Roman

La femme qui hait les hommes qui n’aiment pas les femmes

Auteur(s): 
Ferland, Pierre-Paul
Dossier Reférent: 

Chez les «méchants» dans la trilogie Millénium, il existe donc une nette dialectique entre l’espace public qu’ils dominent en vertu de leur capital symbolique, économique ou juridique, et l’espace privé où ils abusent de leur statut aux dépens de femmes parce qu’elles sont, justement, des femmes. Tout se passe comme si l’autorité sociale se transposait dans le privé où le pouvoir se déchaînerait. Lisbeth Salander en contrepartie incarne cet individu exclu des instances sociales officielles (de tous les points de vue) qui parvient à violer l’espace privé de ces hommes en pénétrant sur leur ordinateur et c’est seulement en renversant cet état, c’est-à-dire en les menaçant de rendre publiques ces informations par le truchement des médias, qu’elle peut accéder à la légitimité officielle.

Meilleurs vendeurs et Fidèles Lecteurs

Auteur(s): 
Bonin, Pierre-Alexandre
Dossier Reférent: 

Mais existe-t-il un lecteur type pour les meilleurs vendeurs? Répondre par l’affirmative serait réducteur, puisqu’on assimile ainsi une frange de la population à un type de lecture bien précis. Toutefois, cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’auteurs qui développent une base de lecteurs qui suivent avec attention la sortie d’un nouveau roman. Chez King, le fan a un statut particulier. L’appellation «Constant Reader» illustre très bien, selon nous le rapport que King entretient avec ses fans. En effet, il est parfaitement conscient que, sans le (Fidèle) lecteur, son art ne peut exister.

Pour en finir (une fois pour toutes?) avec Stephen King

Auteur(s): 
Gravel, Jean-Philippe
Référence bibliographique: 
Paris, Albin Michel, 2001
350 pages.
Dossier Reférent: 

C’est à Stephen King que je dois mes premiers émois de lecteur de romans. J’ai lu The Shining (1977) en cachette à onze ans; premier roman que je lus de ma propre initiative, dans une ambiance grisante de secret et de clandestinité. Je ne conçois toujours pas de meilleure porte, aujourd’hui, pour entrer dans le monde de la littérature que celle-là: montrez-moi un lecteur assidu de Beckett et de Proust, et je vous montrerai un adolescent qui a fait ses premières classes littéraires en lisant des auteurs comme King. Mais la suite de l’histoire se complique. Au cours des six années suivantes, j’ai lu du King à m’en écœurer. Et c’est à It (1986) que revient le mérite de m’avoir écœuré de ses histoires pour de bon. Depuis It, King semble publier ce qu’il veut, allongeant au kilomètre des romans plus ou moins bien ficelés, dans une apparente absence de contrôle éditorial, lui permettant de devenir une industrie à lui tout seul. Son nom fait confortablement recette, même si son imaginaire n’a pas su imposer à l’horreur moderne des figures aussi marquantes, iconiques, que celles de ses débuts.

Best-sellers: sur les traces d’Hermès

in
Auteur(s): 
Stefanich, Fernando
Dossier Reférent: 

Qu’y a-t-il de commun entre Harry Potter de J. K. Rowling, le Da Vinci Code de Dan Brown, la saga Twilight de Stephenie Meyer et les polars de James Ellroy? Ils sont tous à la tête des listes des ventes. Alors, la question qui s’impose est la suivante: Pourquoi? Pourquoi ces livres plaisent autant au public? De quoi un best-seller est-il fait? La réponse est sans doute multiple. Un texte qui se place à la tête des ventes fait souvent l’objet de critiques. On le taxe d’artificialité et de superficialité; c’est-à-dire, d’appliquer des recettes avec le but de plaire à un public aussi large que possible. Cette vision, cynique et assez répandue, manque de rigueur et ne suffit pas pour expliquer les motifs d’un succès d’édition. Mon hypothèse est qu’un texte devient un best-seller parce qu’il réussit à traduire le fonctionnement intime, l’essence profonde de son époque.

