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Infiltration: des églises de Montréal font des thérapies de conversion illégales

mer, 03/22/2023 - 05:00

ENQUÊTE – Des églises offrent des thérapies de conversion pour les personnes LGBTQ+ à Montréal, un an après l’adoption de la loi canadienne les interdisant. Des journalistes de Métro ont enquêté sur ces églises en prétendant vouloir changer d’orientation sexuelle et ont obtenu l’une de ces thérapies qui s’apparentent à un exorcisme.

À l’église du Ministère de Délivrance pour la Gloire de Jésus-Christ, dans Ahuntsic-Cartierville, une journaliste de Métro dissimulant son identité a assisté trois fois à la messe du dimanche et a pu discuter avec le prophète Jean-Marie N’Guessan et la prophétesse Laurence N’Guessan de son mal-être.

Lorsque la journaliste leur a parlé de son attirance pour des personnes de même sexe, Mme N’Guessan lui a demandé comment elle se sentait par rapport à cela. La journaliste exprimant un malaise lié à cette attirance, les représentants religieux lui ont alors parlé d’une pratique qu’ils appellent la «délivrance». Celle-ci consiste à prier pour que «l’esprit» accablant une personne homosexuelle quitte son corps. Les prêcheurs ont évoqué un «esprit de l’impureté sexuelle» et un «esprit du lesbianisme».

Faire des rêves saphiques signifierait que cet esprit se trouve dans le corps d’une croyante, lui a-t-on expliqué.

Un rendez-vous a été fixé pour la délivrance, réalisée à huis clos avec M. N’Guessan. Celui-ci a insisté pour que la rencontre reste secrète, puisqu’il pourrait avoir «des ennuis».

Image tirée d’un enregistrement en caméra cachée Le lieu où s’est déroulé la « délivrance ».

Le pasteur a expliqué le déroulement du rituel: «Pour les problèmes de lesbienne […], on va prier, puis si tu commences à ressentir [de l’attirance envers les femmes] encore, tu viens nous voir et on va continuer.»

La délivrance a duré une vingtaine de minutes, au cours desquelles le pasteur a tenu la jeune femme par les épaules en ordonnant près de son oreille à cet «esprit sexuel, esprit d’impureté sexuelle, esprit du lesbianisme» de quitter son corps. Il a ordonné à l’esprit de «rompre les liens de sang, les liens de noms, les liens familiaux, les liens spirituels» rattachant la jeune femme à sa famille, qui lui aurait transmis l’homosexualité.

À un moment, le prophète a crié aux «esprits diaboliques, maléfiques, sataniques» de cesser de «s’attaquer à la vie» de la jeune femme.

Feu, sortez au nom de Jésus-Christ!

Jean-Marie N’Guessan, du Ministère de Délivrance pour la Gloire de Jésus-Christ

«Dieu est tombé sur toi comme une colombe», a-t-il murmuré quand il a jugé être parvenu à évacuer l’esprit du corps de la femme.

Le prophète lui a recommandé de cesser de fréquenter des personnes ressentant les mêmes attirances.

«Dieu délivre encore aujourd’hui»

Un autre journaliste a approché l’église Mission chrétienne intergénérationnelle Canada (MCI Canada), dans Hochelaga. Cette église fait salle comble lors de ses messes du dimanche. Elle regrouperait plusieurs milliers de membres. 

Lors de la messe, l’ambiance est joviale et un équipement audiovisuel important permet de diffuser la cérémonie sur Internet. Dans une petite piscine au fond de la salle, de nouveaux fidèles sont baptisés sous les acclamations pendant la cérémonie. Les chants de centaines de fidèles, les mains au ciel, accompagnent le prêche du nouveau pasteur senior Benjamin Carbone, qui a récemment hérité de son père Alberto Carbone des rênes de l’église. 

Après avoir assisté à ces cérémonies, le journaliste de Métro prétendant être un croyant a approché le pasteur Benjamin Carbone et sa femme Maria. Il leur a dit avoir besoin de parler avec quelqu’un d’un malaise personnel. Ils l’ont alors dirigé vers l’équipe de soins pastoraux de l’église. 

Un bénévole de l’équipe de soins pastoraux, Gilles Labelle, a contacté le jeune homme pour lui proposer un accompagnement. 

Quand le jeune homme lui a expliqué vouloir changer son orientation sexuelle, M. Labelle lui a assuré que c’était possible. «Nous, on croit que Dieu délivre encore aujourd’hui. On croit à ça. C’est sûr que la prière va faire beaucoup de choses», lui a dit M. Labelle. «On en a déjà vu, à l’église, et des personnes ont été délivrées.»

«On va cheminer avec la personne là-dedans», a-t-il expliqué. «Si vous me dites à moi que vous voulez être délivré et que vous ne voulez plus avoir ça dans votre vie, et que vous avez la foi que Dieu est la personne qui va pouvoir vous aider, c’est sûr que oui, il y a des choses qui peuvent se produire.»

M. Labelle a ensuite proposé d’organiser une rencontre lors de laquelle un suivi serait effectué, lequel permettrait au jeune d’homme d’avoir accès à d’autres ressources.

Des «groupes de soutien» à travers le Canada

Pour évaluer avec quelle facilité ou non il est possible d’obtenir une thérapie de conversion, Métro a aussi contacté par téléphone plusieurs églises montréalaises. Un journaliste a prétendu vouloir aider son petit frère à changer d’orientation sexuelle.  

Alors que certaines églises ont raccroché au nez du jeune homme ou lui ont expliqué qu’il n’était pas possible de changer d’orientation sexuelle, l’église chinoise baptiste de Montréal a donné suite à la requête. 

«Si ton frère veut vraiment être libéré de ça, Jésus peut l’aider à s’en libérer», a affirmé le pasteur de l’église, Karl DeSouza. Je ne veux pas lui garantir qu’il va y arriver, car il peut se décourager, mais il y a toujours une possibilité. Pas seulement une possibilité, mais c’est une réalité. Avec Jésus, tout est possible.»

Le pasteur a proposé de mettre le jeune homme en contact avec des groupes de soutien situés à différents endroits au Canada, dont certains à Montréal. Ces groupes seraient composés de «frères et sœurs chrétiens» qui sont «aux prises avec l’homosexualité» et qui pourraient témoigner de la façon dont ils «surmontent cela». 

