- Claire Le Gall. «Des corps post-humains? Glasshouse, (2006) Charles Stross.»
- Hélène Machinal. «Résurgence des figures mythiques et mutations du corps humain dans l'imaginaire contemporain, l'exemple de quelques séries: Fringe, Dark Angel, Dollhouse, Continuum, Orphan Black»
- Anne-Gaëlle Weber. «De Pline à Paul Bert: Pour une théorie littéraire de la greffe»
«Imaginaire cinématographique. L'effet cinéma à l'époque des images en mouvement»
Responsable d'atelier: Sylvano Santini
Nous voulons, dans ce colloque, faire apparaître l’imaginaire contemporain du cinéma dans les autres formes d’art et dans les champs disciplinaires autres que les études cinématographiques. Nous pensons à son apparition et à son influence dans des domaines disciplinaires tels que l’histoire de l’art, la littérature, la sémiologie, les sciences de la communication, l’Histoire, etc. Il s’agira donc de dresser les contours de cet imaginaire en interrogeant ces différentes manifestations, remédiations, utilisations, cooptations, etc. ailleurs que dans la production de films ou leur réception. Nous aimerions également que les communications ne se limitent pas à révéler les «tropismes cinématographiques», c’est-à-dire à recenser ce qui fait penser simplement au cinéma dans une œuvre d’art, un roman, une théorie (comme l’évocation d’un nom d’acteur, d’une scène, le nom d’un film, une image). Nous aimerions que le colloque reflète l’idée que nous ne sommes plus dans une «culture de l’image» mais plutôt dans une culture contemporaine des images en mouvement. Cette culture, qui s’est accélérée depuis l’avènement du magnétoscope, a permis à tout le monde, de l’artiste high-tech au spectateur ordinaire, de s’approcher des images cinématographiques, de les toucher. Nous ne regardons plus seulement de manière passive les images en mouvement; nous pouvons les ralentir, les accélérer, les arrêter à notre guise dans nos salons et, plus encore, les démonter, les remonter et les agencer avec d’autres images sur nos ordinateurs. L’imaginaire contemporain a épousé naturellement cette capacité à manipuler les images en mouvement. Nous aimerions en avoir des exemples, en interroger les causes, en analyser les effets et les conséquences dans une œuvre, une pratique artistique, un ouvrage scientifique, un essai théorique. L’effet cinéma finalement augmente-t-il les pouvoirs d’agir d’un autre art ou de la pensée d’une discipline qui n’a rien à voir d’emblée avec le cinéma? Ou, à l’inverse, les freine-t-il pour plaire à notre imaginaire cinématographique? (Archives)
- Christine Montalbetti. «L'énergie contagieuse du cinéma»
- Sylvano Santini. «Le membre fantôme du cinéma ou la prothèse virtuelle. Cinéfiction et affect»
- Francis Gauvin. «La projection d'image dans l'oeuvre d'Alain Fleischer: un cas de figures»
- Pierre-Alexandre Fradet. «Le vitalisme face au réalisme spéculatif: les mérites et les défis de Quentin Meillassoux dans un monde d'images en mouvement»
- Erik Bordeleau. «D'un fantastique qui se contente de faire tomber la nuit dans le jour: rêve et histoire dans le projet Primitive d'Apitchapong Weerasethakul»
- Antonio Dominguez Leiva. «De l'avant-pop à l'afterpop» (Archives) [Communication non disponible]
- Sébastien Sainte-Croix Dubé. «La culture du divertissement: archétype.inc, méta-narration et l'âge de l'hyper-information» (Archives) [Communication non disponible]
- Sarah Grenier-Millette. «It's not the end my friend, it's only the intermission: réflexivité dans le cinéma populaire indien contemporain. Le cas de Om Shanti Om (Farah Khan, 2007)» (Archives) [Communication non disponible]
- Mélissa Goulet. «Le jeu avec le lecteur dans la métafiction policière» (Archives) [Communication non disponible]
