Présentation de la communication
«The Fall of the House of Usher est sans doute celle, parmi les œuvres de Poe, qui a le plus irrigué la culture occidentale, et ce tant dans la sphère lettrée que dans les genres populaires ou médiatiques. Opéras, pièces de théâtre, films, bandes dessinées, publicités, jeux vidéo, disques rock: nombreux sont les genres à avoir tenté une adaptation, une transposition voire une réinterprétation de la nouvelle. Parmi les romans, Madeline: After de House of Usher de Marie Kiraly (1996) est un sequel de l’œuvre tandis que The House of the Resonate Heart de L. A. Fields (2013) en est un prequel sur le mode queer. Le potentiel érotique de l’œuvre n’a pas manqué d’inspirer des auteurs de romans de grande consommation: The Darker Passions d’Amarantha Knight (1995) montre Roderick et Madeline réunis dans l’ignominie sadique alors que Morticia Knight (2013), mêlant son propre texte à celui de Poe, a fait de la nouvelle un conte sentimental et érotique. D’autres auteurs, tel Ray Bradbury dans sa nouvelle Usher II (1950), ont moins repris les personnages et l’intrigue de la nouvelle qu’ils n’ont joué avec les lieux et l’atmosphère créés par Poe.
Cette communication dégagera d’abord quelques tendances dans le relevé qui a été effectué des reprises et adaptations de The Fall of the House of Usher, tous genres confondus, puis proposera quelques ferments d’analyse des nouvelles et romans de ce corpus qui ont prolongé, déplacé ou réinterprété le récit original. Pour ce faire, je tirerai profit des catégories établies par Richard Saint-Gelais dans Fictions transfuges (2011), lequel porte précisément sur les récits dits transfictionnels.»