«Vous n’êtes pas seul», lui a-t-il assuré. «Une fois que j’aurai pris contact avec ces gens, ils me mettront dans le réseau où ils me donneront d’autres contacts.»

Les églises répliquent

Finalement contactées à visage découvert par Métro, toutes les églises concernées ont donné leur version des faits quant aux services qu’elles proposent. 

Le Ministère de Délivrance pour la Gloire de Jésus-Christ a expliqué ne pas avoir eu connaissance des lois interdisant ce type de pratique. Ils déplorent même un manque de sensibilisation de la part des autorités auprès des églises quant aux mises à jour apportées à la loi. 

Le pasteur Benjamin Carbone de l’église MCI Canada affirme de son côté que son église ne pratique pas de thérapies de conversion et qu’ils ne prient pas pour le changement de l’orientation sexuelle. Selon lui, son église se contente «d’accompagner les personnes en prière dans leur foi pour qu’elles s’approchent de Dieu». 

Pour ce qui est des personnes au sein de MCI Canada qui se seraient libérées de l’homosexualité, Benjamin Carbone soutient ne pas connaître ces personnes et affirme que dans l’éventualité où elles existeraient, elles l’auraient fait dans le cadre de «leur cheminement dans la foi».

Le pasteur DeSouza de l’église chinoise baptiste de Montréal nie quant à lui l’existence de groupes de soutien et dit n’avoir voulu qu’aider et ne pas avoir forcé quiconque à changer son orientation sexuelle.

Une source d’un organisme chrétien dénonce les thérapies

Au cours de cette enquête, une personne impliquée dans une organisation chrétienne de Montréal est entrée en contact avec Métro, demandant à témoigner sous le couvert de l’anonymat. Cette personne a fait suivre à la rédaction un courriel du pasteur Joshua Lee, de l’église Lakeside Heights Baptist, mettant en garde les églises contre l’enquête journalistique en cours.

Ce courriel aurait été envoyé «à pas moins de 100 églises», évalue la source, qui assure à Métro que des églises montréalaises font bel et bien des thérapies de conversion. 

Ce qu’on voit aux États-Unis, ça m’étonnerait vraiment qu’on voie la même chose à Montréal: ici, ça se fait d’une manière plus organique. Plus en secret.

Source anonyme au sein d’un organisme religieux

«Dans la communauté religieuse, on est une bonne gang à avoir une écoeurantite aiguë de l’homophobie», dit cette personne.

Métro est en attente d’une entrevue avec le pasteur Joshua Lee. 

Ce que dit la loi

Québec a adopté un projet de loi visant à protéger les personnes contre les «thérapies de conversion» en 2020. Le fédéral a emboîté le pas un an plus tard en modifiant le Code criminel pour interdire ce type de pratique. Les «thérapies de conversion» sont décrites par la loi québécoise comme «tout service ou tout traitement de nature spirituelle ou non ayant pour but d’amener une personne à changer son orientation sexuelle, son identité de genre ou son expression de genre ou encore à réprimer les comportements sexuels non hétérosexuels». 

La loi prévoit que nul ne peut s’engager à dispenser à une personne une thérapie de conversion ni faire la promotion de ces pratiques. Toute personne allant à l’encontre de cette loi est passible d’amendes allant de 5000 $ à 150 000 $. Le Code criminel canadien prévoit quant à lui une peine allant jusqu’à deux ans d’emprisonnement.

À lire aussi: des thérapies de conversion «made in USA» pour les personnes LGBTQ+ du Québec.

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Budget 2023-2024: 10 points qui toucheront Montréal

mar, 03/21/2023 - 19:38

Au-delà de la baisse d’impôts pour 4,6 millions de Québécois annoncée par le gouvernement Legault mardi après-midi, quels seront les impacts précis du budget provincial 2023-2024 pour Montréal et sa population?

Métro recense ici dix détails du budget qui auront une incidence sur la métropole et ses habitants.

1 – 400 M$ pour le transport collectif

Alors que la Société de transport de Montréal (STM) n’a pu boucler un budget équilibré en 2022 et prévoit un déficit de 78 M$ en 2023 et que l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) fait également face à des difficultés, le gouvernement du Québec renouvelle son aide d’urgence aux sociétés de transport québécoises. Une aide que la STM accueille favorablement, affirme la Société dans un communiqué de presse.

Les organisations de transport collectif de la province font face à une baisse de revenus liés à la perte de l’achalandage causée par le télétravail et à la diminution des revenus des taxes sur l’essence.

Le budget du ministre Éric Girard accorde une aide rétroactive de 200 M$ pour l’année 2022-2023, comme il l’avait fait lors des années de pandémie, et le même montant pour l’année 2023-2024, pour un total de 400 M$. Le ministère des Finances ne précise pas quelle part de cette somme reviendra à la STM et à l’ARTM.

La station De l’Église sur la ligne verte. Photo : Archives, Métro 2 – Pas d’équilibre entre les investissements en transport en commun et les investissements dans le réseau routier

Malgré les demandes de nombreux organismes environnementaux dont Vivre en ville, Alliance TRANSIT et Équiterre, le gouvernement du Québec continuera de financer davantage le transport routier que le transport collectif au cours des cinq prochaines années.

Ainsi, seulement 32,8% des investissements en transport seront injectés dans le transport collectif et durable, soit 15,4G$ d’un total de 46,9 G$.

Vivre en ville a d’ailleurs réagi en dénonçant ce déséquilibre dans les investissements.

3 – Des logements sociaux

Québec ira de l’avant et financera un total de 1297 logements sociaux et communautaires à Montréal en cinq ans. Ces logements étaient en attente de financement de la part d’AccèsLogis. Les organismes sans but lucratif (OSBL) en habitation estimaient le nombre de logements sociaux planifiés en attente de financement à 1723 pour Montréal.

À l’échelle de la province, le gouvernement prévoit construire 5250 logements sociaux et abordables, dont 500 unités en collaboration avec le secteur privé.

De nombreux organismes préfèrent le logement social et communautaire au logement abordable, une notion jugée floue.

En février, les OSBL en habitation estimaient qu’il faudrait construire 25 000 logements sociaux en cinq ans pour combler 10% des besoins.

Des logements sociaux à Montréal. Photo : Archives, Matéo Gaurrand-Paradot, Métro 4 – Santé mentale, itinérance et dépendance

Alors que cinq des six premiers homicides de l’année à Montréal seraient liées à des enjeux de santé mentale, Québec n’augmente que très peu le financement en santé mentale.

