Œuvre d'art public
Autres lieux de passage et lieux d'arrêt
24 plaques moulées dans les creux du terrain créés par l'usure du quotidien (déplacements des piétons). Les phrases sur les plaques proviennent de conversations avec des piétons.
Je viens ici avec une amie. On apporte un sac de peanuts.
Les écureuils viennent les prendre dans notre main.
Je suis allée qu'une seule fois, avec
ma première blonde.
C'est un beau souvenir, on chantait
Des arbres vraiment spéciaux, sont là bas,
je ne sais pas qui
les a plantés là
ou s'ils y étaient déjà
Beaucoup de gens m'ont
parlé de la fanfare
Il y avait des grands ormes qu'on a dû abattre à cause d'une maladie
Je t'ai
toujours
traversée
depuis que je suis
petite
car j'allais à l'école,
proche
Il y avait beaucoup de fleur et
aussi des animaux
Les paons étaient l'admiration
C'est l'fun faire du
vélo ici,
surtout depuis que l'asphalte
a été refait de ce côté
Cette intervention met en relief notre rapport à l’usure, celle que nous créons sur la matière urbaine. Elle rend compte des transformations imperceptibles que cette usure engendre avec le temps, et de ce temps qui, à son tour, transforme la mémoire.
Projet: Terrains d’entente fait suite au programme de résidence «Supra rural» (14 projets de 1999 à 2002), qui mettait l’accent sur la mouvance en révélant un élément de l’expérience urbaine.
Caroline Gagné s’intéresse aux lieux communs du paysage urbain et plus particulièrement à l’idée d’érosion, que ce soit à propos de l’environnement, des objets d’usage courant ou du rapport que l’on entretient avec ceux-ci.
Elle réalise des projets in situ qui peuvent, soit se situer dans des lieux publics tel un parc, un bâtiment familier, soit y faire référence dans le contexte d’installations en salle ou de projets d’art Web. Observatrice des gestes anonymes et anodins qui animent la cité, elle rend compte de la fragilité et de l’absence par l’utilisation fine de matériaux ou d’objets du quotidien en apparence banals, choisis pour leur rapport signifiant au monde.