Colloque
Université de Montréal

L’animal et l'humain. Représenter et interroger les rapports interespèces

Mercredi 11 Avril 2018 - Vendredi 13 Avril 2018

 

Présentation du colloque

De Portland à Tel-Aviv en passant par Montréal, le mouvement végane croît ces dernières années, porté par une conjoncture favorable. L’évènement, qui cherche à envisager le phénomène à partir d’une posture critique, se propose d’étudier les rapports interespèces humain-animal dans les productions esthétiques (littérature, théâtre, jeux vidéo, arts visuels, etc.) et l’imaginaire socioculturel occidental depuis le milieu du 20e siècle.
 
Le végétarisme n’est pas une idée nouvelle, ainsi que le démontre Renan Larue dans son ouvrage Le végétarisme et ses ennemis: 25 siècles de débats (2015). L’anthropocentrisme occidental et, dans son sillage, la pensée humaniste ont toutefois positionné les humains comme une espèce supérieure, chargée de régler l’ordre du monde. Ainsi, l’humanité s’est longtemps définie, par contraste et de façon binaire, par rapport à l’animalité (Agamben, 2002). Or les mouvements environnementaliste et écoféministe ont contribué ces dernières décennies à ébranler cette certitude.
 
​Le colloque L’animal et l’humain cherche à mettre en lumière la contribution des chercheuses et chercheurs issus du domaine des arts et des lettres aux études animales – discipline en émergence depuis une cinquantaine d’années –, notamment en reconstituant un arrière-plan interprétatif. Dans les récits de mots ou d’images, les humains (ou les humanoïdes) peuvent interagir avec d’autres espèces animalières (réalistes ou fantaisistes) et engager avec elles différents types de relations, fondés sur la coopération, l’affrontement ou l’oppression. Certaines productions paraissent parfois exposer, déconstruire ou reconfigurer sur un mode métaphorique les complexes rapports de force que les hommes peuvent entretenir avec les autres animaux. Par le biais de notre évènement, nous souhaitons créer un espace de réflexion multidisciplinaire autour d’un enjeu d’actualité: les relations humain-animal à l’ère de l’anthropocène. [Site web de l'événement]

 

Programme du colloque

Cliquez sur le titre d'une communication pour accéder à l'archive audio.

 

Conférence d’ouverture 

 

Séance - L’animal non humain: enjeux et perspectives

 

Séance - Figures animalières dans la littérature 

 

Séance - Des chiens et des humains

 

Séance - Humanité, animalité et monstruosité

 

Séance - Les arts et le vivant

 

Séance - Rencontres interespèces et hybridations

 

Séance - Animal-aliment, animal-ressource

 

Table ronde «Le genre et l’espèce dans la littérature et les arts contemporains au Québec»

Animation: Claire Caland (Université de Montréal)
Avec Julie Demers (auteure), Dominique Paul (artiste), Karine Payette (artiste) et Karine Turcot (artiste)

              

Séance - Raconter l’animal

 

Organisation du colloque

Jérôme-Olivier Allard est doctorant en études cinématographiques à l’Université de Montréal. Boursier du FRQSC et du CRSH, il s’intéresse dans sa thèse, dirigée par Bernard Perron, aux représentations animalières et au spécisme dans les jeux vidéo. Codirecteur des ouvrages Télé en séries (XYZ, 2017) et La mort intranquille. Autopsie du zombie (PUL, à paraître), il a publié plusieurs articles et chapitres de livres consacrés aux jeux vidéo ainsi qu’à la littérature et au cinéma de genre.