Le gouvernement accorde en 2023-2024 une somme supplémentaire de 27 M$ en la santé mentale; 7 M$ supplémentaires pour augmenter le nombre de places dans les hébergements d’urgence; et 6,1 M$ de plus pour la lutte à la dépendance, pour un total de 40,1 M$.

Le budget consacré à la santé mentale, à l’itinérance et à la dépendance passe donc à 1 856 M$ en 2023-2024, en hausse de 3,7%.

Le Regroupement des maisons des jeunes du Québec (RMJQ) juge les financements accordés aux organismes communautaires en santé et services sociaux insuffisants et «déconnectés de la réalité sur le terrain».

5 – Autochtones en situation d’itinérance

Alors qu’une crise humanitaire frappe les Autochtones en situation d’itinérance dans le secteur de Milton-Parc à Montréal, majoritairement des Inuit, Québec annonce un financement de 6,5 M$ pour «assurer la continuité des services d’hébergement pour les Autochtones en situation d’itinérance à Montréal».

6 – Améliorer la sécurité publique

Textos, images et vidéos feront partie des moyens de communication possibles avec le 9-1-1 d’ici le 4 mars 2025, alors que Québec accorde 45,5 M$ afin de soutenir les services du 9-1-1 dans leur modernisation. Cette somme ira aux municipalités, car ce sont elles qui financent les centres d’urgence.

Plus localement, Québec grave dans la pierre le financement supplémentaire du Service de police de la Ville de Montréal, pour un total de 200 M$ sur les quatre prochaines années – soit 50 M$ par année. Une somme qui s’ajoute aux 53 M$ greffés de façon rétroactive au budget 2022-2023, dont le gouvernement avait déjà fait l’annonce.

Une voiture du SPVM. Photo : Archives, Métro 7 – La fin pour Interligne de nuit

Après avoir refusé une motion libérale pour que la province assure la survie du service de nuit d’Interligne, une ligne d’écoute destinée à la communauté LBGTQ, le budget Girard ne prévoit aucune somme pour aider cet organisme.

Interligne aimerait garder ouvert ce service, qui devra fermer le 31 mars prochain. Le gouvernement Legault favorise une approche institutionnelle, conseillant d’appeler le 8-1-1 Info-Social, option 2.

Si vous ressentez de la détresse ou des idées noires, de l’aide est disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, partout au Québec. Les services sont gratuits, bilingues et confidentiels. Téléphone : 1 866 APPELLE (277-3553). Texto : 535353. Clavardage et outils : www.suicide.ca.

8 – Aménagement du territoire

Le budget Girard prévoit 78 M$ sur six ans pour l’aménagement urbain.

Pourtant, «les acteurs de l’aménagement continuent de réclamer un investissement minimal de 100 M$ annuellement pour favoriser le développement d’écoquartiers et la consolidation urbaine partout au Québec», réagit Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville, par voie de communiqué.

Avec cette somme, une gouvernance en architecture sera mise sur pied afin d’instaurer une «culture de la qualité architecturale au Québec», et les municipalités et organismes seront aidés pour les enjeux en aménagement.

9 – Des investissements pour l’Est

Le gouvernement Legault investit 23 M$ pour l’est de la métropole. Cet investissement sera sous la responsabilité du Secrétariat à la région métropolitaine, en partenariat avec la Ville de Montréal et la Ville de Montréal-Est.

La somme sera utilisée pour des projets à court terme favorisant la vitalité du secteur, la mobilité durable et le développement économique innovant.

10 – Le port agrandi

La construction du nouveau terminal Contrecœur du port de Montréal sera appuyée par Québec, à hauteur de 75 M$.

L’objectif est d’améliorer la compétitivité du Québec et de limiter la pollution en diminuant les distances parcourues par le transport routier de marchandises et en électrifiant le terminal.

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Un spectacle de 12 heures pour célébrer l’œuvre de Tremblay

mar, 03/21/2023 - 11:38

Tout partait d’un rêve formulé par la dramaturge Alice Ronfard : voir l’odyssée qu’elle a écrite à partir de romans et de pièces de Michel Tremblay être présentée dans plus d’un théâtre montréalais. Son vœu se voit finalement exaucé. Sept théâtres présenteront La traversée du siècle, un spectacle de 12 heures, au cours de la saison 2023-2024.  

Il s’agit là d’un événement sans précédent : jamais autant de théâtres montréalais ne s’étaient fédérés autour d’une œuvre commune. 

Le Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, Duceppe, l’Espace libre, La Licorne, le Théâtre du Nouveau Monde, le Quat’Sous et le Rideau Vert présenteront chacun une seule représentation de ce spectacle, qui avait d’abord fait l’objet d’une mise en lecture à l’Espace libre en août dernier, avant de prendre la forme d’une série balado diffusée sur la plateforme Ohdio de Radio-Canada. 

Image de la série balado La traversée du siècle. Photo : Jérémie Battaglia et Dominique Besner Épopée de 12 heures 

La traversée du siècle constitue un véritable événement. Plus d’une vingtaine de comédien.ne.s donneront vie à la mythologie québécoise qu’a créée Michel Tremblay, « le plus contemporain de nos doyens », illustre en entrevue avec Métro le comédien Emmanuel Schwartz, membre de l’imposante distribution et l’un des « anges dramaturgiques » d’Alice Ronfard aux côtés d’Alex Bergeron et de Dany Boudreault

L’équipe de création a fait le pari — « risqué », souligne Emmanuel — de la longueur. « C’est une expérience sportive sur scène, fait remarquer la comédienne Rachel Graton à Métro. Ça prend du souffle, on ne peut pas avoir une tenue relâchée, même si on ne donne pas la réplique. » 

Le spectacle se décline en six actes, eux-mêmes scindés en quelques scènes, entrecoupées de pauses. « Le but, c’est ce que soit comme un voyage », illustre l’interprète qui a découvert les Chroniques du Plateau-Mont-Royal au secondaire. 

« C’était comme si je tombais dans un monde aussi fascinant que Le seigneur des anneaux ou Harry Potter. J’ai compris l’ampleur de la portée dramaturgique des personnages, à quel point [Michel Tremblay] est capable d’aller au fond d’eux, de leur vie, de leur enfance jusqu’à leurs pires cauchemars de vie adulte », relate Rachel, qui incarne la matriarche Victoire et sa petite-fille Thérèse.  

