OBSERVATOIRE DE L'IMAGINAIRE CONTEMPORAIN
ethnologie
L'éthique dans l'enseignement de la littérature autochtone: la technologie et les connaissances traditionnelles
Émilie Bauduin et les cabinets de toilette chez Zola
Dans ce septième épisode de la série «Entretien Encodage», Émilie Bauduin revient sur sa communication intitulée «Virilité et intimité: quand les hommes vont au cabinet de toilette chez Zola» présentée dans le cadre du colloque Une virile imposture? Construction du jeune homme dans la littérature en octobre 2018.
La raison graphique dans «L’Amant de la Chine du Nord» de Marguerite Duras: mise en scène du personnage littératien comme vecteur de transmission.
Polyphonie des possibles. Une ethnographie sonore des sans-voix
Leros, à la pointe du Dodécanèse, aux confins de la Grèce, face à la Turquie. La terre insulaire, îlot rocheux brûlé par le soleil, où la mer turquoise vient s’arracher aux abîmes côtiers, crie sourdement. Elle est une limite, une frontière, là d’où l’on ne revient pas. Dans la psyché collective son nom fait frémir, associé à la folie, l’enfermement et la mort (Guattari). L’île de Leros souffre en silence et la terre est irradiée du mal qui ne cesse de la contaminer.
Corps, rythme, gestes et langage. Quand l’ethnographie comme polygraphie rencontre la création de formes artistiques
L’une des raisons qui nous a conduits à organiser une confrontation entre des chercheurs en sciences sociales et des artistes peut être énoncée de la manière suivante: comment ouvrir ensemble un horizon de connaissance qui ne soit plus celui d’un dualisme stérile dissociant le sens et ce que l’on appelait autrefois le style. À la création artistique, le style. À la recherche scientifique, le sens. D’un côté la forme, de l’autre le fond. D’un côté l’imagination et la fiction, de l’autre la raison décrivant et analysant la réalité des faits.
L'ouvroir d’anthropologie potentielle, ou le terrain ethnographique comme «œuvre»
La relation ethnographique déclenche une exploration du monde étonnante. Elle favorise une approche à la fois intime et distanciée qui permet un échange d’une qualité extraordinaire, unique. Elle rapproche des mondes éloignés et rend l’ordinaire étranger. La rencontre avec cet autre qu’elle construit avec méthode nous révèle à nous-mêmes: non pas dans un solipsisme autobiographique mais par la compréhension et in fine la réduction de la différence de l’incommensurable variété humaine. Dans l’infinité de ses reflets labyrinthiques, ce jeu de miroirs dans lequel se perd la personne pour se fondre dans l’univers ou la «bibliothèque» (Borges: 1941), cette boucle entre particularités de la situation de la rencontre et universalité des possibles, m’a d’emblée séduit et convaincu de l’intérêt de cette curieuse discipline qu’est l’ethnographie.
La science-fiction au secours de l’anthropologie: à la recherche d’une ethnographie productrice de mondes
Depuis plusieurs décennies déjà, l’anthropologie réfléchit sur la dimension «littéraire» de sa production. Cette discussion tend à porter sur deux aspects de la production de textes anthropologiques. D’une part, elle met en évidence les limites des prétentions positivistes de l’anthropologie classique. Elle rappelle que le recours à des procédés littéraires s’est imposé comme stratégie pour rendre compte de ce qui déborde la description ethnographique réificatrice, du trop plein de sens et d’expérience qui vient de la relation dialogique entre l’ethnographe et le «terrain». D’autre part, l’attention portée à l’écriture ethnographique s’est souvent intéressée à l’autorité, au pouvoir associé à la représentation d’un Autre réduit au mutisme et passivement mis en scène.
Introduction. Les mises en scène du divers. Rencontre des écritures ethnographiques et artistiques
Les sciences sociales et en particulier l'anthropologie ont longtemps considéré les moyens dont elles disposent comme suffisants et adéquats pour décrire et traduire les mondes qu'elles exposent. Ces moyens, dans la plus pure tradition, sont l'écriture scientifique et les appareils conceptuels. Or, dans l'acte d'écriture, en passant du monde de l'expérience à celui de sa formalisation par le texte, la plupart des chercheurs ressentent, à un moment ou à un autre, que «quelque chose se perd».