Merlin et Cocteau, doubles artistiques et métadiscursifs
Adèle Blanchard propose une exploration de la pièce méconnue de Jean Cocteau, Les Chevaliers de la Table ronde, écrite et présentée en 1937.
Adèle Blanchard propose une exploration de la pièce méconnue de Jean Cocteau, Les Chevaliers de la Table ronde, écrite et présentée en 1937.
«Il a été trouvé sur le champ de bataille, au début de la guerre, nu et agonisant, et après deux mois d’inconscience, s’est réveillé sans mémoire» (59). C’est en ces termes qu’est présenté Forestier, l’ami du narrateur de Siegfried et le Limousin (1922) de Jean Giraudoux. En janvier 1922, le narrateur apprend qu’un célèbre juriste allemand, Siegfried von Kleist, est en réalité l’un de ses amis, l’écrivain Forestier. Retrouvé nu, blessé et amnésique à la fin de la guerre, Forestier a refait sa vie outre-Rhin sous un autre nom et sans aucun souvenir de sa vie française.
Constamment mis en tension dans l’imaginaire du corps, le fragment et l’entier évoquent bon nombre de questionnements. Dans «Le plus bel amour de Don Juan», Barbey d’Aurevilly explore ces avenues de l’Un et du nombre par la mise en scène des rapports entre l’élue que devient la «petite masque» et la lignée de conquises qui se réunissent pour honorer leur amant commun dans le récit.
Dans son essai "Innovation et répétition", en répertoriant diverses formes de séries culturelles, Umberto Eco mentionne au passage l’acteur de cinéma: "la simple présence de John Wayne ou de Jerry Lewis (quand ils ne sont pas dirigés par un grand metteur en scène, et souvent même alors) parvient à produire, chaque fois, le même film." Dans le cadre de ce colloque, j’aimerais travailler cette idée à partir de l’exemple d’Arnold Schwarzenegger, à savoir, utiliser des outils théoriques normalement réservés à l’analyse de la sérialité dans des œuvres audiovisuelles pour aborder le passage d’une
En 1934, alors qu'il a 17 ans, Sandòr F. se fait offrir une chevalière avec ses initiales S.F. par son ami lors d'une cérémonie de fin d'études. Dix ans plus tard, en 1944, Sandòr F. se trouve dans un wagon à bestiaux en direction d'Auschwitz entre la Hongrie et la Pologne, sur le point de mourir à 27 ans des coups reçus par un SS. Dans le wagon, avant de mourir, il tend la main à un de ses confrères pour lui donner sa chevalière, sabague, dans l'espoir que cet homme survive et qu'il puisse la rendre à sa famille. Sandòr F. meurt dans le wagon en succombant aux coups qu'il a reçus.
Que ce soit par le truchement du symbole, ou dans la matérialité de son exécution, la greffe est un thème privilégié pour approfondir le thème de la transmission. Surtout quand la chirurgie implique plus d’un organisme, comme dans l’allogreffe qui exige le transfert de tissus ou d’organes d’un corps à un autre, ou comme la xénogreffe, quand le donneur et le receveur appartiennent à des espèces biologiques différentes. Il y a tout lieu, alors, de se demander ce qui passe grâce à la chirurgie.
Dans sa fiction critique, Chet Baker pense à son art, l'écrivain catalan Enrique Vila-Matas oppose deux textes: Finnigans Wake de James Joyce, marqué par une importante expérimentation langagière, et Les fiançailles de M. Hire de Georges Simenon, quant à lui d'une grande habilité narrative.
Le miroir, objet à la fois banal et mystérieux, permet à celui qui s’y regarde de contempler son propre reflet. Il n’est pas rare cependant de voir les auteurs de littérature déconstruire ce précepte comme c’est le cas de l’auteur Jose Saramago dans son roman L’autre comme moi.
Selon Rémi Astruc, le grotesque est lieu d'impossibilité réalisé, un entre-deux qui présente un monde dédoublé. D'après William Keiser, ces parties essentielles consistent d'un «mélange d'éléments hétérogènes, la confusion, la qualité fantastique et même une espèce d'aliénation du monde». C'est ce grotesque qui, selon Astruc, caractérise le romantisme noir de Baudelaire. Un grotesque où «il s'agit alors d'un héros en proie à une rupture beaucoup radicale avec le monde que la simple mise à l'écart provoquée par la difformité extérieure».