Emmanuel Schwartz se souvient de l’écoute assidue du public lors de la lecture effectuée l’été passé. « Il n’y avait pas un son », affirme-t-il en pesant chaque mot. « Parfois des rires ou des souffles d’émotions, des reniflements, des larmes. À la mort de Victoire, on était tous brisés, tant sur scène que dans la salle; on était en eau. C’était un moment d’exception dans une vie d’interprète. C’est un privilège de le retrouver. » 

De gauche à droite, les représentant.e.s des théâtres unis dans l’aventure La traversée du siècle : Sylvain Bélanger (codirecteur général et directeur artistique du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui), Alice Ronfard (mise en scène, adaptation et dramaturgie), Félix-Antoine Boutin (directeur artistique et codirecteur général d’Espace Libre), Céline Marcotte (directrice générale du Théâtre du Rideau Vert), Jean-Simon Traversy (codirecteur artistique de Duceppe), Lorraine Pintal (directrice artistique et générale du Théâtre du Nouveau Monde) et France Villeneuve (codirectrice générale et directrice administrative du Théâtre de Quat’Sous). Ne manque qu’un.e représentant.e du théâtre La Licorne. Photo : Maryse Boyce La traversée de Montréal 

C’est avec émotions qu’Alice Ronfard s’est adressée aux médias et à ses pairs du milieu théâtral, lundi, relatant ce projet qu’elle a imaginé de concert avec son regretté ami André Brassard, qui s’est éteint l’automne dernier.  

La metteuse en scène souligne la transmission au cœur de ce projet « utopique », le défunt metteur en scène ayant « déposé » ce projet en elle, cette dernière s’étant ensuite investie de la mission de transmettre la parole de l’auteur culte au public. Cette passation culmine aujourd’hui avec l’union des théâtres de la métropole.  

« Si les personnages de Michel Tremblay traversent le 20e siècle, le spectacle, lui, traversera les théâtres et Montréal, se réjouit-elle. On est une courroie entre Tremblay et le public. » 

« On se sent proche des acteurs, des mots. C’est une expérience unique entre spectateurs et acteurs », abonde dans son sens le tout nouveau directeur artistique et codirecteur général d’Espace libre, Félix-Antoine Boutin

« Je n’ai jamais vécu une expérience de ce genre, une connexion à la filiation », renchérit le codirecteur général et directeur artistique du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, Sylvain Bélanger, soulignant que le spectacle crée « une multitude d’attaches avec les jeunes générations », le propos de Tremblay étant résolument moderne. 

Sa fresque québécoise avant-gardiste, écrite depuis les années 1960, aborde en effet des thèmes précurseurs qui résonnent comme jamais au 21e siècle, tels que le métissage, les identités de genre, l’homosexualité, la place des femmes, la soif d’émancipation et l’oppression sociale. 

Tremblay, transcendant

Au-delà des représentations, du jeu, c’est « le souffle, la grandeur des histoires » de Tremblay qui transcendent le projet, estime Emmanuel Schwartz.  

Le comédien avoue que l’équipe a traversé bien des aléas liés au financement et la création d’un spectacle d’une telle envergure. 

« C’est un spectacle presque à garde-fou parce qu’on a un texte en main. On a appris des bouts par cœur pour créer des moments scéniques d’une autre force, mais il y a cette rivière souterraine qu’est ce texte, que le public voit. L’auteur est toujours, je pense, à l’avant-plan. »

De la Floride où il passe une partie de sa vie, Michel Tremblay lui-même convie le public à venir « pleurer avec [lui] » devant cette création aussi allégorique que tragique. 

Dates des représentations

Centre du Théâtre d’Aujourd’hui : 26 août 2023 
Théâtre Espace Libre : 2 septembre 2023 
Théâtre La Licorne : 20 avril 2024 
Théâtre de Quat’Sous : 25 mai 2024 
Théâtre du Rideau Vert : 8 juin 2024 
Duceppe : 15 juin 2024 
Théâtre du Nouveau Monde : 29 juin 2024 

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Les meilleurs chocolats de Pâques locaux

mar, 03/21/2023 - 11:22

La chasse aux cocos arrive et vous voulez impressionner vos becs sucrés préférés? Voici six suggestions de chocolateries ou boutiques gourmandes locales où trouver du chocolat de Pâques aussi beau que bon.  

Ernestine 

La chocolaterie pastel du Plateau transmet de sa couleur dans ses gourmandises chocolatées. Pour Pâques, elle propose un coloré Œuf gourmand (qui contient des lapins chocolatés), un Œuf surprise (qui contient de petits œufs chocolatés) et la nouveauté de l’année : le Poulailler d’Ernestine, une boite de trois poules chocolatées garnies d’un crémeux praliné à la noisette. Ces choix sont offerts au chocolat noir ou au chocolat au lait.  

Gracieuseté de Ernestine, Crédits photos : Aurore Chollet Gracieuseté de Ernestine, Crédits photos : Aurore Chollet Gracieuseté de Ernestine, Crédits photos : Aurore Chollet

Adresse : 1827 Avenue du Mont-Royal Est, Montréal 

Horaire : Mercredi, vendredi et samedi de 11h à 117h 

Jeudi de 11h à 18h  

Dimanche de 12h à 16h  

Commandes en ligne disponibles sur leur site web 

État de choc 

Cette chocolaterie du boulevard Saint-Laurent, qui a ouvert ses portes en 2018, est dans une classe à part. Disons qu’on n’offre pas leurs divins chocolats à notre nièce qui ne fera que l’engloutir en cinq secondes sans les apprécier à leur juste valeur. Leur offre comprend cette année des petits œufs chocolatés au citron et nougatine, à l’arachide crémeux, et des poules à saveurs de sapin et érable, fruit de la passion, pistache (végane), noisette et sarrasin, maïs et piment et sans oublier meringue à l’érable et fleur de sel. Fancy et original, on aime! 