Fanie Demeule dispose d’un diplôme de maîtrise en recherche et création littéraire de l’Université de Montréal (2012-2014). Cette recherche s’intéressait au récit de leur maladie chez les écrivaines ayant vécu l’anorexie mentale. Elle rédige aujourd’hui une thèse de doctorat en études littéraires à l’Université du Québec à Montréal (2014-…), un projet portant sur la figure de guerrière des productions de culture populaire contemporaine. Financée par le FRQSC et le Département d’études littéraires de l’UQAM, cette recherche s’inscrit dans les champs d’études culturelles et féministes. Ses articles, publiés dans diverses revues canadiennes, traitent principalement des représentations contemporaines des femmes. Son premier roman, Déterrer les os (Septentrion, 2016, en lice pour le Prix des libraires du Québec et le Prix du meilleur premier roman de Chambéry), relate de manière romancée sa propre expérience de l’anorexie. Celui-ci est en cours d’adaptation théâtrale et sera présenté en avril et mai 2018 au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui.

Boursière du Département d’études littéraire de l’UQAM et du centre de recherche Figura, Marion Gingras-Gagné termine actuellement une maîtrise en études littéraires à l’Université du Québec à Montréal. Son mémoire, dirigé par Véronique Cnockaert, étudie la prégnance du mariage dans les réécritures contemporaines pour la jeunesse du conte de Cendrillon. Ses intérêts de recherches vont de la littérature enfantine à la culture populaire en passant par les contes et les sagas dystopiques. Depuis 2015, elle a participé à une dizaine de colloques et publié des articles pour les revues en ligne Postures, Pop-en-stock, pour lesquelles elle est aussi membre du comité de révision, et Post-Scriptum. Auxiliaire de recherche, elle est aussi collaboratrice pour le blogue littéraire «Le fil rouge» et, conjointement, raconteuse passionnée de livres pour les enfants. Le colloque «Il était une fois…? Formes, enjeux et détournement du conte contemporain», qu’elle a coorganisé, a eu lieu à l’UQAM le 11 octobre 2017. 
Soutenue par le FRQSC et le CRSH, Marie-Christine Lambert-Perreault achève un doctorat en études littéraires à l’Université du Québec à Montréal, sous la direction de Simon Harel et Lori Saint-Martin. Ses travaux portent sur les imaginaires de la table, la culture végane, le motif de la dévoration et les représentations de la filiation et des affects dans la littérature et les séries télévisées contemporaines. Elle est membre du comité de rédaction de la revue Zizanie, dont elle est aussi la secrétaire de rédaction, et cofondatrice du réseau de recherche «Autour de la table». Elle a fait paraître le numéro «Espace, mobilité et désordre» (Zizanie, automne 2017) avec S. Harel et le dossier thématique «Raconter l’​aliment» (Captures, novembre 2016) avec G. Sicotte. Codirectrice des ouvrages Télé en séries (XYZ, 2017) et La mort intranquille. Autopsie du zombie (PUL, à paraître), elle a publié divers articles et chapitres de livres consacrés aux écritures de la mobilité imprégnées par l’Asie de l'Est (Ying Chen, Amélie Nothomb, Aki Shimazaki et Kim Thúy).
Pour citer ce document:
Allard, Jérôme-Olvier, Fanie Demeule, Marion Gingras-Gagné et Marie-Christine Lambert-Perreault, (org.). 2018. L'animal et l'humain. Représenter et interroger les rapports interespèces. Colloque organisé par CRILCQ / Figura, le Centre de recherche sur le texte et l'imaginaire / CÉLAT. Montréal, Université de Montréal, 11, 12 et 13 avril 2018. Documents audio. En ligne sur le site de l’Observatoire de l’imaginaire contemporain. <https://oic.uqam.ca/fr/evenements/lanimal-et-lhumain-representer-et-interroger-les-rapports-interespeces>. Consulté le 1 mai 2023.

Le chien, sa vie, notre œuvre

Cette communication voudrait s’appuyer dans un premier temps sur The Companion Species Manifesto. Dogs, People, and Other Significant Otherness de Donna Haraway qui voit dans l’espèce de compagnie une figure "bricolée" à l’image de celle du cyborg sur laquelle elle a, comme on le sait, beaucoup travaillée. Elle envisage notre rapport aux espèces animales (et au chien en particulier dans ce livre) dans une perspective "biosociale" qui tient compte d’une cohabitation relevant d’une socialité interspécifique, interespèce.

