Présentation du colloque
Le colloque Le corps contemporain et l'espace vécu: entre imaginaire et expérience, organisé par Sara Bédard-Goulet, s'est tenu du 25 au 27 novembre 2016 au Musée d'art contemporain des Laurentides, à Saint-Jérôme.
Regroupant des chercheurs appartenant aux disciplines artistiques et des sciences humaines, le colloque Le corps contemporain et l'espace vécu: entre imaginaire et expérience souhaite questionner les représentations et mises en scène du corps contemporain afin de comprendre comment celui-ci se construit en interaction avec l’espace. Quels rapports le corps entretient-il avec son environnement? En quoi ces relations sont-elles constituantes ou déstructurantes pour le sujet? Comment s’élaborent-elles et se manifestent-elles? Quels imaginaires du corps et de son rapport à l’espace sont véhiculés par les représentations artistiques et littéraires?
Le colloque a aussi accueilli l'installation de Damien Beyrouthy intitulée Délicat contact #1.
Pour plus d'informations, consultez le site web du colloque.
Programme du colloque
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Séance - Espaces vécus
- Flutura Preka et Besnik Haxhillari. «Bauhaus: la vie comme art»
- Mahité Breton. «Le corps de la pensée: incarnation et expérience du monde chez Ivan Illich et Jean-Luc Nancy»
- Louise Lachapelle. «How can a place enter our skin down to the very verb of us»
Séance - Espaces et construction de soi
- Roland Huesca. «Corps dansant et cosmogonie (ou les pouvoirs de la "texture imaginaire du réel")»
- Anne Élaine Cliche. «Cette obscure terreur du désir»
Séance - Espaces urbains
- Bertrand Cochard. «Psychogéographie, urbanisme unitaire et dérive: l’espace de la ville comme terrain de la pensée critique chez Guy Debord et Henri Lefebvre»
- Belinda Redondo. «Le corps urbain: démarches artistiques et expérience du lieu»
- Arthur Oldra. «Agencer les corps et articuler les situations»
- Louise Roux et Frédérico Nepomuceno. «Corporéité du discours dans une ville laboratoire: de la sphère imagée à l’espace ouvré»
Séance - Corps et espaces de l'oeuvre
- Hélène Barthelmebs. «Le corps féminin comme centre dans l’œuvre d’Annie Ernaux: corps en mots et en images»
- Lydie Rekow-Fond. «Rendre le monde à sa mesure. Art contemporain et perception de l'espace»
- Pamela Bianchi. «La danse au musée: une nouvelle forme d’expérience corporelle offerte au public»
- Jonathan Hope et Pierre-Louis Patoine. «De la fatigue néolibérale à la lecture homéostatique»
Séance - Espaces nouveaux, corps prospectifs
- Catherine Duchesneau et Magali Uhl. «Gestes "de l’air" et autres mouvements du corps à venir. La fiction prospective chez Julien Prévieux»
- Dinaïg Stall. «Habiter le(s) corps: poétiques de l’incarnation dans le théâtre de marionnette contemporain»
Séance - Corps contraints, espaces de jeu
- Justine Feyereisen. «Corps en captivité: Patrick Chamoiseau, Rodolphe Hammadi et J.M.G. Le Clézio»
- Cindy Lebat. «Impact de l'organisation spatiale du musée sur la construction du rapport au corps d'une personne en situation de handicap»
- Frédéric Vinot. «Corps et institution. D’un seuil à l’autre»
Séance - Espaces intimes et espaces publics
- Léa Barbisan. «Fragilité du corps de verre. De Walter Benjamin à Norman Foster, destin de l'utopie de la transparence»
- Marianne Cloutier. «Bioart et microbiome, vers un nouvel imaginaire du corps»
- Kahena Sanaâ. «L’anonymat, l’observation, l'"habiter". Enjeux anthropologiques et visuels d'une poïétique urbaine»
Comité scientifique du colloque
Sara Bédard-Goulet a obtenu son doctorat en Lettres modernes à l'Université de Toulouse et elle effectue présentement un stage postdoctoral à Figura, le centre de recherche sur le texte et l'imaginaire de l'Université du Québec à Montréal (UQAM), dans lequel s'inscrit le présent colloque. Financée par le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada, la recherche actuelle de Sara Bédard-Goulet porte sur l'habiter dans l'oeuvre romanesque de Jean Echenoz.
Rachel Bouvet est chercheure régulière à FIGURA, le Centre de recherche sur le texte et l’imaginaire. Elle mène des recherches sur l'espace, la géopoétique, le fantastique, l’exotisme et les théories de la lecture. Professeure titulaire au Département d’études littéraires de l’Université du Québec à Montréal, elle a publié deux essais, Étranges récits, étranges lectures. Essai sur l’effet fantastique (1998, réédité aux PUQ, 2007) et Pages de sable. Essai sur l'imaginaire du désert (XYZ, 2006), et codirigé plusieurs ouvrages: avec Basma El Omari, L’espace en toutes lettres (Nota Bene, 2003), avec André Carpentier et Daniel Chartier, Nomades, voyageurs, explorateurs, déambulateurs. Les modalités du parcours dans la littérature (L’Harmattan, 2006), avec Bertrand Gervais, Théories et pratiques de la lecture littéraire (PUQ, 2007), avec Hélène Guy et Éric Waddell, La carte. Point de vue sur le monde (Mémoire d’encrier, 2008), avec Kenneth White, Le nouveau territoire. L’exploration géopoétique de l’espace (Cahiers Figura, 2008). Membre de Figura, le Centre de recherche sur le Texte et l’Imaginaire, elle est responsable de La Traversée-Atelier québécois de géopoétique.
