Alors que le cinéma pornographique a longtemps existé en marge —et souvent à l’insu— du cinéma et de la culture populaires, les frontières entre ces univers tendent aujourd’hui à s’effriter et à se perméabiliser, de sorte qu’on assiste à l’envahissement de plusieurs discours visuels par des codifications propres à la pornographie. Prenant ce contexte culturel comme point de départ, cet article aborde la monstration du désir au sein de l’érotisme cinématographique —ce que Linda Williams (1989) appelle «la frénésie du visible»— à partir de l’idée selon laquelle la logique culturelle pornographisante se trouve aux prises avec le problème de ne jamais pouvoir en montrer assez. En relisant le propos foucaldien formulé par Williams dans la perspective d’une logique lacanienne contemporaine, l’auteur examine ces enjeux à travers l’analyse des films Shame (La honte, Steve McQueen, 2011) et La vie d’Adèle (Abdellatif Kechiche, 2013). Il s’agit ultimement de montrer comment le rapport entre le désir, le fantasme et la pornographisation culturelle peut être (re)pensé dans le contexte d’une spectature cinématographique contemporaine.
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Cet article est d'abord paru dans le volume 26 de la revue CiNéMAS, n°1, en 2015.
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