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Trauma et texte dans l'extrême contemporain au féminin

Parmi les nombreux textes qui peuplent le paysage littéraire français des deux dernières décennies, on constate une quantité non négligeable de récits, souvent d’ordre autobiographique et rédigés par des femmes, qui se consacrent justement à l’écriture de l’extrême, c’est-à-dire à la représentation des expériences traumatiques ou catastrophiques où priment l’abject, la souffrance, l’insupportable.

L'héritier dans la fiction contemporaine du fils de famille

L'héritier est une figure importante de la littérature contemporaine, comme le montre en particulier le numéro d'Etudes françaises consacré au sujet. Quelques auteurs contemporains (Benoît Duteurtre, Frédéric Beigbeder...) sont des héritiers par définition, parce qu'ils sont des «fils de famille», rejetons de lignée comportant des célébrités, des personnages politiques publics par exemple, et qu'ils héritent d'un patrimoine moral et matériel. 

Les mots pour me dire. Le personnage comme «devenir-sujet» chez Chloé Delaume et Annie Ernaux

Le personnage est une structure textuelle qui a été mise à mal dans les cinquante dernières années. Simple outil d’une représentation bourgeoise pour certains, être fictif trop typé et invraisemblable pour d’autres, le personnage a surtout été attaqué en ce qu’il ne parlait pas vrai, marionnette agie par un narrateur et une idéologie mauvais ventriloques. 

Entretien avec Élise Bergeron, des Éditions du remue-ménage

Afin d'aborder la rentrée littéraire automnale, Salon Double a mené une série d'entretiens avec plusieurs éditeurs afin de découvrir leur historique, leurs politiques éditoriales et leurs vues plus larges sur la littérature contemporaine. La série se poursuit par un entretien avec les Éditions du remue-ménage. Élise Bergeron a accepté de répondre à nos questions.

Entre la honte et l’image

Nelly Arcan (Isabelle Fortier) s’est tuée le 24 septembre 2009. Le tranchant de son verbe, la précision constante de sa phrase prouvaient qu’elle traitait l’écriture en orfèvre, quel qu’en soit le support, de la publication au Seuil aux chroniques qu’elle publia dans le maintenant défunt hebdomadaire culturel de Québecor, Ici, qui furent d’ailleurs les seuls textes que je lus d’elle de son vivant. En apprenant qu’elle s’était tuée, je me rattrappai aussitôt, lisant tous ses livres en succession, non sans éprouver la honte de m’être mis à la lire parce qu’elle était morte. Je me sentais idiot.

Régine Robin: Écrire tout contre l’oubli

Depuis sa thèse Le roman mémoriel. De l'histoire à l'écriture du «hors-lieu» menée sous la direction de Marc Ferro à l’EHESS et soutenue en 1989 jusqu’à son tout récent essai sur l’œuvre de Patrick Modiano, Ces lampes qu’on a oublié d’éteindre, paru en février 2020, Régine Robin n’a eu de cesse de solliciter l’histoire et la littérature pour explorer et questionner les rouages de la mémoire et de l’oubli.

Tilkens, Léa

Du crépuscule au ridicule: Défigurations du littéraire en régime contemporain

L’existence d’une pensée désabusée, voire alarmiste, formulée à l’endroit de l’univers littéraire par ses propres acteurs n’est bien sûr pas chose neuve. Nombreux sont les protagonistes du monde des lettres ayant tenu un discours défaitiste sur leur pratique, regrettant un âge d’or de la littérature en regard d’une production contemporaine jugée forcément médiocre.

Le non-lieu de la fiction: «Récit d'un avocat» d'Antoine Brea

Récit d’un avocat est le cinquième livre d’Antoine Brea publié au Quartanier. Je vais en parler, pour l’instant, comme d’un texte, parce que la question même de son appartenance générique est problématique. Le texte relate à la première personne l’intervention tardive d’un narrateur juriste dans le cas d’un ressortissant étranger, Kurde de Turquie ayant émigré en France dans les années 1990 et s’étant rendu là coupable d’un crime gravissime.

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