Ouvrir le coffre bleu de Pandore: un best seller québécois à l'épreuve de l'esthétique contemporaine

Auteur(s): 
Breton, Luc
Référence bibliographique: 
Montréal, Libre Expression, 2011
pages.
Dossier Reférent: 

Loin de se limiter à un simple divertissement, Le secret du coffre bleu de Lise Dion est aussi un récit de transmission qui participe plus largement de la tendance actuelle de la littérature mémorielle. C'est dans cette perspective que je propose de lire le récit; en tentant de voir comment il actualise certaines préoccupations, tant du point de vue générique que narratif, que l'on reconnaît plutôt à la littérature contemporaine de circuit restreint.

La traversée du réel

Lefort-Favreau, Julien
Un entretien avec Olga Duhamel-Noyer

Rencontre avec une jeune auteure dont les deux romans, Highwater (Héliotrope, 2006) et Destin (Héliotrope, 2009), constituent déjà une œuvre singulière, la plaçant d’emblée parmi les plus belles plumes de la littérature québécoise contemporaine. Un matin de février dernier, Olga Duhamel-Noyer nous a parlé de littérature, la sienne et celle des autres.

La descente à Slab City

Auteur(s): 
Palleau, Françoise
Référence bibliographique: 
New York, Penguin, 2000
780 pages.
Dossier Reférent: 

Le roman La Famille royale dépeint les villes de la Côte ouest des Etats-Unis en une épopée dantesque, une descente aux enfers à la recherche du salut dans la déchéance. Chaque ville représente une philosophie, une structure de l’espace mental dans l’espace urbain. Le roman élabore une dialectique conflictuelle entre San Francisco et Sacramento pour l’essentiel, mises en regard de Los Angeles et de Las Vegas plus brièvement. Au bout de son périple urbain, la quête métaphysique du héros déchu s’achève à Slab City, une utopie dont le dénuement et l’âpre poésie restent ouverts à tous les possibles.

Le visage de l'histoire

Leguerrier, Louis-Thomas
Montréal, Héliotrope, 2011
304 pages.

Si le Raskolnikov de Dostoïevski, dans Crime et châtiment, représente le meurtrier qui par son crime et par la conscience de la culpabilité qui en découle réussit à communier, dans le repentir, avec la communauté humaine universelle, si la Thérèse Raquin de Zola représente au contraire celle dont le crime comme la déchéance qui en découle reconduisent la destruction de cette même communauté, Smokey Nelson, pour sa part, est le meurtrier séparé de son crime et sans rapport avec celui-ci, la possibilité d'un tel rapport lui ayant été confisquée. Coupé de la terrible expérience faite par l'assassin que la police oublie d'inquiéter, celle de la vie qui se poursuit même après être apparue si facile à réduire en miette, brusquement retiré de l'histoire pour être enfoui dans l'immobilité du temps carcéral, il ne parvient plus à faire le lien, de même qu'il ne peut plus en établir entre ses crimes et l'exécution qui, plus de quinze ans après, est supposée les punir, entre sa personne et ceux-ci.

La défaite de l'autorité

Larrivée, Stéphane

L'insistance à dévoiler les mécanismes de la transmission narrative permet d’inscrire Avidité dans la production contemporaine et ce, malgré les expérimentations formelles si présentes chez Jelinek, qui nous rappellent souvent les écritures des différents regroupements littéraires des années 1950 et 1960 — l’influence du Groupe de Vienne se fait fortement sentir dans ses romans — et qui inscrivent l’œuvre de l’écrivaine autrichienne en opposition avec le retour à la lisibilité fréquemment observé dans la littérature contemporaine.

Alias Clint Eastwood

Ferland, Pierre-Paul
Montréal, Québec Amérique (Tous continents), 2009
418 pages.

 

L’enjeu du roman Lazy Bird d'Andrée A. Michaud se situerait dans une interrogation plus fondamentale que celle à laquelle la lecture policière nous habitue: comment, aujourd’hui, percevoir le monde hors du cadre culturel imposé par la puissance médiatique des États-Unis? Sommes-nous condamnés, à l’instar de Bob Richard, à percevoir nos existences comme des blockbusters en devenir?

 

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