Véronique Cnockaert est directrice de FIGURA, le Centre de recherche sur le texte et l’imaginaire. Elle est professeure au Département d’Études littéraires de l’Université du Québec à Montréal et co-fondatrice du LEAL (UQAM/Figura). Spécialiste de l’œuvre de Zola et du Naturalisme, elle a commenté Au Bonheur des Dames, dans la collection Foliothèque chez Gallimard en 2007, elle a publié Émile Zola. Les Inachevés. Une poétique de l’adolescence aux Éditions XYZ / Presses universitaires de Vincennes en 2003; elle a aussi dirigé les Actes du colloque Émile Zola. Mémoire et Sensations aux Éditions XYZ en 2008. Elle s’intéresse également aux rapports entre littérature et anthropologie. Elle a publié en collaboration avec Marie Scarpa et Jean-Marie Privat (univ. Paul-Verlaine de Metz) Anthologie de l’ethnocritique (Presses universitaires de Québec, collection «Approches de l’imaginaire», sous la dir. de Rachel Bouvet & Bertrand Gervais, 2011).
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Programme du colloque | 58.77 Ko |
Délicat contact #1Dans le cadre du colloque Le corps contemporain et l'espace vécu: entre imaginaire et expérience, Damien Beyrouthy a présenté, les 25 et 26 novembre 2016, son installation intitulée Délicat contact #1, au Cégep de Saint-Jérôme. |
L’anonymat, l’observation, l'«habiter». Enjeux anthropologiques et visuels d'une poïétique urbaineQuestionner les rapports entre corps contemporain et espace vécu revient à interroger notre propre expérience vécue des lieux que nous fréquentons, parcourons et habitons, de nos déplacements à travers les différentes temporalités/spatialités qui déterminent nos conduites corporelles et à être particulièrement attentifs à un vivre-ensemble fluctuant, mouvant et aléatoire, pourtant régi par des règles strictes de la circulation dans les espaces publiques et des codes sociaux plus implicites de ce que Bourdieu appellerait l'habitus. |
Bioart et microbiome, vers un nouvel imaginaire du corpsLa découverte du microbiome humain a révolutionné la façon de concevoir l'identité corporelle. Chez l'humain, les études dites métagénomiques ont révélé que chacun de nous est constitué de dix fois plus de cellules bactériennes que de cellules humaines ou du soi au sens génétique du terme. Les microbes et les bactéries vivent sur notre corps comme à l'intérieur de celui-ci, ils sont essentiels à son bon fonctionnement et même à sa survie. |
Fragilité du corps de verre. De Walter Benjamin à Norman Foster, destin de l'utopie de la transparenceDans le cadre de ce colloque qui cherche à élucider les liens entre l'expérience corporelle et ses représentations, d'une part, et l'aménagement de l'espace de vie, d'autre part, il apparaît intéressant de questionner l'usage du verre en architecture. |
Corps et institution. D’un seuil à l’autreFrédéric Vinot est psychanalyste et pratique depuis plusieurs années ce qu'on appelle l'analyse des pratiques. |
Impact de l'organisation spatiale du musée sur la construction du rapport au corps d'une personne en situation de handicapQuelle image de soi le musée renvoie-t-il aux visiteurs? L’image de soi qui évidemment nous intéresse tout particulièrement ici est celle du corps handicapé. En effet, les personnes en situation de handicap développent nécessairement un rapport à leur image et à leur corps différent des autres citoyens. |
Corps en captivité: Patrick Chamoiseau, Rodolphe Hammadi et J.M.G. Le ClézioJustine Feyreisen aborde trois récits contemporains dans lesquels elle étudie l'inscription des corps captifs, qu'ils soient témoins ou victimes du joug colonial. Il s'agit de La Quarantaine de Gustave Le Clézio (1995), de Guyane: traces-mémoires du bagne (1994) et Un dimanche au cachot (2007) de Patrick Chamoiseau. |
Habiter le(s) corps: poétiques de l’incarnation dans le théâtre de marionnette contemporainÀ travailler à organiser les multiples espaces physiques et métaphoriques qu'ouvre la marionnette dans le champ théâtral, j'ai été confronté à la difficulté qui s'impose dès lors qu'on utilise le terme marionnette. Il est évocateur, certes, mais il y a une discordance certaine entre, d'une part, la réalité des pratiques et de créations contemporaines avec la marionnette, et, de l'autre, les projections que le mot crée encore. |
Gestes «de l’air» et autres mouvements du corps à venir. La fiction prospective chez Julien PrévieuxExplorant le thème du devenir humain, plusieurs oeuvres d'art actuel ou de science-fiction ont poussé à l'extrême l'imaginaire post-humaniste du corps-machine, avec des corps améliorés, appareillés, augmentés. |