Chiennes de vies: sociologie des relations anthropozoologiques en situation d’itinérance

Ville, campagne, jeu, travail ou soin, l’animal et l’humain partagent de multiples temps et espaces communs. Comment la sociologie peut-elle appréhender ces univers et les enjeux qu’ils concentrent? Dans l’esprit d’une sociologie des relations anthropo-zoologiques, nous proposons d’envisager les sociétés actuelles comme des objets hybrides, où l’interaction peut être pensée au-delà de la frontière de l’espèce et où l’animal non-humain prend part dans sa constitution et son évolution.

Le bienfait des chiens d’assistance sur la psychologie des utilisateurs en situation de handicap et leur intégration

Les chiens d’assistance sont maintenant nombreux en Amériques et en Europe. Le chien est l’animal dont on se sert le plus souvent comme assistance à l’humain. Ils sont éduqués aujourd’hui pour pallier à de nombreux handicaps, troubles neurologiques et troubles de la santé mentale tels que la mobilité réduite, la malvoyance, l’autisme, les troubles anxieux, dépressifs et chocs post-traumatiques, etc. Plus que des aides techniques, ces chiens créent une véritable relation avec l’humain et changent les rapports qu’a ce dernier avec les gens qui l’entourent et son environnement.

Mort animale et inhumanité des hommes: les animaux comme arrière-plan moral dans «Disgrace» et «Waiting for the Barbarians» de J. M. Coetzee

Ma proposition portera sur la manière dont les rapports humains-animaux, s'ils ne sont pas le sujet principal et explicite de l’oeuvre J. M Coetzee, peuvent toutefois apparaître comme une toile de fond à portée éthique aux drames qui secouent les protagonistes. Je m'intéresserai aux romans Waiting for the Barbarians (1980) et Disgrace (1999) qui mettent en exergue les problématiques coloniales et postcoloniales relatives à l'oppression, à la résistance à l'arbitraire et à la possibilité d'un pardon.

La saisie et l’échappée: enjeux de la représentation animale dans l’œuvre poétique d’Henri Michaux

La poésie de Michaux se distingue par la place qu’elle accorde aux bêtes de toutes espèces et de toutes origines. Fasciné depuis l’enfance par les insectes, le poète commence à écrire dans une Europe en crise et perçoit dans chaque être non-humain la possibilité de se dégager du moi et d’échapper à la paralysie de la civilisation.

L’âne d’Apulée, la poularde de Voltaire. Que nous disent aujourd’hui les animaux des littératures antique et moderne?

Dans cette présentation, Renan Larue s'attarde à deux figures animalières présentes dans deux œuvres assez différentes à plusieurs égards, mais qui ont aussi quelques points en commun tant du point de vue des thèmes littéraires que de la réception critique: L'Âne d'or d'Apulée et le Dialogue du chapon et de la poularde de Voltaire.

Qu’en est-il de la santé mentale des personnes travaillant dans le domaine de la santé animale?

Cette communication portera sur les résultats de diverses études issues de divers pays s’intéressant au sujet de la santé mentale des individus travaillant dans le domaine de la santé animale, qui présentent un niveau de détresse psychologique élevé et un risque suicidaire très élevé, comparativement aux autres professions (Kahn & Nutter, 2005). Au Royaume-Uni, les vétérinaires présentent un taux de suicide 4 fois plus élevé que la population générale et 2 fois plus élevé que les professionnels de la santé (Bartram & Baldwin, 2010).

