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Les Bobos, épisode 21, « Souper Textos », http:lesbobos.telequebec.tv (episode 21)
Sur Facebook et les réseaux sociaux publier une photo de plat ou de nourriture est devenu un classique du cliché.
« Le meilleur appareil pour prendre des photos de nourriture c’est le IPhone 5″, ironisait le mois dernier le comédien américain Adam Sacks dans une vidéo sur YouTube. Apple grâce à son nouveau joujou est devenu si populaire que maintenant les gens ne prennent plus la peine de s’acheter une vraie caméra. Comme le téléphone est toujours à portée de la main, il est tellement facile de prendre en photo son assiette et de la diffuser en même temps (puisque le téléphone offre cette fonctionnalité que la caméra n’a pas) sur les réseaux sociaux. Avec l’Iphone c’est l’ère de l’instantané! D’un clic, on prend une photo de son plat, y ajoute une touche artistique à l’aide des applications telles que Instagram ou Pinterest et…bing, on la publie sur Facebook et la commente sur Twitter… Avec 13,3 millions de Smartphones (une augmentation de 20% par rapport à 2011), de la photo cuilinaire, on n’a pas fini d’en manger!
Le phénomène est si répandu qu’un tiers de toute l’information en images qui se transmet sur le Net et les médias sociaux concernent la nourriture. Sur Pinterest (une application relativement nouvelle sur les téléphones mobiles datant de septembre 2011) 10% des photos sont dédiées à la nourriture. Sur Instagram, dix millions de clichés sont associés au mot-clé « food » et 4,7 millions de clichés s’échangent sur Yummy. Tout le monde s’improvise ainsi critique gastronomique. L’humanité s’empiffre de ces images et les commente. Le repas en famille ou entre amis au restaurant se transforme en concours photographique et de popularité sur les réseaux sociaux.
Parler de ce qu’on mange, c’est parler de soi.
« L’alimentation, le repas, ce qu’on mange, ce qu’on boit, ce sont des thèmes classiques de la conversation », indique Pierre Mercklé, auteur de Sociologie des réseaux sociaux (aux éd. La Découverte). Mis en images sur Internet, les plats servent aussi de « marqueurs sociaux ». « Parler de nos habitudes alimentaires, c’est parler de soi et parler du milieu auquel on appartient ou on voudrait appartenir », explique le sociologue. C’est le cas aussi lorsqu’on met les pieds dans un grand restaurant et qu’on veut le crier sur tous les toits en affichant le plat raffiné qu’on y a mangé ou le grand cru qu’on y a dégusté.
Aussi, ajoute le sociologue, « quand un homme, par exemple, veut se valoriser en montrant qu’il a eu le temps et le talent d’éxécuter un plat, il le photographiera et le publiera sur les médias sociaux ». Il attendra ainsi les commentaires de ses amis Facebook ou de ses followers sur Twitter qui le félicitent de son exploit! Une autre manière de trouver valorisation.
Cette notion fait écho à la théorie du « Digital Narcissism » évoqué souvent par Andrew Keene et qui parle de la valorisation de soi, de son égo, à travers les photographies que l’on diffuse des plats mangés ou cuisinés.
Dis moi quelles photos tu diffuses, je te dirais quel genre d’être humain tu es! La popularité des photos culinaires est tellement grande qu’ il y a même un concours des plus belles photographies de bouffe sur Internet. Rendez vous au Festival international de la photographie culinaire qui a lieu à chaque année à Paris en octobre…
N’empêche que nous commençons aussi à frôler l’indigestion à force de voir autant de nourriture sur les médias sociaux et le Net. Des mouvements de « food bashing » s’organisent et des individus critiquent ouvertement cette pratique un peu trop répandue. Sans compter qu’on ne peut plus manger en paix… sans avoir quelqu’un à proximité qui sort son téléphone pour transformer son assiette à pains…en nature morte!
-MCD
C’est tellement moi! hahahaha!
Les infos ici sur cette page sont bien intéressantes. J’ai vraiment bien aimé, un article qui est bien écrit et nous permet d’en savoir un peu plus sur le sujet. Bien vu !
Amandine Luong