De la fatigue néolibérale à la lecture homéostatiqueL'objectif de cette communication est de penser nos pratiques littéraires -et tout spécialement la lecture- comme des pratiques corporelles qui s'inscrivent dans un contexte économique et écologique particulier, marqué par le néolibéralisme. |
La danse au musée: une nouvelle forme d’expérience corporelle offerte au publicBien qu'aujourd'hui courir dans un musée ne soit pas encore un comportement admis, il existe cependant des possibilités de situations pour revenir sur ces limitations. En effet, l'approche muséographique actuelle va de plus en plus vers le croisement des arts. |
Rendre le monde à sa mesure. Art contemporain et perception de l'espaceJe vais partir de la formule de l’historien d’art Henri Focillon qui, dans La vie des formes, écrit de l’oeuvre d’art qu’elle ne s’inscrit pas seulement dans l’espace, qu’il ne suffit pas seulement de dire qu’elle y prend place, écrit-il, mais l’oeuvre d’art est mesurée de l’espace. Elle est forme. |
Le corps féminin comme centre dans l’œuvre d’Annie Ernaux: corps en mots et en imagesDans cette communication, Hélène Barthelmebs présente l'usage du corps féminin dans l'oeuvre d'Annie Ernaux, corps qui se place à mi-chemin entre la mise en mots et la mise en images. |
Corporéité du discours dans une ville laboratoire: de la sphère imagée à l’espace ouvréCe qu’on va présenter ici est une pratique de recherche-création menée depuis 2014. Pendant trois années consécutives, pour une durée de trois mois, l’artiste chercheur a investi un espace abandonné de la ville de Barra do Pirai, une ville moyenne du Brésil. L’idée de cette occupation est de créer un spectacle théâtral in situ avec les habitants. En 2015 et en 2016, c’est une gare désaffectée qui est occupée. Notre présentation se focalisera sur cette gare. |
Agencer les corps et articuler les situationsArthur Oldra est militaire de réserve. Dans cette communication, il aborde la place du corps équipé des militaires dans le jeu interactionnel. |
Le corps urbain: démarches artistiques et expérience du lieuMon exposé portera sur les programmes artistiques qui jalonnent les réseaux de tramways qui sont présents en France. Il s’agira de comprendre en quelle mesure ces commandes publiques participent d’une nouvelle forme d’expérimentation des lieux et comment le corps du citadin est ici sollicité à travers les oeuvres d’art public. |
Psychogéographie, urbanisme unitaire et dérive: l’espace de la ville comme terrain de la pensée critique chez Guy Debord et Henri LefebvreJe vais structurer mon exposé en deux parties. Une première partie sur les grandes lignes de la critique debordienne de l’urbanisme qui lui était contemporaine. Je vais essayer, dans cette partie, d’interroger les concepts de corps et d’espace à partir de cette critique. Dans une deuxième partie, je présenterai certaines pratiques situationnistes de l’espace, telles que la dérive ou l’urbanisme unitaire. J’aimerais vous montrer que, encore aujourd’hui, elles constituent de bonnes manières de faire de l’espace urbain un espace authentiquement vécu. |
Cette obscure terreur du désirC’est du désir que je veux parler. Du désir dont on ne parle plus beaucoup par les temps qui courent. Où le discours sur le sexe est tout occupé par la revendication d’identités, entres autres transgenres, la différence sexuelle nous étant présentée comme une invention au service d’une domination apparemment indépassable. On ne parle plus de désir dans ce que certains et certaines décrivent comme une culture du viol, où le sexuel cherche ses repères entre les termes toujours à définir d’agression ou de consentement. |
Corps dansant et cosmogonie (ou les pouvoirs de la «texture imaginaire du réel»)L’imaginaire en esthétique, quand on prend les ouvrages en esthétique, c’est surtout un imaginaire mental, c’est surtout quelque chose qui est lié à la fiction. Ça reste dans le cadre d’une mentalisation des phénomènes. |
How can a place enter our skin down to the very verb of usLorsque j’ai commencé à travailler sur la maison, au sens anthropologique et architectural, mais aussi la maison comme figure et comme matériau de l’art, j’avais fait le choix de cesser d’écrire de la fiction depuis un moment déjà. |
Le corps de la pensée: incarnation et expérience du monde chez Ivan Illich et Jean-Luc NancyDans les écrits de Jean-Luc Nancy et d'Ivan Illich, le corps revient souvent. Il ne se trouve pas tant représenté que présenté. Il se présente et s'impose comme organe de la pensée. |
Bauhaus: la vie comme artDepuis 1998, nous travaillons en collaboration sous le nom d’artiste The Two Gullivers. Adoptant le nom du héro du roman Les voyages de Gulliver de Jonathan Swift, nous avons aussi adopté et developpée une philosophie de voyage et de la rencontre dans notre oeuvre performative. |