«Traité-e comme du bétail»: animalisation et dignité humaine

«On n’est pas du bétail»; «On n’est pas des animaux»; «On est tou-te-s humain-e-s»; «On n’est pas de la viande»... La métaphore populaire la plus puissante pour exprimer un état de sujétion est celle qui évoque le fait d'être traité-e comme un animal soumis aux rapports sociaux d'élevage. Bien que la plupart des mouvements humanistes prennent acte du fait que l'animalisation est utilisée comme une stratégie politique pour rabaisser les individus et groupes marginalisés, elles ne remettent pas en question cette domination dans son intégralité.

L’animal, entre propriété et personnalité juridique

«Les animaux ne sont pas des biens.» Depuis le 4 décembre 2015, cette phrase est maintenant inscrite au Code civil du Québec. La loi reconnaît alors, à l’article 898.1, que les animaux sont «des êtres doués de sensibilités». Ainsi, on tente de sortir les animaux du domaine de la propriété, de la chose matérielle qui n’est qu’accessoire à autrui, à l’humain. L’amendement au Code civil s’accompagne par ailleurs d’une nouvelle Loi sur le bien-être et la sécurité de l’animal.

Les rapports entre les humain-e-s et les autres animaux: sommes-nous à la croisée des chemins?

Élise Desaulniers est directrice de la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux de Montréal (SPCA Montréal). Dans le cadre de cette conférence d’ouverture, elle dresse un portrait social, politique et éthique des rapports entre les humain.e.s et les autres animaux.

L’ours dans les contes

Dans un premier temps, nous observerons les représentations de l’ours, animal bien de chez nous, dans les contes québécois et amérindiens, tant de tradition orale que littéraire. À travers une sélection de textes, nous présenterons cet animal avec lequel l’humain entretien un rapport amour/haine. Bête sauvage à la morphologie impressionnante, l’ours effraie et fascine à la fois. Dans les contes, l’ours peut devenir un héros réaliste, sacré, merveilleux, mythique, anthropomorphisé à divers degrés… selon les cultures et les époques.

«La ballade de C’Mell»: le sous-peuple chez Cordwainer Smith

Les animaux non-humains occupent une place non négligeable dans la littérature de science-fiction, de L’île du docteur Moreau (Wells 1896) à La planète des singes (Boule 1963). Cette place est cependant peu étudiée: on leur préfère celle du mutant, du robot, de l’extraterrestre. On constate néanmoins rapidement que leur statut dans ces fictions dépasse celui de miroir pédagogique des comportements humains qui leur est dévolu dans la fable animale classique.

Repenser la communauté: la relation interespèces dans trois pièces chorales contemporaines

Les spectateurs du théâtre grec antique étaient fréquemment confrontés à des chœurs constitués de figures animales ou hybrides dans les comédies (Les GuêpesLes Oiseaux ou Les Grenouilles d’Aristophane) comme dans les drames satyriques. Dans les créations contemporaines, de telles confrontations sont plus rares: le chœur apparaît le plus souvent comme l’image d’une communauté humaine et, malgré les nombreux bouleversements esthétiques du «théâtre postdramatique» (H. T. Lehmann), la représentation demeure largement anthropocentrée.

Le genre et l’espèce dans la littérature et les arts contemporains au Québec

Cette table ronde a rassemblé Julie Demers, auteure de Barbe, son premier roman paru chez Héliotrope en 2015; Dominique Paul, artiste visuelle représentée par la Miyako Yoshinaga Gallery (Chelsea, New York) depuis 2013; Karine Payette, artiste multidisciplinaire dont le travail se déploie à travers l’installation, la photographie et la vidéo; et Karine Turcot, artiste visuelle polyvalente qui crée par le biais de diverses disciplines telles que la sérigraphie, l’installation, la sculpt

L’afro-véganisme

Des traditions séculaires véganes existent au sein des populations noires depuis des décennies. Cependant, ces pratiques sont peu présentes au sein du discours dominant. En réponse à cette invisibilité, l’afro-véganisme s’organise notamment aux États-Unis. On assiste à l’apparition de diverses initiatives individuelles et collectives qui sont le signe de la vitalité du mouvement.