Gracieuseté, État de choc Gracieuseté, État de choc

Adresse : 6466 boul. Saint-Laurent, Montréal 

Horaire : Lundi de 11h à 16h30 

Mardi, mercredi et dimanche: 11h à 17h 

Jeudi et vendredi : 11h à 18h 

Samedi : 10h à 17h 

Commandes en ligne disponibles sur leur site web 

Choco Chocolat 

Installée depuis 2017 à Joliette, cette chocolaterie artisanale vous en fera voir de toutes les couleurs. Littéralement. Impressionnez les amoureux.euse.s de cacao avec leur version maison des fameuses Turtles, leur coffret découverte (lapin, duo de guimauves, écorce de chocolat au lait et riz soufflé ainsi que tablette de caramel fleur de sel). Ils proposent également un grand œuf surprise aux couleurs pastelles et même un bouquet de chocolats comprenant tablettes, sucettes en forme de lapin et cœurs chocolatés. Qui a besoin de fleurs, sérieusement? 

Gracieuseté , Choco Chocolat Gracieuseté , Choco Chocolat Gracieuseté , Choco Chocolat

Adresse : 554 Bd Manseau, Joliette 

Horaire : Lundi au mercredi de 9h30 à 17h30 

Jeudi et vendredi de 9h30 à 18h30 

Samedi de 10h à 17h 

Commandes en ligne disponibles sur leur site web 

Lecavalier Petrone 

Sans conteste l’une des meilleures chocolateries du Québec, Lecavalier Petrone offre pour Pâques petits et grands œufs surprises aux coloris originaux. S’ajoute à cela un mignon petit coffret qui appelle le printemps issu d’une collaboration spéciale avec le fleuriste Prune les fleurs. S’y trouve de petits délices caramel abricot et camomille, caramel pamplemousse et romarin, ganache lavande et citron ainsi que pâte de fruit à la rose et ganache cassis.  

Gracieuseté, Lecavalier Petrone Gracieuseté, Lecavalier Petrone

La prévente a débuté le 17 mars dernier. Les produits seront disponibles en boutique dès le 30 mars.  

Adresse : 2423 rue Centre, Montréal 

Horaire : Mercredi à vendredi de 10h30 à 17h30 

Samedi de 10h30 à 16h 

Commandes en ligne disponibles sur leur site web 

La Fabrique Arhoma 

Pour Pâques, la boulangerie d’Hochelag’ nous présente une offre festive qui plaira certainement aux dents sucrées. On y retrouve de petits animaux chocolatés, mais aussi des œufs de Pâques enrobés de croquants : un coco chocolat au lait et praligrain ou encore un coco chocolat noir et pistaches. Vous laisserez-vous sinon tenter par l’Œuf Arhoma aux saveurs de caramel ou de chocolat noir? Ou peut-être repartirez-vous avec quelques viennoiseries pour vos brunchs familiaux.  

Gracieuseté, La Fabrique Arhoma Gracieuseté, La Fabrique Arhoma

Adresse : 1700 rue Ontario Est, Montréal 

Horaire : Lundi au vendredi de 6h à 19h 

Samedi et dimanche de 6h à 18h 

Commandes en ligne disponibles sur leur site web 

Qantu 

Encore à Hochelaga, les maîtres chocolatiers de Quantu ne peuvent être passés sous silence. C’est que non seulement leurs produits sont biologiques et faits de manière responsable, ils font (abondamment) saliver. On pense entre autres à l’œuf au chocolat au lait et praline maïs, un somptueux mélange d’onctuosité et croquant, ainsi qu’à l’œuf noisette et chocolat noir qui renferme des gourmandises croquantes. Leurs palettes de chocolats savent également se démarquer, notamment celle nommée «Rêves de cachemire», faite avec du lait de chèvre. À essayer! 

Gracieuseté, Qantu Gracieuseté, Qantu Gracieuseté, Qantu

Adresse : 4560 Rue de Rouen, Montréal 

Horaire : Lundi au jeudi de 11h à 17h 

Vendredi de 11h à 18h 

Samedi de 11h à 16h 

Commandes en ligne disponibles sur leur site web 

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Où sont passés les coyotes à Montréal?

lun, 03/20/2023 - 13:38

Il y a eu plus de 2000 signalements de coyotes sur l’île de Montréal depuis 2017, selon des données dévoilées par la Ville. Mais alors que les signalements ont explosé entre 2017 et 2019, ils ont beaucoup diminué depuis. Où sont donc passés les coyotes?

Entre septembre 2017 et l’hiver 2019, le nombre de signalements documentés oscille entre 30 et 120 par mois, a indiqué la Ville de Montréal à Métro. Depuis, la moyenne mensuelle de signalements est généralement inférieure à 30 sur l’ensemble du territoire.

La flambée des signalements a été principalement observée autour du parc Frédéric-Back, à la frontière des quartiers Ahuntsic et Saint-Michel. Elle est «attribuable à la présence d’un ou deux individus qui avaient perdu graduellement leur crainte naturelle envers l’être humain et qui ont développé des comportements préoccupants pour la sécurité des citoyens», soutient la Ville de Montréal.

Ainsi, ce sont des changements de comportements d’un ou de quelques coyotes – et pas nécessairement une hausse de la population – qui auraient fait augmenter les signalements. Parallèlement, «l’apparente disparition d’un seul individu devenu très habitué à la présence humaine» aurait mené à la baisse des signalements à l’hiver 2019, ajoute-t-elle.

Beaucoup de coyotes se sont installés au parc Frédéric-Back pendant la période de végétalisation de l’ancien site d’enfouissement, explique le chargé de projet de l’organisme Conservation de la nature Canada, Claude Drolet. Il s’agissait d’un terreau particulièrement fertile, considérant le vaste milieu ouvert en friche et la grande présence de rongeurs.

Une série de cinq morsures de coyotes sur des enfants et des adolescents survenue dans ce secteur en juin 2017 a même poussé la Ville à mettre en place un plan de gestion afin de favoriser la cohabitation entre les Montréalais et ces animaux sauvages.

Au total, 32 cas de personnes mordues par un coyote ont été répertoriés entre 2017 et aujourd’hui. Malgré tout, des 2090 signalements, 1127 correspondent à de simples signes de présence de l’animal, comme des excréments, des traces ou des cris.

Après le boum, retour à l’équilibre

D’autres facteurs sont probablement entrés en jeu, selon Claude Drolet. «Lorsqu’une nouvelle espèce colonise un milieu, il y a souvent un boum de population, puis, après, ça se stabilise», avance-t-il. Les ressources de nourriture – très abondantes initialement – s’amenuisent avec le temps, ce qui pousse les coyotes à se disperser.