- Alexandra Ivanovitch. «Pop-en-stock, l'application. Enjeux d'une diffusion pop de la recherche sur le métapop» (Archives) [Communication non disponible]
- Milad Doueihi. «Les Humanités: entre sciences et numérique»
- Alexandre Gefen. «Le tournant épistémologique des Humanités numériques» (Archives) [Communication non disponible]
- Charlotte Biron. «Jeannot-la-Corneille en XML: d'une génétique traditionnelle à sa version numérique»
- Sophie Marcotte. «Le NT2-Concordia: enjeux et défis du Web 3.0»
- Michael E. Sinatra. «Théorie et pratique dans un centre de recherche interuniversitaire en humanités numériques»
Cet atelier vise à interroger la portée émancipatrice de la lecture et de l'interprétation des textes littéraires. Cette politique de la littérature engage un rapport spécifique au passé et permet d'envisager les œuvres du passé comme autant de modèles de compréhension du présent et du futur. Cette perspective permet de renouveler l'histoire littéraire, en déjouant la linéarité de la téléologie afin de mettre au jour l'actualité des textes du passé. L'observation des politiques de la lecture et de l'interprétation permet en outre de saisir la pertinence de la théorie littéraire dans l'espace social, en lui redonnant un pouvoir d'invention politique. (Archives)
Communications de l'atelier:
- Laurence Coté-Fournier. «Là où est le pouvoir, les mots passent invisibles: la communauté interprétative de Jean Paulhan»
- Katherine Gosselin. «Lecture, écriture et réécriture dans Le jardin des plantes de Claude Simon»
- Julien Lefort Favreau. «De l'usine à l'atelier d'écriture: les communautés littéraires de Leslie Kaplan»
- Simon Brousseau. «Lire le malheur des corps et la fragilité de la bonté: une rencontre forcée entre Martha C. Nussbaum et Jacques Rancière»
- Jean-François Hamel. «Émanciper la lecture: remarques sur la politique des gestes critiques»
- Arnaud Regnauld. «Transcodage, transcendance et traduction: l'expérience traumatique d'Afternoon, a story»
- Geneviève Has. «Contraintes du support: les monstres sacrés de la mythologie de l'interface»
- Alice van der Klei. «Entre le code et le poétique»
- Alex Gauthier et Myriam Gervais O'Neill. «Traduire plusieurs codes à plusieurs mains, traduire Mark Marino»
- Julie Châteauvert. «Premiers matériaux pour une rencontre entre traduction, hyperfiction et langues signées» (Archives) [Communication non disponible]
- Raphaël Sigal. «L'écran, l'oeil et la main» (Archives) [Communication non disponible]
- Christophe Collard. «Médiation en mouvement: scénographier la présence permanente» (Archives) [Communication non disponible]
- Marie Fraser. «Vers une mutation des écrans» (Archives) [Communication non disponible]
- Gregory Fabre et Robin Varenas. «Évolution et appréhension de l'espace écranique» (Archives) [Communication non disponible]
- Claire Swyzen. «Faire voyager le langage des nouveaux médias vers le théâtre, ou la possibilité d'une rencontre entre la culture informatique et le théâtre documentaire» (Archives) [Communication non disponible]
- Ariana Savoie. «L'écran comme espace figural de la représentation - Whiteonwhite: algorithmicnoir» (Archives) [Communication non disponible]
Traduire plusieurs codes à plusieurs mains, traduire Mark MarinoNous raconterons notre expérience de traduction collaborative de la nouvelle Living Will de Mark Marino. L’équipe à huit mains (Ugo Ellefsen, Alex Gauthier, Myriam Gervais-O'Neill et Émilie Robertson) a dû relever des difficultés de tous ordres afin de produire Testament de vie. Aussi, les solutions intéresseront ceux qui envisagent de traduire es textes d’hyperfiction. |