L’animal et le steak house: penser le référent absent dans la publicité carniste

Dans une communication d’une durée de 20 minutes, je soutiendrai que l’absence du référent animal dans les publicités de certains steak house participe à reconduire l’idéologie carniste (Melanie Joy) en banalisant la violence à l’endroit des animaux non humains. C’est à Carol J. Adams que j’emprunte la notion du référent absent, dont je me servirai comme tremplin afin d’analyser deux productions publicitaires précises, dont la ville de Montréal a été tapissée en 2016-2017.

«Rose Goret», un livre pur porc

Livre d’artiste réalisé par l’imprimeur typographe François Da Ros à partir d’un texte de Gérard Farasse, illustré de gravures sur cuivre de Martine Rassineux, Rose Goret a vu le jour aux éditions Anakatabase en 2005. Il s’agira de présenter cet «ouvrage» exceptionnel, tant par sa rareté (tirage à 15 exemplaires) que par la place marquante qu’il occupe dans les productions contemporaines du livre d’artiste.

Le mouvement inuit des #sealfies: l’humain et le phoque en métamorphose dans l’écran digital

À l’hiver 2014, le phénomène des #sealfies sur les plateformes Twitter et Facebook a retenu l’attention des médias canadiens. L’élément déclencheur du mouvement fut un égoportrait réalisé par la présentatrice américaine Ellen Degeneres avec des vedettes hollywoodiennes lors des Oscars. Degeneres aurait ensuite décidé de verser publiquement son cachet à la Humane Society of the United States, un organisme se positionnant historiquement contre la chasse aux phoques dans le Grand Nord canadien.

Du triangle culinaire au cercle de vie. Repenser les termes de la gastronomie dans l’imaginaire contemporain

L’alimentation est l’un des domaines où se pose de façon aiguë et quotidienne la question des rapports de l’humain avec le vivant, et particulièrement avec l’animal. Or, il y eu dans les dernières décennies des changements dans la façon dont nous considérons les animaux qui se traduisent par des représentations et des problématisations nouvelles de la consommation carnée. Il y a quelques décennies, la viande était un aliment signe de vie, d’énergie et pour être réputée consommable il suffisait qu’elle soit économique, ou pas trop grasse.

Hybridité et rapports interespèces: les expositions «écosystèmes» de Pierre Huyghe

Lors de ses expositions à la Documenta 13 (2012), au Centre Pompidou (2013) et plus récemment à Skuptur Projekte Münster (2017), Pierre Huyghe présentait des animaux humains et non-humains in vivo dans les espaces d’exposition. L’étude comparative de ces trois expositions que je propose pour ce colloque révèle que le glissement de la représentation à la présentation du vivant laisse apparaître certains changements profonds quant aux rapports interespèces et à la définition même de l’exposition.

Expérimentations et transgressions interespèces dans «K_9 Topology» de Maja Smrekar

Dans le cadre de K_9 Topology, l’artiste slovène Maja Smrekar propose une réflexion sur la relation de l’être humain à l’animal, sur la notion de co-évolution et celle d’hybridation inter-espèces. À travers une analyse détaillée des quatre œuvres qui forment ce projet (Ecce Canis, 2014; I Hunt Nature, Culture Hunts Me, 2014; Hybrid Family, 2015-16; et ARTE_mis, 2016-17), cette communication propose de s’intéresser aux liens complexes entre les enjeux esthétiques et éthiques de l’utilisation animale dans le travail de Smrekar.

Quoi penser quand une femme porte la queue d’un cheval?