«Une partie de la population va aller en exploration pour avoir une nouvelle source alimentaire, et les dominants vont rester sur place», souligne le chargé de projet. Il est donc probable que plusieurs coyotes aient migré à l’extérieur de l’île, et que le nombre total de canidés ait diminué.

La flexibilité du comportement du coyote lui permet de s’adapter à tous les environnements, surtout quand il y a des possibilités de nourriture ou d’abri.

Claude Drolet, chargé de projet de Conservation de la nature Canada

Par ailleurs, considérant les activités nocturnes du coyote, il est possible que le confinement et le couvre-feu aient contribué à la baisse des signalements pendant la pandémie, à partir de mars 2020, ajoute-t-il.

Que fait la Ville quand un coyote est signalé?

Collecte de données, effarouchement pour lui faire réapprendre la peur de l’humain, capture de l’animal problématique: la réaction des autorités dépend de la dangerosité du coyote, explique la Ville.

Le plan de gestion de la Ville établit une gradation reflétant le risque pour la sécurité publique et la perte d’aversion envers les humains de l’animal sauvage pour classifier chaque signalement.

Des campagnes de capture ont été réalisées par l’administration municipale en juin 2017 et en octobre 2017 dans le secteur du parc Frédéric-Back. Douze coyotes ont été déplacés, et cinq ont été euthanasiés, dit la Ville de Montréal.

Quatre coyotes ont aussi été abattus sur place par des policiers ou des agents de protection de la faune, ces derniers jugeant qu’ils «représentaient une menace pour eux ou pour la population», ajoute la Ville.

En 2018, trois autres coyotes ont été euthanasiés par des policiers ou des agents de protection de la faune pour mettre fin à leurs souffrances. Ils étaient très malades ou avaient été blessés lors d’une collision avec un train ou une voiture.

Les coyotes font partie de la faune montréalaise

Le coyote a colonisé l’île de Montréal dans les années 1970, indique la Ville. Ils y ont été attirés par le déboisement associé à l’agriculture et la diminution des loups dans le sud du Québec.

Les cabanons et les garages peuvent leur servir d’abris.

De plus, avec la grande concentration de poubelles, d’écureuils, de rats et de chats, Montréal offre beaucoup de possibilités pour se nourrir, souligne Claude Drolet. «Un coyote va avoir beaucoup plus de difficulté à attraper un chevreuil qu’un chat», illustre le chargé de projet.

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Des champignons magiques livrés à votre porte en moins d’une journée

dim, 03/19/2023 - 16:36

Des affiches faisant la promotion de la vente de champignons magiques font leur apparition à Montréal. La compagnie Utopia Mushrooms promet de livrer sa marchandise illégale en moins de 24h à domicile. Métro a repéré certaines de ces affiches dans les quartiers d’Hochelaga-Maisonneuve et du Plateau-Mont-Royal.

Ce genre de service est déjà accessible, «quelqu’un qui veut en trouver peut facilement le faire sur internet», note Jean-Sébastien Fallu, expert en toxicomanie et professeur en psychoéducation à l’Université de Montréal. Cependant, il affirme que la publicité en pleine rue peut donner l’idée à des gens qui n’auraient pas été portés vers ce genre de produits.

Opérant depuis Vancouver, l’entreprise est probablement une compagnie à numéro difficile à retracer, explique M. Fallu. Un modèle souvent emprunté par ces entreprises, qui peuvent manœuvrer sans grand problème, n’est pas une priorité pour les autorités selon le professeur. L’acceptabilité sociale autour du produit et le fait que celui-ci soit plus souvent trafiqué par de petites productions plutôt que de grands réseaux mettent les champignons magiques dans une situation «un peu comme le cannabis avant d’être légalisé». Le produit n’est pas légal, mais son marché est plus ou moins toléré.

Vers une décriminalisation des psychédéliques?

Pas légal, mais pas pour longtemps, prévoit M. Fallu. Le chercheur prévoit que la drogue sera la prochaine à être décriminalisée, sauf «si Poilievre est élu, on va reculer de 40 ans en ces matières».

De nombreux mouvements militants réclament la légalisation des psychédéliques, note M. Fallu. Il estime que celle-ci permettrait de faciliter la recherche, d’améliorer la qualité des produits, mais aussi la qualité des services de santé donnée aux consommateurs, plutôt que de les judiciariser.

M. Fallu insiste cependant qu’il faudrait accompagner la légalisation de messages de la santé publique afin de nuancer la perception et d’éviter de banaliser la consommation. «Quand c’est légalisé, il y a beaucoup de gens qui assument que c’est bon pour la santé alors que ce n’est pas nécessairement le cas», résume-t-il.

La compagnie vend entre autres des chocolats, des infusions et des bonbons faits à base de champignons magiques, des produits qui peuvent aussi avoir l’effet de banaliser la consommation.

Bien que ces drogues ne soient que «très faiblement associé à la dépendance», et que les études actuelles ne montrent «pas vraiment de risque physique» lié à la consommation, le chercheur rappelle que l’utilisation de champignons magiques peut mener à certains dangers.

Il nomme par exemple les risques psychiatriques qui peuvent se déclencher auprès de personnes prédisposées ou simplement en détresse, suite à la consommation. Il rappelle aussi que le risque d’accident, tel que des chutes ou des coupures, est plus élevé sous les effets de la drogue.

Au moment où ces lignes étaient écrites, le SPVM n’avait pas encore répondu aux questions de Métro.

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«Les châteaux du ciel»: le récit féérique d’un roi queer

ven, 03/17/2023 - 11:29

Mais qui était le roi Louis II de Bavière? La nouvelle pièce présentée au théâtre Denise-Pelletier et intitulée Les châteaux du ciel nous propose de découvrir ce personnage excentrique à l’origine des plus beaux palais d’Europe.  

Couronné en 1864 à l’âge de 19 ans, Louis II de Bavière a régné pendant une vingtaine d’années sur cette région de l’Europe jusqu’à sa mort tragique. Suicide ou assassinat? L’événement demeure mystérieux. 

C’est à la fin de son adolescence et dans un jeu vidéo – Gabriel Knight 2: The Beast Within – que l’autrice Marie-Claude Verdier a découvert le roi Louis II. «C’était un jeu fantastique et historique où on allait visiter des châteaux», se remémore-t-elle, châteaux qu’elle est allée visiter en personne par la suite dans le cadre d’un programme d’apprentissage de la langue allemande.  

