dernières brèves
De la Frontière à Grand-Mère Document 1 n’attirerait pas mon attention si Blais n’avait pas su proposer une vision du monde qui m’apparaît révélatrice du contemporain. Il ne s’agit pas uniquement de sa conception du sujet velléitaire, s’embourbant dans un univers virtuel aux dépens de la réalité –Ducharme abordait ces thèmes il y a 40 ans– mais du rapport nouveau qu’il développe avec l’espace et le voyage continental rendu célèbre par le roman de la route kérouacien.
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par Pierre-Paul Ferland 13 avr |
Un mythe canadien? Il m’est d’avis que la problématisation du mythe américain que propose Dominique Fortier demeure insuffisante parce qu’elle se prend encore au sérieux. Certes, Fortier, en épilogue, prend bien soin d’avertir que son texte ne constitue qu’une fiction dérivée de faits historiques. Du bon usage des étoiles est donc, fondamentalement, une fabulation, une réinvention libre de l’Histoire. L’occasion ratée de Fortier, selon moi, est précisément de ne pas avoir joué suffisamment avec elle. Pourtant, on connait de nos jours l’objectivité vacillante de l’Histoire, son asservissement au récit, le récit d’un sujet avec son propre biais, ses propres intentions pragmatiques.
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par Ferland, Pierre-Paul 14 sep |
Concert de voix singulières ou récit totalitaire Les Sangs se présente comme une réécriture du conte La Barbe bleue, donnant la parole à toutes les victimes du meurtrier. Chacune des voix est remarquablement bien maîtrisée: sept femmes racontent dans des carnets leur relation avec Féléor Barthélémy Rü, personnage mythique – « un conte à lui tout seul» (p.122) – à qui on attribue le meurtre de ses épouses. Chaque récit s’adresse à un destinataire en particulier: Constance Bloom écrit à son ancien amant, Abigaëlle Fay écrit ses mémoires à l’intention de la future femme de Féléor, Frida Malinovski s’adresse directement à son mari, Marie des Cendres écrit pour elle-même des notes sur des bouts de papier qu’elle coud sous ses jupes. Certaines des femmes écrivent de leur propre chef, d’autres sont invitées à le faire par Féléor. |
par Renaud, Kiev 04 sep |
L'auréole profanée du désir
L’écriture combetienne se déploie à partir d’un matériau légendaire et biblique dont elle tire des réinterprétations traversées de ses idées fixes: par elle seule l’écrivain peut poursuivre le dialogue silencieux et vital qu’il a instauré avec l’énigme de son origine fracturée. Loin des querelles de chapelles et des débats sur ce que doit être la littérature contemporaine, il poursuit inlassablement sa marche sur son chemin intime.
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par Hervé, Martin 22 aoû |
La France: territoires morcelés La littérature n’est pas au service des autres sciences humaines et sociales, mais elle peut servir, dira Westphal. Les écrivains en sont les premiers conscients et Olivier Adam ne fait pas exception à la règle. C’est à ce titre qu’il s’attarde à dépeindre les tensions sociales qui ont cours dans la France contemporaine, toujours en crise identitaire. Car à la notion de classes se mélange celle d’identité. Dans une France raciste où tout ce qui va mal arrive toujours à cause des «étrangers», il y a toute une frange du discours qui peut être relayé via le roman de manière à le rendre à son contexte, pour mieux le combattre.
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par Levesque, Simon 25 jui |
Jusqu’à la fin ou la continuité malgré tout On voit bien, suivant les titres des œuvres de Pierre-Luc Landry –L’équation du temps– et de Jean-Simon DesRochers –Demain sera sans rêves– l’entêtement de la question temporelle et, par-delà, de la continuité. Mais davantage que cette interrogation pour le moins commune –tous les romans ne parlent-ils pas du temps?– les œuvres de Landry et de DesRochers travaillent à actualiser les méthodes s’attaquant aux récits linéaires mâtinés d’analepses. Cette même entreprise justifie sans doute que cette présente lecture s’attaque à ces deux œuvres, comme de deux œufs une même bouchée. |
par Bélanger, David 12 jui |
Marqueuse de parole Dans Griffintown, la temporalité, comme l’exactitude factuelle et historique, n’est qu’un artifice, au même titre que le subterfuge du western. Seule compte l’inflation de la parole érigée en tant que folklore. |
par Ferland, Pierre-Paul 29 mar |