ethnocritique

Oralités/Littératies/Littératures

Au commencement était le Verbe. Ces quelques mots, que l'on retrouve au premier verset du Prologue de l'évangile selon Jean, contiennent l'essence de l'incipit de la Genèse, soit que la création du monde et de l'humanité a d'abord été le résultat de la Parole de Dieu. Si nous évoquons ici le récit biblique du grand Début, ce n'est pas pour discourir de la dimension mythique ou religieuse du pouvoir d'engendrement du Verbe divin, mais plutôt pour rappeler cette profonde conviction de l'homme: la parole a quelque chose d'originel.

D'une constellation dialogique

En guise d'entrée en matière à ce commentaire de l'article "Son auberge n'était pas à la belle étoile... Introduction à une ethnocritique de Rimbaud" de Jean-Marie Privat, j'aimerais revenir -brièvement- sur l'article que commente pour sa part Jean-Marie Privat dans ces pages. Les réflexions hybrides proposées ici invitent en effet à des rapprochements critiques judicieux et ces deux textes ont, me semble-t-il, beaucoup en commun.

Variations ethnocritiques sur un incipit sociocritique

«Pour une socio-critique ou variations sur un incipit» est le titre du fameux manifeste que Claude Duchet publie en 1971 en ouverture du premier numéro de la revue Littérature. Dans cet article fondateur, au style à la fois brillant, pédagogique et combatif, Duchet définit l'objet de la sociocritique comme l'économie sociale du texte; étudier le "logos du social" en littérature visera dès lors à analyser le code social dans le code poétique, ou mieux à penser le code poétique comme code social, au plus loin d'une doxa lettrée sorbonicole et positiviste (incarnée selon ses adversaires de l'époque par Raymond Picard) comme du formalisme chic et théoriciste de la revue maoïste Tel Quel.

Lecture critique de «Entre broderie et conterie..., Le rêve» de Marie Scarpa

L'article "Entre broderie et 'conterie'..., Le rêve" de Marie Scarpa est une études préliminaire à son essai L'éternelle jeune fille. Une ethnocritique du Rêve de Zola. Initialement paru en 2004, cet article a été sélectionné pour figurer dans l'anthologie L'ethnocritique de la littérature. On peut considérer qu'à ce titre, il exemplifie les présupposés épistémologiques et les protocoles d'analyse propres à cette discipline.

Le récit colonial dans le roman africain. «Paradis» ou la reconfiguration de la modernité

Des oeuvres africaines évoquent depuis le début l'événement transformateur que la Colonisation a été dans l'histoire moderne du continent. Des dramaturges, essayistes, romanciers et poètes débattent du rôle de la littérature dans le vaste projet intellectuel visant à penser la modernité africain et leurs oeuvres montrent la conception de la modernité qu'ils se font et souhaitent pour le continent, conception qui change avec les moments historiques. S'il est entendu que la notion de modernité se limite ici à la façon dont une société donnée et à une époque donnée pense son avenir et donc se définit dans sa différence avec des époques précédentes, il est aussi important de souligner la fonction de la littérature dans la modernité comme conscience d'un changement à travers l'histoire d'une communauté.

Ethnocritique. Des racines et des ailes du postcolonial

Les points d'intersections entre ethnocritique et critique postcoloniale (qui pour moi peut épouser la perspective sociocritique) sont nombreux. Ils se situent, d'une part, dans la prise en compte de la notion de "culture". Pour cela, il faut garder en tête l'édifiante manière avec laquelle Jacques Derrida, dans Le Monolinguisme de l'autre, montre que "toute culture est par définition coloniale, à la fois appropriatrice et expropriatrice ("culture" et "colonie" sont d'ailleurs, en latin, un seul et même mot, du latin colo, colere, cultu)". D'autre part, ils apparaissent dans la grande attention accordée à certains concepts bakhtiniens: la polyphonie, l'hybridité, le dialogisme.

De Marx à Bakhtine. Ethno- et sociocriticiens, qu'est-ce qui vous fait marcher?

Dans la discussion qui suivit les communications de Marie Scarpa et de Pierre Popovic au Symposium international de sociocritique de Paris en décembre 2011, Henri Mitterand, qui présidait la séance, rappela que les conditions d'émergence de la sociocritique étaient très différents de celles de sa pratique actuelle. Sa remarque touchait -avec raison à mon sens- tous les participants de cette rencontre, puisqu'elle disait ceci: "Nous avions l'ambition de fonder une esthétique marxienne et de participer ainsi à un changement social dont le marxisme nous apparaissait comme le point de départ philosophique et politique."

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