Entre le code et le poétiqueLa traduction de l’œuvre numérique est un travail collaboratif. À travers les œuvres qui ont été traduites pour la revue bleuOrange, revue de littérature hypermédiatique, nous verrons comment le travail entre l’artiste Web et le traducteur doit se faire en proximité. Manipuler les mots, les images, les sons et les vidéos d’une œuvre hypermédiatique vers le français demande non seulement d’adapter la langue, mais aussi d’adapter les pratiques d’intermédialité et de remédiation. Traduire entre le code et le poétique, c’est manipuler la langue numérique. |
Contraintes du support: les monstres sacrés de la mythologie de l'interfaceOn connaît bien la portée des révolutions textuelles précédentes, ainsi que de leurs répercussions sur la sphère littéraire, mais qu’en est-il de la révolution numérique? Ces «nouveaux» outils possèdent-ils le même pouvoir transformateur que le codex, le manuscrit ou le livre imprimé? Qu’il soit ainsi question d’œuvre numérique, numérisée, hypermédiatique ou électronique, l’arrivée des nouvelles technologies change le rapport au texte, à plus forte raison lorsqu’il s’agit de le traduire. |
Transcodage, transcendance et traduction: l'expérience traumatique d'«Afternoon, a story»En tant qu’archive électronique, afternoon a story, hyperfiction qui a vu le jour en 1987, distribuée alors sur disquette, est dépositaire d’une mémoire, moins tournée vers le passé et la préservation d’une œuvre statique, que vers l’avenir de ses versions à venir. |
La cabriole digressive du hobby horseLa ligne droite (horizontale et calibrée) peut être considérée comme l’infrastructure chronotopique de l’écrit. Les écrivains (se) jouent parfois de cette raison linéaire - contrainte productive à la fois technique et symbolique. Nous observerons quelques pas de côté de la prose de L. Sterne (Tristram Shandy, 1759-1767) en suivant les trajets textuels erratiques du hobby horse, cet animal du folklore oral et festif matriciel de/dans la narration shandienne. |
M. Caravan ou l'homme-pendule: l'oppression de la ligne et de la lettre dans «En famille» de MaupassantSous les couverts de l'histoire comique, Maupassant illustre dans En famille toute l'aliénation d'un homme qui, incapable d'atteindre l'échelon supérieur, reste coincé dans l'horizontalité. Étude de l'ordre, des corps et du mouvement autour de M. Caravan, «l'homme-pendule». |
Quelques lignes «intra muros et extra». Lecture de l'incipit du «Père Goriot»L'incipit du Père Goriot est tributaire d'un imaginaire graphique puissant, et plus spécifiquement d'une logique graphique qui met en relation architecture, Histoire, esthétisme, présupposés idéologiques et éthos social. Cet univers fortement posé comme un cadastre s'avère également constitutif du personnage, la ligne de l'un s'apparentant à la ligne de l'autre comme dans un phénomène de coalescence. C'est ce discours muet du dispositif topographique et idéologique que cette communication voudrait mettre à jour et analyser. |
La preuve corporelleLes meurtres, crimes, tueries, assassinats de masse et en masse nous ont livré et continuent de livrer des millions de corps au regard comme preuve des faits commis. Pour donner un corps à regarder, il faut l’avoir: «que tu aies le corps» — ce qui est le sens de l'Habeas Corpus Act. À l’opposé, les négationnistes comprennent l’absence concrète des corps comme la preuve que tel fait n’a pas eu lieu, que le crime ou le génocide n’a pas été accompli. |
Dieu a planté son compas dans la Seine: le «Paris» de Vigny vu sous tous ses anglesLorsqu’Alfred de Vigny dans ses Poèmes antiques et modernes emmène deux bonshommes contempler la vue du haut des tours de Notre-Dame, c’est un spectacle jamais vu qui s’offre à eux. L’élévation ainsi gagnée leur vaut d’embrasser le paysage du point de vue de Dieu, et cette objectivation du réel mis à distance, ce recul promeut «Paris» au rang de symbole universel. |