Pacifique et queer 

Disons-le d’entrée de jeu, quoique d’une facture classique, la proposition de Marie-Claude Verdier et du metteur en scène Claude Poissant est brillante, voire enchanteresse, à l’image du personnage principal. 

«[Louis II] est un personnage qui m’a happée par sa quête d’absolu, sa volonté de se propulser dans un monde imaginaire, de le créer, d’y vivre, de le mettre en scène, explique l’autrice. Cette figure très romantique et tragique m’a tout de suite intriguée.» 

Il est d’ailleurs plutôt inusité dans la dramaturgie québécoise qu’une pièce emprunte à l’histoire de l’Europe. Avec ce récit, l’objectif de Marie-Claude Verdier était de suivre la vie assez remarquable d’un dirigeant politique. 

«Il est monté sur le trône très jeune, à la mort de son père, raconte l’autrice. Il décide comme politicien d’être quelqu’un de pacifique qui va mettre de l’avant les arts et l’éducation. Je ne pense pas qu’il y a une personne aujourd’hui dont la plateforme électorale se rapproche de ça.»  

Le monarque est formidablement interprété par Dany Boudreault, qu’on a notamment pu voir dans Le songe d’une nuit d’été, pièce ayant également été présentée au théâtre Denise-Pelletier. «En tant qu’auteur-poète, il a très bien saisi le sens du texte et la nature du rôle; un personnage très complexe à jouer», explique l’autrice au sujet du comédien. 

Et comme toute bonne adaptation historique, Les châteaux du ciel relate une histoire d’amour interdite. 

«[Louis II] ne fitte pas du tout dans les conventions de l’époque, soutient-elle. Il était queer avant que le mot existe. Il avait des amants et un rapport complexe avec la sexualité.» 

Photo: Gracieuseté, David Ospina

L’un de ses amants, son aide de camp Paul, est interprété par Mikhaïl Ahooja, lequel a entre autres tenu le rôle-titre dans le film La maison du pêcheur d’Alain Chartrand. 

«Mikhaïl Ahooja amène une vulnérabilité vraiment touchante», mentionne avec justesse l’autrice.   

Même si cette relation interdite aurait pu être davantage exploitée, la tension amoureuse entre les deux hommes est palpable tout au long de la pièce. 

Un mécène 

Sans Louis II, l’opéra L’Anneau du Nibelung de Richard Wagner n’existerait pas, selon Marie-Claude Verdier, ce qui aurait pu avoir un impact dramatique sur l’œuvre de J.R.R. Tolkien qui s’est beaucoup inspirée de celui-ci.  

En effet, le compositeur allemand – interprété avec intensité par Daniel Parent dans la pièce – s’amusait à jouer avec les codes de l’opéra de l’époque, une démarche qui était très controversée, explique l’autrice. «Wagner va d’ailleurs connaître de nombreux échecs, jusqu’à ce que Ludwig [Louis II] devienne son mécène.»  

Photo: Gracieuseté, David Ospina Entre histoire et science-fiction 

Marie-Claude Verdier a écrit auparavant deux pièces de science-fiction, Cosmos et Seeker. Elle a d’ailleurs remporté le prix Michel-Tremblay pour cette dernière. Que ce soit à travers l’histoire ou la science-fiction, son objectif demeure le même: parler du présent. 

«Avec Seeker, j’utilisais le futur pour parler du présent. Là, j’utilise le passé pour parler du présent. J’aime beaucoup la littérature de genre, quelque chose qu’on utilise peu au théâtre, mais qui peut servir à parler de sujets contemporains à travers les codes d’un genre particulier.»   

Quoi qu’il en soit, la mise en scène de Claude Poissant, les somptueux costumes de Marc Senécal ou encore la scénographie d’Odile Gamache propulsent Les châteaux du ciel à la hauteur du faste de l’époque et des rêves féériques du monarque. Face à un tel spectacle, on ne peut faire autrement que d’être à la fois bouleversé et ébloui. 

Les châteaux du ciel est présenté au théâtre Denise-Pelletier jusqu’au 15 avril

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Des parents continuent de se mobiliser pour la sécurité routière

jeu, 03/16/2023 - 19:20

Des parents d’élèves et des membres du programme Tandem MHM de l’organisme L’Anonyme se sont réunis devant l’école Guillaume Couture de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve (MHM) mercredi. Leur but était de poursuivre leurs actions contre l’insécurité routière sur le trajet scolaire.

Une vingtaines de personnes se sont réunit devant l’école primaire, juste avant le début des classes, munis de pancartes sur lesquelles étaient inscrites des slogans liés à la sécurité routière.

«En décembre 2022, la petite Mariia a perdu la vie à Montréal en marchant vers son école. Aucun aménagement sécuritaire n’avait été mis en place alors que les parents du quartier en réclamaient depuis longtemps», peut-on lire dans un document explicatif de l’événement Facebook.

Cela fait maintenant plusieurs mois que des micros-manifestations nationales ont lieu à travers le Québec, comme à Brossard ou dans la ville de Québec, par le biais de ces événements Facebook.

C’est la deuxième fois que des parent d’élèves (et autres) se mobilisent devant l’école Guillaume Couture. Le 24 janvier, une dizaine de personnes avaient participé à un rassemblement similaire. Le maire de l’arrondissement Pierre Lessard-Blais s’était d’ailleurs rendu à l’événement pour discuter avec quelques parents d’élèves.

«C’est assez flagrant autour des écoles. On voit beaucoup de stationnements doubles, des automobilistes qui font des U-turn, ou encore le manque de lignes jaunes et de signalisations. On se demande pourquoi rien n’est fait», indique à Métro la mère d’une élève. Elle avait déjà dénoncé l’insécurité du corridor scolaire de l’école en janvier.

Rappelons que la Ville de Montréal avait annoncée en janvier la création de son Programme de sécurisation aux abords des écoles (PSAÉ) dans cinquante lieux fréquentés par des enfants, dans lequel l’école Guillaume-Couture était visée. «Nous accueillons positivement ce programme, mais nous ne savons pas encore concrètement ce qu’il va être mis en place», a rajouté la maman.

