Roman

Entretien avec Éric Simard, de la collection Hamac (éditions du Septentrion)

Landry, Pierre-Luc

Entièrement consacré à la fiction, Hamac se décline de trois façons. Il y a la collection Hamac, consacrée à la littérature contemporaine (romans et nouvelles), Hamac-carnets, vouée à la publication de blogues et de carnets de voyage et Hamac classique, dédiée, entres autres, aux romans historiques ou d'époque.

Roadkill

Ferland, Pierre-Paul
Montréal, Leméac, 2009
152 pages.

Je propose de retracer le processus identitaire du personnage de La foi du braconnier de Marc Séguin, qui rejette tour à tour le mode de vie à l’américaine et la religion catholique pour aboutir dans une sorte de néant identitaire dont la fuite constitue la seule issue. Même si l'oeuvre comporte plusieurs maladresses, imputables peut-être à l’inexpérience du romancier ou à la mode des «romans de quête masculin qui se développe dans les années 2000, il n’en demeure pas moins qu'elle illustre un malaise manifeste à l’égard des identifications nationales traditionnelles et un rapport de connivence envers la culture de masse américaine propre aux romans québécois contemporains.

Une non-lecture de On the Road

in
Ferland, Pierre-Paul
Toronto, Thomas Allen Publishers, 2007
336 pages.

 

La relation que développe Robertson avec Kerouac n’est pas littéraire. En aucun temps, le roman ne se permet un commentaire explicite sur l’œuvre littéraire du Franco-Américain. Bien que Robertson mette en valeur avec astuce la réduction du célèbre écrivain au romantisme de On the Road qui traduit une véritable méconnaissance de son projet existentiel, il semble que Robertson entretient néanmoins une sorte de mythe autour de Kerouac. En délaissant l’œuvre au détriment de la biographie de l’homme, ne tombe-t-il pas lui aussi dans le piège de la critique traditionnelle?

Emporter le paradis d'un seul coup

Auteur(s): 
Brousseau, Simon
Référence bibliographique: 
New York, Penguin Books , Submitted
310 pages.
Toronto, Harper Perennial, 2001
609 pages.

Dans tous les cas, la drogue est un moyen pour les écrivains de réfléchir à notre rapport au monde: déchirés entre le désir et le manque, nos contemporains connaissent eux aussi la compulsion, la tentation des objets qui chantent à l'unisson, comme dans un dessin animé de Disney qui aurait tourné au cauchemar: «Consomme-nous! Consomme-nous! Quand tout sera consumé, tu seras au Paradis.» Il est peut-être banal d'affirmer que tout peut potentiellement être une drogue: l'amour, le sexe, le café, le dessert, mais il l'est sans doute moins de pousser à termes le raisonnement. Le fait de s'investir affectivement dans la consommation laisse entrevoir une forme de vide. De quelle nature est ce vide? C'est la question que la drogue pose. Et comme il existe plusieurs sortes de drogues, il doit exister aussi plusieurs sortes de vide, ou plusieurs façons de s'y abandonner.

Performance toxicomaniaque : comment recoller ensemble des milliers de petits bouts de soi

Auteur(s): 
Monette, Annie
Référence bibliographique: 
New York, Knopf Publishing Group, 2003
381 pages.

La performance, justement, c’est aussi une affaire de mots, d’écriture et de langage. En effet, performer signifie un mode d’expression, une mise en acte de la parole. Dans l’écriture de la drogue, la performance consiste à soumettre le langage à une opération qui permet de dire la drogue. Car l’expérience vécue (parce qu’elle est avant tout affaire de perception, parce qu’elle correspond à une réalité unique, non partageable et non reproductible) dépasse très souvent les capacités langagières de l’auteur. Elle tient de l’indicible. En cela, Frey n’est pas différent de ses prédécesseurs: sa performance textuelle repose sur une série de moyens employés pour faire correspondre l’écrit et l’expérience.

Pour une écriture sous ecstasy : Beigbeder coke en stock

Auteur(s): 
Larangé, Daniel S.
Référence bibliographique: 
Paris, Librairie générale française, 1994
150 pages.
Paris, Gallimard, 2000
299 pages.
Paris, Gallimard, 1999
108 pages.
Paris, Grasset, 2005
384 pages.
Paris, Grasset, 2009
281 pages.

La consommation endémique de toute espèce d’excitant, si fréquente dans les sociétés postindustrielles, dénonce le besoin d’artificialité dans un monde où toute réalité plonge inexorablement dans l’absurde et le grotesque. La cohérence de l’univers se déconstruit avec la fin des Grands récits (Lyotard, 1979) et ouvre ainsi l’ère du «bonheur paradoxal» en régime d’hyperconsommation (Lipovetsky, 2006). Les romans de Frédéric Beigbeder, qui se revendique haut et fort être un écrivain de la postmodernité, sont disponibles dans les magasins de grandes surfaces. Aussi n’hésite-t-il pas à qualifier son écriture comme celle d’un « néo-néo-hussard de gauche, d[’un] sous-Blondin aux petits pieds pour cocaïnomanes germanopratins, truffé[e] d’aphorismes lourdingues dont même San-Antonio n’aurait pas voulu dans ses mauvais trimestres ».

Entretien avec Les Éditions David

Fontille, Brigitte

Les Éditions David sont une maison d’édition littéraire établie à Ottawa depuis 1993. La maison publie des textes de création (romans, nouvelles, poésie) ainsi que des études et essais traitant de la littérature canadienne-française. La maison accueille en priorité des auteurs francophones de l’Ontario mais aussi des auteurs d’autres régions du Canada. Son catalogue compte aujourd’hui près de 250 titres, répartis à travers huit collections.

S’essayer pour se transformer

Guillois-Cardinal, Raphaëlle
Paris, Éditions de Minuit, 2011
160 pages.

Les récits d’Éric Chevillard se présentent comme plusieurs hybridations de formes. Souvent qualifiés de bizarreries tant par les critiques que par les lecteurs, ils réussissent à déjouer les attentes en subvertissant les règles de la logique littéraire, devenant par le fait même d’excellents exemples de «sabotage» du roman. L’anti-romancier qu’est Chevillard ne cherche pas à créer de nouvelles catégories, mais bien à mettre le désordre dans celles que nous connaissons déjà, et ce, tout en remettant en question des réalités qui nous semblent pourtant certaines.

Vie éclatée, lectures éclectiques, vie électrocutée. Studio de lecture #1

Fontille, Brigitte
Hivert, Ariane
Lamoureux, Désirée
Landry, Pierre-Luc
L'infini, Paris, Gallimard, 2011
170 pages.

Vie électrique, c’est un «roman à soi», un «roman continu» dans lequel chaque pulsation correspond à une journée, une œuvre littéraire, un auteur qu’on apprécie, un lieu qu’on a aimé. Un drôle de roman, en somme, qui ne ressemble pas du tout à un roman mais qui donne envie d’aller lire ailleurs pour voir si on y est.

Entretien avec Élise Bergeron, des Éditions du remue-ménage

Bergeron, Marie-Andrée

Engagées à rendre aux féministes une voix pour porter leurs revendications et leur culture, les Éditions du remue-ménage remplissent depuis trois décennies une fonction critique et éditoriale en partie fondatrice d’un mouvement en constante redéfinition.  Rencontre avec Élise Bergeron, féministe, militante et éditrice depuis 10 ans aux Éditions du remue-ménage.

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