Le souci d'évidence et le plus de regard: photographie et instance de vérité en psychanalyseIl y a sans doute, de ma part, un désir d’aborder l’envers de la problématique, mais ce sera, je l’espère, pour mieux la mettre en valeur. De tout temps, la psychanalyse ne peut prétendre à l’évidence. Elle ne peut ni en appeler à une quelconque instance de vérité (science, objectivité, expérience reproductible en laboratoire), ni prétendre convaincre quiconque demanderait… à voir. C’est aussi pourquoi la psychanalyse, qui s’intéresse au scénario criminel, ne peut servir à appuyer aucune des décisions commises lors d’un tribunal. |
Édouard Levé. Pratiques contemporaines et hybridation de l'expérience littéraireNon sans humour, Édouard Levé (1965-2007) constatait dans son Autoportrait datant de 2005: «Bien que j’aie publié chez lui deux livres, mon éditeur continue à me présenter comme un artiste, si j’étais comptable, en plus d’être écrivain, je me demande s’il me présenterait comme un comptable». |
Une oeuvre, deux signatures: «Le Coeur de Pic»Depuis les recherches d’Henri Béhar (1982), de François Chapon (1987), de Renée Riese Hubert (1988) et de Lothar Lang (1993), de Johanna Drucker (1995) et d’Yves Peyré (2001), entre autres, menées dans le domaine des études sur l’objet livre, on sait la place privilégiée qu’occupe la collaboration entre écrivains et artistes visuels dans l’élaboration d’une esthétique «transfrontalière». |
La figure de la velocewoman, du papier au clichéC’est à l’aube du XXe siècle, alors que la société est encore ivre de l’effervescence moderne, que les velocewomen (revêtues de leurs bloomers), commencent véritablement à circuler dans les rues des grandes métropoles américaines et européennes. Les artistes de l’époque, fascinés par cette figure de «femme en mouvement» qui envahit l’espace public, l’ont d’ailleurs fréquemment mise en scène au sein de leurs œuvres, agrémentées à l’occasion d’illustrations ou de photographies. Maria E. |
Conversion du regard et conjonction générique. Portrait du Brésil en tombeau littéraire par Blaise Cendrars et Jean ManzonEn 1952, Blaise Cendrars et Jean Manzon signent conjointement le volume consacré au Brésil dans la collection «Escales du monde» (Les Cahiers d'Art - Monaco). La rencontre entre l'écrivain et le photographe n'est pas seulement celle de deux amoureux du pays. |
Photographie, censure et publicité. Larry Clark au péril de la loi françaiseDu 8 octobre 2010 au 2 janvier 2011, le Musée d’art moderne de la Ville de Paris a présenté – et interdit aux moins de 18 ans – Kiss the Past Hello, la première rétrospective en France des œuvres du photographe et cinéaste américain Larry Clark. En signe de solidarité et de soutien à l’artiste ainsi exposé et censuré, Libération a illustré la Une du 7 octobre d’une photo explicite de Clark sur laquelle deux adolescents nus, allongés sur la banquette arrière d’une voiture, s’embrassent et se caressent érotiquement. |
IntroductionL’objet de cette rencontre sera de favoriser les échanges et de partager les expériences en recherche et création autour de pratiques qui sollicitent le corps, qu’il soit imaginaire, imaginé, modifié, dansé, détourné ou encore avatar. Le corps est le sujet et l’objet qui a toujours occupé une place prépondérante dans la littérature, les arts visuels, les arts de la scène et les recherches scientifiques tant sur les plans esthétique et historique que médical. |
Corps, scénographie et enseignementLouise Pelletier présente une communication intitulée «Exposer l'architecture: la place du corps dans la scénographie expérientielle» et Anna Bulanda-Pantalacci présente une communication intitulée «Langage corporel et enseignement dans l'éducation artistique». |
Geste: esthétique, imaginaire et agentivitéManon Levac présente une communication intitulée «Image du corps, imaginaire du geste dansé» et Alain Ayotte présente une communication intitulée «Le geste comme fantôme, le geste comme fantasme: agentivité esthétique et pornographique d'une création théorique». |
