industrie culturelle

Squid Game

Vendredi 5 Novembre 2021
Imaginaire et culture pop
Participant·e·s:
Dominguez Leiva, Antonio
Férry, Pierre-Olivier
Fieu, Régis-Pierre

Pierre-Olivier Férry, Régis-Pierre Fieu et Antonio Dominguez Leiva discutent de la série coréenne Squid Games, les raisons de sa grande popularité, son rapport avec d’autres œuvres (Bataille royale, Hunger Games, Parasite ou les pièces de Shakespeare), sa critique sociale, sa subtilité psychologique, morale et de mise en scène, ses liens avec la culture coréenne et son universalité, sa représentation de l’enfance et de l’ultracapitalisme. [Attention: l’épisode contient de nombreux spoilers pour ceux qui n’ont pas terminé de visionner la série.]

Le voyage, la danse et la représentation des femmes dans la culture de grande consommation (1936-1947)

Dans la foulée de nos travaux antérieurs sur la culture de grande consommation au cours de la première moitié du 20e siècle, nous nous intéressons ici à la façon dont ces corpus peuvent permettre de mieux saisir les transformations de l’imaginaire en les abordant du point de vue du public auquel ils sont destinés. À partir d’un échantillon de chansons sentimentales populaires et par la considération d’un magazine féminin, La Revue populaire, nous avons tenté de voir dans quelle mesure, au sein du vaste processus de transformation culturelle qui s’embraye autour de la Seconde Guerre mondiale, certaines figures de l’imaginaire permettaient de cerner un double mouvement de transmission et de rupture dans l’imaginaire populaire féminin. En mettant en lumière l’imaginaire du voyage et de la danse dans la culture de grande consommation, le présent article contribuera à mieux faire connaître la culture féminine de l’époque et à saisir la façon dont elle investit de sens différents fragments d’un vaste continuum médiatique dont il est plus facile de constater la diversité, voire la frivolité, que de repérer la mécanique.

«What's in a name?» «Frankenstein» et ses nombreuses variantes

La créature n'a pas de nom, c'est le signe même de sa quête d'identité. Elle est pourtant régulièrement associée à un nom, qui est la démonstration même d'une incompréhension du roman, puisqu'on la confond avec son créateur en lui accordant le nom de Frankenstein. Pourtant, d'une part, c'est une manière de signifier que le savant et sa créature sont le double l'un de l'autre. D'autre part, les éditions du livre présentent souvent en couverture un dessin du monstre traversé par le titre, ce qui rend ce rapprochement presque naturel.

Le monstre où l'on catche: Frankenstein dans l'arène de la lutte professionnelle

Même si ce scénario n'a pas été envisagé par Shelley, un lutteur Québécois cinquantenaire du nom de Pierre-Carl Ouellette s'est chargé de restaurer la réputation de Frankenstein dans le monde de la lutte professionnelle. Intitulant son retour au ring après une carrière fulgurante de «reconstruction», PCO se met maintenant en scène comme une créature recomposée. Accompagné de son docteur personnel Destro, PCO utilise d'habiles rappels à l'histoire de Shelley pour construire le récit de ses combats.

Meilleurs vendeurs et Fidèles Lecteurs

Mais existe-t-il un lecteur type pour les meilleurs vendeurs? Répondre par l’affirmative serait réducteur, puisqu’on assimile ainsi une frange de la population à un type de lecture bien précis. Toutefois, cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’auteurs qui développent une base de lecteurs qui suivent avec attention la sortie d’un nouveau roman. Chez King, le fan a un statut particulier. L’appellation «Constant Reader» illustre très bien, selon nous le rapport que King entretient avec ses fans. En effet, il est parfaitement conscient que, sans le (Fidèle) lecteur, son art ne peut exister.

L’allégorie fantastique d’une femme-truie

La particularité du roman réside dans son succès simultanément commercial et critique. En effet, ce premier roman de Marie Darrieussecq accepté par plusieurs éditeurs prestigieuses tels que POL, Grasset et le Seuil, s’est vendu à un million d’exemplaire dans le monde et a été traduit en trente langues. En même temps, ce récit a fait l’objet d’études écrites pas plusieurs critiques littéraires. Ce double consensus découle sans aucun doute du vaste faisceau d’interprétations possibles que met en place ce roman en présentant un récit à plusieurs couches, chacune ciblant un lectorat particulier.

Des faits et des mythes, la création de faux-authentiques chez Dan Brown

Dan Brown a, en quelque sorte, transformé le cadre et du coup les horizons d’attente des lecteurs. Le lecteur sait qu’il a acheté un roman et pourtant, par l’entremise des deux pages présentant «les faits», il y a une remise en question des attentes. Où est le vrai? S’agit-il seulement d’un roman historique, puisque l’auteur nous rappelle qu’il s’agit de faits «avérés», qu’«on peut encore les admirer» (même les bâtiments du CERN) et que même la «Confrérie des "Illuminati" […] a aussi existé»? Le «aussi» apparaît être plus qu’un adverbe, c’est surtout l’élément qui permet de valider l’ensemble des propos comme vrai. Par cette manipulation adroite, Brown dirige son lecteur, mais surtout fabrique des faux-authentiques.

Les séries reaganiennes: les charmes du populisme conservateur

Le reaganisme est le fruit du sentiment de déclassement qui avait saisi les classes moyennes dès la première mandature de Nixon. De grandes chimères s’étaient alors emparées de l’Amérique: le crime, la corruption, l’anti-patriotisme seraient partout et seraient, partout, causés par les transformations sociétales intervenues au début des années 1960. Ce sont ces hantises que combattent invariablement les héros des séries reaganiennes, policiers et détectives, soldats de fortune et pionniers, pères de famille et vétérans, extraterrestres pelucheux et mères au foyer.

Quelques mots sur la professionnalisation artistique

«S'ils devaient encourager la prise de risque et l'expérimentation, les centres d'artistes autogérés sont devenus de dociles petits musées asujettis à la course aux subventions et à leurs exigences de rentabilité. L'historienne de l'art Anne-Marie Bouchard observe l'échec de la critique institutionnelle intégrée à même le discours muséal, observable entre autres par l'inclusion de pratiques artistiques et curatoriales qui critiquent ouvertement les institutions dans lesquelles elles évoluent.

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