personnage liminaire

Il était une fois une jeune fille, sa chèvre et son petit soulier. La Esmeralda et la douce idiotie de l'enfance

Partant d’une réflexion sur la candeur naïve qui caractérise la Esmeralda dans Notre-Dame de Paris de Victor Hugo, nous nous penchons sur la manière dont ce personnage incarne la figure de l’idiot, telle que perçue dans une perspective anthropologique. Soit comme expression d’un dérèglement à comprendre au sens de «sot», de «niais» ou de «bêta», et qui serait le résultat d’une incomplétude ou d’un manquement plaçant l’idiot en dehors d’une norme —en l’occurrence ici la norme sociale.

L'extravagant et le roman. Lysis dans «Le Berger extravagant» de Charles Sorel (1627-1634)

Si l’idiot désigne par sa trajectoire déviante au sein de la société qui l’abrite et le rejette tout à la fois un mode d’initiation à la littérature qui le narre, nul doute que le Berger extravagant inventé par Charles Sorel en 1627 dans le roman ainsi intitulé en constitue une des figures intéressantes, non pas tant parce qu’il manifeste une innocence qui confine à la stupidité, que parce qu’il tourne obstinément le dos à l’assomption dans la collectivité pour s’installer à la marge, sur les seuils du récit et de la vie: il est, selon l’étymologie même de l’adjectif

Lee Maracle et la figure redoublée de l'idiot: Ravensong

Dans le contexte canadien actuel, sous le sceau du colonialisme qui le marque encore, la littérature amérindienne a ceci de particulier de se présenter d’emblée idiote. Son discours, en effet, met le plus souvent en scène des personnages et des contextes de sens que le citoyen blanc, Euro-américain, recevra le plus souvent et nécessairement comme autre. Pourtant, la littérature amérindienne contemporaine se joue bien de cet état de fait pour présenter ses œuvres dans ses propres langages. Elle récupèrera alors la fonction «idiotique» pour en faire sa principale force.

Personnages liminaires dans le théâtre de Bernard-Marie Koltès

En 20 ans, Koltès, le dramaturge français contemporain le plus joué au monde est devenu un «classique» et ses personnages, depuis le premier grand livre à lui consacré, celui d’A. Ubersfeld en 1999, ont fait l’objet de multiples analyses: incomplets, inachevés, marginaux, ils ne cessent d’échafauder au fond des transactions impossibles.

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