Les Humanités: entre sciences et numériqueC'est un lieu commun d'identifier les premiers débuts de ce qu'on a convenu de désigner Humanités numériques (ou digitales...) avec les travaux de Roberto Busa. Celui-ci a permis l'écriture d'une histoire intellectuelle et institutionnelle traversant les frontières et les évolutions de l'informatique (Humanities computing) et leurs réceptions au sein des Sciences humaines et sociales. Mais est-ce vraiment le cas? Ou bien faudrait-il re-visiter les textes fondateurs de l'informatique (A. Turing. J. von Neumann et N. |
«Jeannot-la-Corneille» en XML: d'une génétique traditionnelle à sa version numériqueLa diffusion des brouillons d’une œuvre – manuscrits, notes de régie, tapuscrits, dactylogrammes, etc. – en livre papier se trouve limitée par la quantité de pages, et l’accès au dossier génétique, plus souvent qu’autrement différé. Si le développement de technologies et d’outils destinés à la critique génétique transforme ces pratiques depuis qu’Internet et l’ordinateur effacent presque entièrement les limites de diffusion des avants-textes, le caractère immatériel et illimité des nouveaux supports ouvre cependant un potentiel vertigineux et chronophage. |
Le NT2-Concordia: enjeux et défis du Web 3.0On le sait, les nouvelles technologies de l'information et de la communication changent radicalement la façon dont on envisage tous les aspects de la vie contemporaine, notamment la manière dont on interagit avec les autres, les modes d'expression dont on fait usage et les processus liés à la circulation et à la conservation de l'information. Le domaine des humanités numériques n'échappe pas à ces modulations. |
Théorie et pratique dans un centre de recherche interuniversitaire en humanités numériquesDe la question des identités numériques, au profilage, jusqu’à la question des droits d’auteur et des modèles économiques, en passant par celle du choix et de la sélection de l’information sur le web, il devient de plus en plus urgent de fournir à la communauté scientifique et à la société les outils conceptuels et des exemples concrets de la nouvelle génération d’éditions scientifiques pour orienter les pratiques quotidiennes. |
L'énergie contagieuse du cinémaNouvelle-Vague, celles de Kiarostami, celles de Kaurimaski, sans doute ont nourri mon imaginaire. Surtout, l’émotion esthétique que j’éprouve devant un cadrage, ou un jeu de lumière, me communique une sorte d’énergie que je réinvestis au matin dans mon travail d’écriture. Comme s’il y avait une force contagieuse du cinéma. |
Le membre fantôme du cinéma ou la prothèse virtuelle. Cinéfiction et affect.La «cinéfiction» est un concept que j’ai créé pour indiquer le rapport performatif de la littérature au cinéma. Ce rapport s’opère, dans les énoncés linguistiques, sous la forme d’images diagrammatiques de plans, de mouvements de caméra ou de procédés de montage. Or, le succès d’un tel rapport performatif repose sur une condition minimale: le lecteur doit avoir dans l’esprit une trace mémorielle du cinéma prête à s’actualiser au moment de la lecture. |
La projection d'image dans l'oeuvre d'Alain Fleischer: un cas de figuresSi l’on veut identifier les effets du passage d’une culture de l’image à celle d’image-mouvement, et par le fait même comprendre l’impact que l’imaginaire cinématographique peut avoir sur les autres formes d’art, il faut d’emblée des outils permettant de définir cet imaginaire. Le concept de «cinéfiction» (Santini) est un grand pas dans cette direction. |
