Depuis l’éclosion des technologies de production et de manipulation numérique des images, le discours sur la photographie en tant que média occupant une place privilégiée parmi les signes iconiques aurait été, pour reprendre l’analyse de Geoffrey Batchen (Batchen G. 'Digital Imaging and the Death of Photography.' Metamorphoses: Photography in The Electronic Age, Aparture. 1994; 136, p. 47), traversé par deux crises apparentes, l’une d’ordre technologique, et l’autre d’ordre épistémologique, de sorte à entraîner une réflexion sur le statut de la photographie et à susciter l’émergence d’un concept de « post-photographie ». La biennale montréalaise du Mois de la Photo s’est donnée pour objectif d’examiner le phénomène dit « post-photographique » depuis une perspective anthropologique. En rassemblant des œuvres d’artistes dont le travail sur l’image reflète les conditions matérielles et culturelles instaurées par l’avènement des technologies numériques de production, d’édition et de diffusion des images, l’événement proposait entre autres d’alimenter une réflexion sur la manière dont ces changements auront modifié le rapport social et culturel aux images et sur le rôle joué par celles-ci.