Parmi les nombreux textes qui peuplent le paysage littéraire français des deux dernières décennies, on constate une quantité non négligeable de récits, souvent d’ordre autobiographique et rédigés par des femmes, qui se consacrent justement à l’écriture de l’extrême, c’est-à-dire à la représentation des expériences traumatiques ou catastrophiques où priment l’abject, la souffrance, l’insupportable. Il s’agira dans cette communication d’examiner certaines formes et figures discursives qui caractérisent l’écriture difficile et douloureux du trauma chez quatre auteures de l’extrême contemporain français: Annie Ernaux (la violence familiale dans La Honte), Camille Laurens (le deuil dans Philippe), Geneviève Brisac (la maladie dans Petite) et Danièle Sallenave (le viol dans le texte éponyme). Si le trauma est conçu par les théoriciens comme une aporie énigmatique, un nœud de paradoxes, un défi à la narration, il n’en reste pas moins qu’il incite à sa propre représentation, engendrant ainsi des récits qui se révèlent les lieux de sa resignification. (Archives)
OBSERVATOIRE DE L'IMAGINAIRE CONTEMPORAIN