Le vitalisme face au réalisme spéculatif: les mérites et les défis de Quentin Meillassoux dans un monde d'images en mouvementDe concert avec les autres représentants du réalisme spéculatif, Quentin Meillassoux déplore la perte de l’en soi dans l’ère moderne et propose un moyen de s’y ménager un accès. Son entreprise est stimulante et féconde, inventive et subtile; mais il y a lieu de s’interroger sur sa critique du vitalisme. Tandis que Nietzsche, Bergson et Deleuze voient dans le temps une force qui nous déporte sans cesse vers une situation autre, une circonstance nouvelle et inédite, Meillassoux est d’avis que rien n’interdit que le temps puisse aller de pair avec la constance, la fixité, le statisme. |
D'un fantastique qui se contente de faire tomber la nuit dans le jour: rêve et histoire dans le projet «Primitive» d'Apitchapong WeerasethakulOncle Boonmee celui qui se souvient de ses vies antérieures est un film célébré par la critique (Palme d’or à Cannes en 2010) du réalisateur thaïlandais Apitchatpong Weerasethakul. Il fait partie d’un projet de plus grande envergure intitulé «Primitif» qui inclut également une installation éponyme (2009), deux courts-métrages – Lettre à Oncle Boonmee (2009) et Fantômes de Nabua (2009) – et un livre d’artiste. |
L'hermaphrodite et Big Brother: les romans de Karoline Georges, entre l'empire intérieur et l'empire extérieurDe La mue de l’hermaphrodite à Sous béton en passant par Ataraxie, les romans de Karoline Georges situent au cœur de leur narration les transformations – pour le moins inorthodoxes - du corps. Sublimation, transcendance ou dégénérescence (parfois tout cela étant lié), le corps se trouve à subir les effets de son environnement et des règles de celui-ci. Corps malléable, instrumentalisé peut-être, il apparaît comme un véritable laboratoire pour penser les mutations. Aujourd’hui, on peut modeler son corps de toutes sortes de manières. |
La monstruosité normalisée de l'homme prothésique: «Limbo» de Bernard WolfeDans Limbo de Bernard Wolfe (1954), les corps amputés s'exhibent. Les corps des Pro-pros, qui portent des vêtements courts pour que tous admirent leurs membres cybernétiques et qui organisent des Jeux paralympiques pour démontrer leur parfaite maîtrise de ces machines sophistiquées; les corps des Anti-pros, eux aussi volontairement quadri-amputés, mais refusant les prothèses, passant leur journée dans des vitrines pour faire la promotion de leur philosophie pacifiste: l'Immob(ilité). |
«Des corps post-humains?» «Glasshouse», (2006) Charles StrossDes corps masculins, des corps féminins, des corps post-genrés, des corps accessoires, des corps améliorés ou modifiés, des corps délibérément monstrueux, des corps détournés à des fins militaires, des corps hybrides, mi-machines, mi-hommes... autant de corps post-humains qui prolifèrent dans Glasshouse. Ce roman, écrit par Charles Stross en 2006, propose un futur assez lointain où les progrès technologiques sont considérables par rapport à notre société et où les personnages peuvent changer de corps, et de sexe, s’ils le souhaitent. |
Résurgence des figures mythiques et mutations du corps humain dans l'imaginaire contemporain, l'exemple de quelques séries: Fringe, Dark Angel, Dollhouse, Continuum, Orphan BlackNous nous proposons de prendre comme corpus d’étude certaines séries TV contemporaines où se manifeste la présence du détective et du savant fou, pour montrer que ces figures sont symptomatiques d'un questionnement sur l'humain, en particulier les évolutions, expérimentations, mutations possibles de son corps auxquelles les biotechnologies et le numérique peuvent mener. |
De Pline à Paul Bert: Pour une théorie littéraire de la greffeLes récits de greffe, depuis l’Histoire naturelle jusqu’à la thèse de médecine de Paul Bert, ont en commun de reposer sur une double tension: celle de l’opposition possible entre la pratique et la théorie et celle de l’articulation entre l’observation et l’imagination. L’étude proposée ici partira d’une petite histoire des récits de greffe composés jusqu’à la fin du XIXe siècle et de la manière dont leurs auteurs en définissent la nature et la visée. |
