Figures contemporaines

Aire de recherche consacrée aux figures centrales de l'imaginaire contemporain.

Textes superflus et talents gâchés: le blogue en tant que dépense improductive

«La réflexion que je propose aujourd'hui est née d'un agacement. Je ne parlerai pas des blogues en général (et on peut se demander si une telle approche est possible), mais bbien de mon expérience de lecture et plus spécifiquement de ce qui m'intéresse dans la blogosphère. Parce que s'il y a des milliers de blogues soporifiques, je crois qu'il existe aussi des blogues importants et l'énorme proportion de nullité ne doit pas nous empêcher de considérer avec sérieux ces pratiques relativement récentes.»

De la spécificité de la banlieue québécoise (3): un imaginaire en chantier

La représentation de la banlieue nord-américaine apparaît souvent simpliste, caricaturale, polarisée, et ce tant dans la culture québécoise que dans la culture états-unienne. Robert Beuka, dans SuburbiaNation, a raison d’affirmer que la banlieue correspond à une idée plus qu’à une réalité, cette idée se déployant le plus souvent sur les modes de l’utopie ou de la dystopie : elle réfère au rêve américain de la classe moyenne tel que célébré par la culture populaire des années d’après-guerre ou bien à l’envers de ce rêve.

De la spécificité de la banlieue québécoise (2): le règne du carport

Pour faire suite au précédent billet, je voudrais aborder une série de deux articles publiés en 2004 par Lucie K. Morisset et Luc Noppen, intitulée «Le bungalow québécois, monument vernaculaire1». Professeurs au Département d’études urbaines et touristiques de l’UQAM, les auteurs retracent l’histoire du bungalow au Québec en cherchant à démontrer l’importance et la valeur de son appropriation du point de vue des pratiques quotidiennes et de l’aménagement de l’espace. Ceux-ci revendiquent le caractère «typiquement québécois» (2004a, p. 9) du bungalow qui a proliféré sur nos terres, en proposant une histoire de ses origines et de sa transformation au fil de la deuxième moitié du XXe siècle.
Fig. 1: Lederhandler, Marty. 2001. «11 septembre 2001»
Dulong, Annie

L’imaginaire de l’absence

Reconnaissables entre toutes et devenues carte de visite de New York, les tours jumelles du World Trade Center surplombaient le bas Manhattan. Les jours de brouillard et de pluie, elles disparaissaient, avalées par les nuages et la brume. Le reste du temps, elles étaient visibles, jour et nuit, de très loin.

De la spécificité de la banlieue québécoise (1)

Lors d'une table ronde de l’Observatoire de l’imaginaire contemporain, le 13 avril dernier, je présentais le roman Dée (2002) de Michael Delisle. S’en est suivi un débat passionné sur l’imaginaire de la banlieue, pendant lequel un des participants m’a demandé si on pouvait parler d’une spécificité de la banlieue québécoise (par rapport à l’américaine), ce à quoi je n’ai pas pu répondre. Voici donc les débuts d’une réflexion à ce sujet, inspirée par la lecture récente de deux articles datant déjà de quelques années.

La banlieue: quintessence de l'expérience américaine?

Dans un précédent billet, je décrivais une des magnifiques photographies de Bill Owens : un jeune père de famille, posant fièrement devant sa maison et sa voiture de l’année, affirmait qu’il n’avait pas besoin de tout ça pour être heureux, qu’il voulait seulement une petite place en campagne où il pourrait respirer de l'air frais. Offrir plus d’espace à chacun, traverser et occuper le continent, n’est-ce pas le rêve qu’était censé rendre possible le Nouveau Monde? Thomas Jefferson lui-même avait acheté le territoire de la Louisiane en 1803 (merci Napoléon!) pour permettre aux Américains de devenir propriétaire, de cultiver leurs liens avec la terre et la communauté, selon le modèle d’une société agraire. Quand on regarde les banlieues d’Amérique du Nord aujourd’hui, on se dit que quelque chose s’est mal passé en cours de route… Et pourtant, il y a bien là une part essentielle de l’expérience du territoire en Amérique.
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