OBSERVATOIRE DE L'IMAGINAIRE CONTEMPORAIN
photographie
Images du sida dans la photographie (5): Conclusion
La preuve corporelle
Les meurtres, crimes, tueries, assassinats de masse et en masse nous ont livré et continuent de livrer des millions de corps au regard comme preuve des faits commis. Pour donner un corps à regarder, il faut l’avoir: «que tu aies le corps» — ce qui est le sens de l'Habeas Corpus Act. À l’opposé, les négationnistes comprennent l’absence concrète des corps comme la preuve que tel fait n’a pas eu lieu, que le crime ou le génocide n’a pas été accompli.
Le souci d'évidence et le plus de regard: photographie et instance de vérité en psychanalyse
Il y a sans doute, de ma part, un désir d’aborder l’envers de la problématique, mais ce sera, je l’espère, pour mieux la mettre en valeur. De tout temps, la psychanalyse ne peut prétendre à l’évidence. Elle ne peut ni en appeler à une quelconque instance de vérité (science, objectivité, expérience reproductible en laboratoire), ni prétendre convaincre quiconque demanderait… à voir. C’est aussi pourquoi la psychanalyse, qui s’intéresse au scénario criminel, ne peut servir à appuyer aucune des décisions commises lors d’un tribunal.
Édouard Levé. Pratiques contemporaines et hybridation de l'expérience littéraire
Non sans humour, Édouard Levé (1965-2007) constatait dans son Autoportrait datant de 2005: «Bien que j’aie publié chez lui deux livres, mon éditeur continue à me présenter comme un artiste, si j’étais comptable, en plus d’être écrivain, je me demande s’il me présenterait comme un comptable».
Une oeuvre, deux signatures: «Le Coeur de Pic»
Depuis les recherches d’Henri Béhar (1982), de François Chapon (1987), de Renée Riese Hubert (1988) et de Lothar Lang (1993), de Johanna Drucker (1995) et d’Yves Peyré (2001), entre autres, menées dans le domaine des études sur l’objet livre, on sait la place privilégiée qu’occupe la collaboration entre écrivains et artistes visuels dans l’élaboration d’une esthétique «transfrontalière».
La figure de la velocewoman, du papier au cliché
C’est à l’aube du XXe siècle, alors que la société est encore ivre de l’effervescence moderne, que les velocewomen (revêtues de leurs bloomers), commencent véritablement à circuler dans les rues des grandes métropoles américaines et européennes. Les artistes de l’époque, fascinés par cette figure de «femme en mouvement» qui envahit l’espace public, l’ont d’ailleurs fréquemment mise en scène au sein de leurs œuvres, agrémentées à l’occasion d’illustrations ou de photographies. Maria E.
Conversion du regard et conjonction générique. Portrait du Brésil en tombeau littéraire par Blaise Cendrars et Jean Manzon
En 1952, Blaise Cendrars et Jean Manzon signent conjointement le volume consacré au Brésil dans la collection «Escales du monde» (Les Cahiers d'Art - Monaco). La rencontre entre l'écrivain et le photographe n'est pas seulement celle de deux amoureux du pays.
Photographie, censure et publicité. Larry Clark au péril de la loi française
Du 8 octobre 2010 au 2 janvier 2011, le Musée d’art moderne de la Ville de Paris a présenté – et interdit aux moins de 18 ans – Kiss the Past Hello, la première rétrospective en France des œuvres du photographe et cinéaste américain Larry Clark. En signe de solidarité et de soutien à l’artiste ainsi exposé et censuré, Libération a illustré la Une du 7 octobre d’une photo explicite de Clark sur laquelle deux adolescents nus, allongés sur la banquette arrière d’une voiture, s’embrassent et se caressent érotiquement.
La projection d'image dans l'oeuvre d'Alain Fleischer: un cas de figures
Si l’on veut identifier les effets du passage d’une culture de l’image à celle d’image-mouvement, et par le fait même comprendre l’impact que l’imaginaire cinématographique peut avoir sur les autres formes d’art, il faut d’emblée des outils permettant de définir cet imaginaire. Le concept de «cinéfiction» (Santini) est un grand pas dans cette direction.