quête initiatique

La raison graphique dans «L’Amant de la Chine du Nord» de Marguerite Duras: mise en scène du personnage littératien comme vecteur de transmission.

«L’Amant de la Chine du Nord» est l’un des derniers textes écrits par Marguerite Duras: il marque l’un des points finaux d’une vie passée à écrire, et clôt définitivement le cycle indochinois retraçant le thème –et ses (nombreuses) variations- de la rencontre avec l’amant Chinois. Bien moins populaire que son hypotexte «L’Amant», il n’en reste pas moins un roman d’une grande richesse interprétative car s’y mêle jusqu’à l’excès tout ce qui a fait le succès de la mythologie durassienne.

La virilité vaincue ou coupable? Rite de passage et mise en procès du jeune homme dans «Les Natchez» de Chateaubriand

Je me propose d’étudier ici la mise en procès du jeune homme dans Les Natchez de Chateaubriand. Dans le cadre d’une réflexion globale et collective sur la notion de virilité, nous avons étudié les différentes représentations de la figure du jeune homme dans la littérature et le cinéma, en posant la question: comment a été représenté le passage du statut de jeune homme à celui d’homme accompli? Quels sont les traits significatifs qui caractérisent un homme viril et surtout: ces caractéristiques sont-elles forgées par la littérature, redites par la littérature ou déconstruites par la littérature? La fiction littéraire met en scène, questionne, voire renverse les archétypes de la virilité. De très nombreux récits de fiction sont centrés sur un personnage principal, un jeune homme qui va devoir, par ses exploits, assumer un destin et ainsi accéder au statut d’homme.

Entre défaite et triomphe. Le vicomte de Brassard comme avatar littéraire de la virilité

Ce qui étonne dans cette conception de l’évolution des courants littéraires au XIXe siècle, c’est moins la discréditation d’une forme poétique jugée comme «dépassée» que l’apparition d’une valorisation esthétique qui passe par une notion tout autre que littéraire, soit par la virilité. Louis Veuillot, dans sa définition de la virilité tirée du Grand dictionnaire universel du XIXème siècle, fait part des mêmes étranges rapprochements: «Le poète n’arrive pas à la VIRILITÉ intellectuelle; il est vain, capricieux, poltron, comme l’enfant ou comme la femme.» (1866-1877: 1106) Pourquoi les poètes et les écrivains du XIXe siècle sont-ils ici évalués selon la «virilité» de leur approche, et non pas selon des critères esthétiques ou formels? Que signifient ces étranges rapprochements dans les esprits?

Devenir homme, devenir réfractaire: «L’Enfant» et «Le Bachelier» de Jules Vallès

De Charles Dickens (David Copperfield, 1850; et bien d’autres) à Jules Renard (Poil de carotte, 1894), en passant par Maxime Du Camp (Mémoires d’un suicidé, 1853), Alphonse Daudet (Le Petit Chose, 1868), ou encore Eugène Sue (Misères des enfants trouvés, 1851), les enfants malheureux en famille ou à l’école sont au cœur de nombreux romans du XIXe siècle. Jules Vallès s’inscrit dans cette lignée en publiant la trilogie Jacques Vingtras, un cycle autofictionnel. Les deux premiers romans, L’Enfant (1878) et Le Bachelier (1881), retracent les années d’apprentissage de Jacques. Né d’une paysanne et d’un professeur de collège (longtemps resté pion), le héros fait face à l’éducation violente de ses parents et notamment à la cruauté ignorante de sa mère. Les duretés de l’école et de sa discipline sont une souffrance supplémentaire pour l’enfant.
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