Penser l'enquête de terrain en études littérairesL’étude des littératures des sous-/contrecultures se présente souvent comme une archéologie de mouvements défunts et se conjugue ordinairement au passé. Mais qu’en est-il des sous-/contrecultures en train de se faire? Je propose, à partir de mon expérience auprès des beatsters américains, d’explorer une anthropologie du littéraire inspirée des méthodes des sciences sociales. Comment peut-on utiliser l’observation de terrain pour construire de nouveaux corpus? Quel intérêt y a-t-il à quitter le confort de l’université pour jouer au détective dans les cafés, les squats et les bars? |
Trauma et texte dans l'extrême contemporain au fémininParmi les nombreux textes qui peuplent le paysage littéraire français des deux dernières décennies, on constate une quantité non négligeable de récits, souvent d’ordre autobiographique et rédigés par des femmes, qui se consacrent justement à l’écriture de l’extrême, c’est-à-dire à la représentation des expériences traumatiques ou catastrophiques où priment l’abject, la souffrance, l’insupportable. |
«À la différence de l'esprit». Compression du présent et istoricisation du roman contemporainCette communication avance l’idée que la «compression du présent» (Hermann Lübbe) propre à l’élément du contemporain se traduit, entre autres, dans la fiction européenne actuelle par des phénomènes que l’on appellera d’istoricisation – correspondant à une forme de contestation du paradigme indiciaire dans l’écriture de l’histoire et au déploiement de stratégies narratives ayant en commun une volonté (ou une illusion) de reprise d’autorité. |
Porosité des corps: la poésie de l'extrême contemporain au Québec et en FranceDemander si la poésie a un avenir aujourd’hui, c’est au moins lui accorder un présent, affirme Antoine Émaz dans son carnet d’écriture Cambouis (2008). L’activité poétique est tout entière placée sous le signe de cette précarité dans l’extrême contemporain et le corps y prend une grande place, constituant une façon d’ancrer l’écriture dans une certitude qui déborde le poème. |
«Là où est le pouvoir, les mots passent invisibles»: la communauté interprétative de Jean PaulhanLes réflexions de Jean Paulhan sur la rhétorique et les lieux communs, présentes dans l’ensemble de son œuvre mais plus particulièrement dans Les Fleurs de Tarbes ou la terreur dans les Lettres, ouvrent sur une pensée de la lecture tout autant que de l’écriture, bien que cette dernière perspective d’analyse ait le plus souvent été préférée par la critique. |
Parasiter le réel: rôle et (im)pertinence du personnage de Gabriel Rivages dans la trilogie «1984» d'Éric PlamondonRomans fragmentaires autant que romans duels, les trois tomes de la trilogie «1984» d'Éric Plamondon associent chacun à une figure américaine (Weissmuller, Brautigan, Jobs) le personnage de Gabriel Rivages dont le destin est placé en écho à ces mythes. Singulier dans son histoire, Rivages reste toutefois un personnage faible, jouant un rôle de relais et de faire-valoir. |
Lecture, écriture et réécriture dans «Le jardin des plantes» de Claude SimonNotre communication portera sur le rapport à la lecture mis en jeu dans Le Jardin des Plantes de Claude Simon. Nous tenterons de montrer de quelle manière, chez Claude Simon, le déplacement d’une politique de l’écriture vers une politique de la lecture va de pair avec la mise en place d’une politique de la réécriture. |
