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Introduction [Les meilleurs vendeurs]

Les «meilleurs vendeurs»: qu’ils appartiennent à une forme littéraire, un mode, ou un genre bien précis ou qu’ils s’inscrivent plus «simplement» dans le champ du roman de grande consommation, les livres qui réussissent à se hisser dans les palmarès dressés religieusement à chaque semaine par les grands journaux, les chaînes de librairies et les autres intervenants du monde du livre sont bien souvent l’objet de cynisme et de critiques a priori, comme si l’engouement commercial et médiatique pour une œuvre remettait inévitablement en question ses potentialités esthétiques et littéraires. Toutefois, les bestsellers ne forment une catégorie que dans la mesure où leur succès commercial leur mérite ce titre, ce qui relève d’une entrée dans la catégorie a posteriori. Comment alors penser le meilleur vendeur en littérature autrement que par une posture critique négative, atrabilaire, d’emblée convaincue de la médiocrité de ces œuvres?

La femme qui hait les hommes qui n’aiment pas les femmes

Chez les «méchants» dans la trilogie «Millénium», il existe donc une nette dialectique entre l’espace public qu’ils dominent en vertu de leur capital symbolique, économique ou juridique, et l’espace privé où ils abusent de leur statut aux dépens de femmes parce qu’elles sont, justement, des femmes. Tout se passe comme si l’autorité sociale se transposait dans le privé où le pouvoir se déchaînerait. Lisbeth Salander en contrepartie incarne cet individu exclu des instances sociales officielles (de tous les points de vue) qui parvient à violer l’espace privé de ces hommes en pénétrant sur leur ordinateur et c’est seulement en renversant cet état, c’est-à-dire en les menaçant de rendre publiques ces informations par le truchement des médias, qu’elle peut accéder à la légitimité officielle.
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