Avec Horse’s Tales (1999), de sa série Porous Bodies, l’artiste australienne Julie Rrap utilise une photographie de son postérieur, coiffé d’une queue de cheval, pour nous entraîner dans un univers représentationnel interespèces de tous les possibles. Dans cette communication, c’est à travers les prismes de la déconstruction et des études des genres et sexualités que sera analysée la perméabilité des frontières corporelles de l’animal humain féminin et de l’animal non humain équin dans l’œuvre de Rrap.

faire la couleuvre est-il un travail de retour aux sources

«"La force de la couleuvre brune" titrait Le Devoir le 12 décembre 2013, référant au pouvoir de cet animal à ralentir les chantiers de construction montréalais (Turcot, pont Champlain). Inspirée par cette histoire puissante à l’image de David contre Goliath (couleuvres brunes vs ministère des Transports), en septembre 2017 j’ai débuté un travail interdisciplinaire, alliant art action et herpétologie.

L’animal comme médium? Controverse autour de l’exposition «Art and China after 1989: Theater of the World»

La récente polémique suscitée par l’exposition Art and China after 1989: Theater of the World, tenue au musée Solomon R. Guggenheim de New York à l’automne 2017, illustre parfaitement les enjeux relatifs à l’utilisation d’animaux vivants dans un contexte artistique. La controverse éclate peu après la mise en ligne d’une pétition deux semaines avant l’ouverture de l’événement.

Du point de vue animal

Depuis quelques années, des artistes plasticiens, d’Art Orienté Objet à Carlee Fernandez, ont cherché à s’approprier des propriétés animales (des équidés et ursidés dans ces deux cas) et à célébrer par des pratiques performatives, une prétendue communion interspécifique. Mais ces expériences sont loin d’avoir inversé l’emprise humaine sur ces animaux, confortant même un certain anthropocentrisme.

Anima(L): corporéités animales et hybrides et incarnation du référent absent dans les arts de la marionnette contemporains

De l’âne héros malgré lui de «La bataille de Stalingrad» (Rezo Gabriadze,Tbilisi) au chevaux de «War Horse» (Handspring Puppet Company, Cape Town), en passant par les animatroniques bricolées de «Savanna» d’Amit Drori(Jérusalem), la figure –plus ou moins anthropomorphisée– de l’animal est omniprésente dans le théâtre de marionnettes, qu’il soit traditionnel ou contemporain. La marionnette permet également, comme la bande dessinée, le dessin animé ou le cinéma à effets spéciaux, de donner vie à des créatures hybrides et protéiformes, qui peuvent se transformer au cours de la représentation.

Le selfie qui tue. La «cuteness» à l’encontre du bien-être animal

À n’en point douter, la pratique du «selfie», ou égoportait, correspond à l’un des usages le plus répandus de la culture visuelle contemporaine. Indissociable des usages conversationnels de l’image numérique (Gunthert, 2015), cette autophotographie participative est devenue l’emblème d’une culture du LOL et du LIKE. Or le selfie, symbole de la «me me me generation», ainsi que le titrait en 2013 le magazine Time, n’est pas qu’une forme de communication sociale ou l’expression d’une pulsion narcissique. Il constitue également un acte délétère pour certaines espèces animales.

Les animaux naturalisés, une patrimoine polysémique: l'exemple des trophées au musée de la Chasse et de la Nature

Depuis les dernières décennies, le concept de patrimoine est sujet à une extension et à une ramification croissante. Revendiqué collectivement pour désigner des éléments toujours plus nombreux et variés, le patrimoine intéresse les chercheurs en sciences sociales car il entraîne des usages, des représentations et des interactions qui révéleraient certains traits culturels des sociétés contemporaines.

Être bête, dans l'art actuel

Certains artistes d’art actuel tels que David Altmejd, Shary Boyle, Kate MacDowell ou Kiki Smith choisissent de questionner la notion d’ensauvagement animal à la lumière de l’hominisation et de l’accès au symbolique. Ainsi, au début du 21ème siècle, aboutissons-nous à la proposition de Je est un animal à l’aide d’une diction humanimale qui tient compte des avancées conciliatrices de l’éco-critique et de l’éco-poétique plus que de la pessimiste humanimalité fondée sur le catastrophisme (Michel Surya). Nos artistes privilégient le loup, le singe ou encore le renard.