L'héritier dans la fiction contemporaine du fils de familleL'héritier est une figure importante de la littérature contemporaine, comme le montre en particulier le numéro d'Etudes françaises consacré au sujet. Quelques auteurs contemporains (Benoît Duteurtre, Frédéric Beigbeder...) sont des héritiers par définition, parce qu'ils sont des «fils de famille», rejetons de lignée comportant des célébrités, des personnages politiques publics par exemple, et qu'ils héritent d'un patrimoine moral et matériel. |
Percevoir et penser le monde: la cognition en question chez les personnages-narrateurs de Christian OsterLes personnages-narrateurs de Christian Oster, malgré leur apparente drôlerie, perturbent les repères du lecteur. D’une part, dépourvus de vision globale et incapables de synthétiser ou d’organiser ce qu’ils perçoivent, ils fragmentent et déhiérarchisent les éléments du récit. D’autre part, ils interprètent de façon excessive les détails les plus anodins et élaborent des hypothèses aux fondements incertains, ralentissant ainsi le déroulement de l’action et entraînant une non fiabilité de la narration. |
De l'usine à l'atelier d'écriture: les communautés littéraires de Leslie KaplanIl s'agira dans cette communication d'examiner la communauté de lecteurs que l'œuvre de Leslie Kaplan dévoile. Le moment fondateur de sa pratique d'écriture est son établissement en usine en 1968, expérience dont elle rend compte dans L'excès-l'usine en 1982, récit poétique qui fut en son temps reçu par Maurice Blanchot et Marguerite Duras. Dans divers essais, réunis dans Les outils, elle témoigne de son engagement dans les ateliers d'écriture en prison ou dans les bibliothèques de banlieue. |
Du satellite au sismographe: saisies du personnage et mesures de l'humain dans différents univers romanesques actuelsLa mesure de l’humain se transforme imperceptiblement, et avec elle ce que ce simple mot recouvre: matière événementielle, contenus existentiels, contours culturels, substrats symboliques. Le roman n’a plus l’apanage de cette mesure. |
Lire le malheur des corps et la fragilité de la bonté: une rencontre forcée entre Martha C. Nussbaum et Jacques RancièreIl y a en théorie littéraire un intérêt certain pour la question du souci d'autrui, dont on affirme l'importance de la parole et de l'expérience. Jacques Rancière propose que l'écriture, en permettant cette attention particulière à la complexité d'existences qui autrement nous échappent, est un acte politique susceptible d'entretenir la souplesse, mais aussi la justesse de nos perceptions. De son côté, la philosophe américaine Martha C. Nussbaum réfléchit aussi à l'expérience intersubjective permise par la littérature, en nourrissant toutefois ses réflexions de l'éthique d'Aristote. |
Les mots pour me dire. Le personnage comme «devenir-sujet» chez Chloé Delaume et Annie ErnauxLe personnage est une structure textuelle qui a été mise à mal dans les cinquante dernières années. Simple outil d’une représentation bourgeoise pour certains, être fictif trop typé et invraisemblable pour d’autres, le personnage a surtout été attaqué en ce qu’il ne parlait pas vrai, marionnette agie par un narrateur et une idéologie mauvais ventriloques. |
Émanciper la lecture: remarques sur la politique des gestes critiquesDepuis le XIXe siècle, les politiques de la littérature se donnent pour mission d’émanciper le lecteur en lui révélant les mécanismes de la domination. Du fouriérisme de Gabriel-Désidé Laverdant à l’existentialisme des Temps modernes, on attribue aux écrivains la tâche d’éveiller la conscience de leurs lecteurs afin de les inviter à transformer leurs conditions d’existence. |
Or not to be: fictions de l'autreOn se propose dans cette communication de lire quelques textes contemporains (Léger, Chauvier, Ollier) qui mettent explicitement en scène la recherche d’un autre sous forme de roman d’enquête comme autant de manières d’explorer certaines parts de notre imaginaire anthropologique. |