avant-gardisme

Des doigts sur la pellicule: digressions sur la conférence d’André Habib et le mode haptique de l’approche du cinéma expérimental

Avec l’essor des technologies numériques dans le domaine cinématographique, de nombreux artistes, théoriciens et pédagogues du cinéma ont été conduits à réfléchir au statut et à la spécificité du médium. Une des orientations prises par ces réflexions consiste à réaffirmer la matérialité du support filmique en mettant celle-ci à l’avant-plan de la théorisation du film, au cœur du propos artistique véhiculé par l’œuvre ou, comme le fait parfois André Habib, lorsqu’il fait dérouler la pellicule d'un film fraîchement visionné entre les doigts de ses étudiants, en intégrant l’expérience de la proximité de la pellicule-objet à la transmission du savoir sur le film.

Revisiter l'Histoire. Résistance politique dans «Jeanne Darc» de Nathalie Quintane

Mon intervention découle d'un constant que partagent habituellement les théoriciens en littérature. Selon plusieurs d'entre eux, les auteurs contemporains, tout en restant proche des exigences formelles des dernières avant-gardes, s'éloignent aujourd'hui d'une énonciation qu'on pourrait dire proprement engagée. Un certain désenchantement, on le sait, entoure la notion d'engagement.

Livres-objets, livres-sculptures, livres modifiés...

Le livre d'artiste est l'objet autant d'une fascination, chez certains publics, que d'irritation pour d'autres. Les premiers se délectent de son caractère artisanal, son tirage en édition limité, l'originalité de chacune des pièces, les autres fustigent son illisibilité, due autant au travail sur la matérialité de l'oeuvre qu'aux modalités de conservation et d'exposition qu'il implique. Souvent cher, peu diffusé, difficile à manier, son aspect est paradoxalement parfois tellement artisanal qu'on pourrait facilement le désigner sous le thème d'un bricolage.

Jimmy Fazzino et la fonction de manifeste

Dans une communication intitulée «The Impossible Manifesto: Tracing the Manifesto Form through Avant-Garde and Beat Writing» présentée lors du Beat Generation Symposium de 2008 (Columbia College, Chicago, 10 et 11 octobre), Jimmy Fazzino explorait les implications de la performativité derridienne dans un contexte d’avant-garde. Je ne reprendrai pas ici toute sa démonstration (son texte peut être consulté en ligne au http://www3.wooster.edu/beatstudies/pdfs/symposium_2008/impossible.pdf), mais deux idées me semblent particulièrement intéressantes pour réfléchir en parallèle au mouvement néo-hipster/néo-beat actuel.

La théorie du spectacle après les situationnistes

L’éloignement historique des avant-gardes artistiques apparaît notamment dans la manière dont nous sommes aujourd’hui portés à effectuer un tri parmi leur héritage: un tri entre l’objet encore vivant de notre attention et ce que l’on refuse ou ignore, entre ce qui nous parle encore et ce qui nous apparaît inintelligible ou dépourvu de sens. Nous nous intéressons par exemple encore aujourd’hui aux riches productions théoriques des avant-gardes, alors que leurs dispositions à constituer des groupes révolutionnaires puis à s’en exclure les uns les autres nous apparaissent obsolètes.

«Faire son temps». Guy Debord historien de l'avant-garde

On sait comment Guy Debord revient, dans son dernier film, In Girum Imus Nocte et Consumimur Igni (1978) –«l’histoire de ma vie»–, comme d’ailleurs dans Panégyrique (1989) –texte où il entreprend «aussi froidement que possible» d'écrire «ce que j’ai fait»–, sur l’aventure situationniste alors même que passe et disparaît le rêve révolutionnaire.

S'abonner à RSS - avant-gardisme