D’autres rassemblements similaires devraient être organisés dans les mois à venir au Québec, incluant Montréal, dans le but de sensibiliser à l’insécurité routière sur le trajet scolaire.

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Danielle Cécile, l’architecte du logement social

jeu, 03/16/2023 - 05:00

«J’ai fait tout ce qui peut se faire dans le logement social», résume humblement Danielle Cécile, à la tête de l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM) jusqu’à sa retraite, le 1er mars dernier. Difficile de contredire celle qui, pendant 45 ans, est allée contre vents et marées pour loger les plus démunis partout au pays.

Des crises du logement, l’ex-directrice en a vu d’autres. Or, cette fois-ci, même la classe moyenne à de la difficulté à trouver un toit, remarque-t-elle. Auparavant, les difficultés de logement touchaient surtout des populations plus défavorisées, et, donc, plus invisibilisées.

Nous faisons face à une «crise parfaite», estime la première femme à diriger l’OMHM. Le problème est double, puisqu’il manque de logements et que ceux qui sont disponibles sont inabordables. L’inflation et la hausse des taux d’intérêt ralentissent la construction de logements, poursuit-elle.

Montréal a perdu 89 000 logements avec des loyers mensuels inférieurs à 750$ entre 2016 et 2021, souligne-t-elle, citant les travaux de Steve Pomeroy, de l’Université Carleton.

Dans les cinq dernières années, chaque fois que tu as construit un logement social [ou en gestion collective], tu as perdu 18 logements abordables sur le marché.

Danielle Cécile, ex-directrice générale de l’Office municipal d’habitation de Montréal

La tendance sera difficile à inverser en raison des délais de construction, avertit Danielle Cécile. «Ça va prendre des années», déplore celle qui se définit malgré tout comme une «éternelle optimiste».

Terrains contaminés, règlementation stricte, enjeux de développement durable, contraintes de financement; bien que souvent justifiés, les écueils auxquels doivent faire face les développeurs – privés, publics ou communautaires – pour construire à Montréal sont multiples, explique-t-elle.

Le privé et le sociocommunautaire main dans la main

La solution passe par la complémentarité entre les secteurs privé et sociocommunautaire, selon Danielle Cécile. Les deux devraient donc être outillés adéquatement pour construire du logement.

«Ce n’est pas un secteur qui va faire toute la job, et ce n’est pas l’autre non plus. Le sociocommunautaire ne résoudra pas la crise du logement pour la classe moyenne. Ce n’est pas son rôle, et s’il le fait, il y a une autre population qui va être larguée», soutient la première femme récipiendaire de l’Ordre du Mérite coopératif du Conseil canadien de la coopération.

À l’inverse, le secteur privé «ne peut pas tout faire», poursuit l’ancienne directrice de l’habitation à la Ville de Montréal. «Le privé ne fera pas de logements pour de grandes familles», illustre celle qui n’a pas la langue dans sa poche. «Ce n’est pas payant, et ton logement à six chambres, tu vas le louer combien? 4000$ par mois? Personne ne va payer ça.»

Ça coûte trop cher de construire des logements à très bas loyer. Il faut des subventions.

Danielle Cécile, ex-directrice générale de l’Office municipal d’habitation de Montréal

Danielle Cécile est par ailleurs perplexe face à l’opposition que font certains entre les développeurs privés et ceux issus du secteur public ou du milieu communautaire. Tout le logement est construit par le privé, note-t-elle. «L’OHMH et le sociocommunautaire, quand ils veulent réaliser un projet immobilier, ils font affaire avec des entrepreneurs privés.»

Le logement, un combat social

Danielle Cécile s’est donné la mission de s’assurer que tous puissent avoir un logement salubre et abordable alors qu’elle était adolescente, après être allée chercher des enfants pour les amener dans un camp de vacances. «C’était assez bouleversant de voir où les enfants vivaient, se rappelle-t-elle. Des maisons où la cuisine était en terre battue. La salle de bain, c’était un placard avec une toilette. Pas d’évier, pas de bain, pas de douche.»

Des obstacles, elle en a vu de toutes sortes depuis 45 ans, assure-t-elle, que ce soit à Montréal ou ailleurs, ayant notamment œuvré à la Fédération de l’habitation coopérative du Canada. Pas assez toutefois pour décourager celle qui se définit comme une «fixer» et qui carbure à la résolution de problème.

Un jeune enfant qui a besoin d’un endroit pour s’épanouir ou une personne âgée qui a besoin de vivre dans la dignité, c’est un puissant motivateur.

Danielle Cécile, ex-directrice générale de l’Office municipal d’habitation de Montréal

Sa plus grande fierté? La Résidence des Ateliers, qui compte 193 logements sociaux et abordables et qui héberge les bureaux de l’OMHM, où Métro a rencontré la nouvelle retraitée. «On a construit sur une station de métro et une boucle d’autobus, en temps de pandémie, le plus gros projet de logement social qui a jamais été fait au Québec, se réjouit-elle. Puis, on l’a fini dans les budgets […] et dans les temps.»

«Je suis en paix avec la décision [de prendre ma retraite], mais ça me fait de la peine de partir, lance-t-elle. Il y a encore du travail à faire, et j’ai encore bien de l’énergie.»

Par les projets immobiliers éparpillés dans la métropole qu’elle laisse derrière son passage, Danielle Cécile a fait sa marque dans le paysage montréalais. Marque qui se fait surtout ressentir chez les plus invisibilisés, qu’elle a n’a jamais oubliés.

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Deux maisons des ainés urbaines remplaceront des CHLSD inadaptés

mer, 03/15/2023 - 20:18

Les longs couloirs blancs du plus grand hébergement pour ainés de l’Est de Montréal, le CHSLD Jeanne Le Ber, donnent une impression d’hôpital stérile. Vétuste et inadapté à sa fonction, il sera bientôt fermé, comme le CHLSD de Nicolet, au profit de deux maisons pour ainés adaptées au milieu urbain.

Derrière les bâtiments patrimoniaux de l’Institut universitaire de santé mentale de Montréal se cache le CHSLD Jeanne Le Ber, un bâtiment gris austère, tout en béton, qui se dresse au croisement d’une autoroute et d’un important boulevard. À l’intérieur, sur 6 des 10 étages, se répartissent plus de 300 résidents – environ 10% des résidents de CHSLD de l’est de la métropole – dont les chambres donnent sur ce long couloir sans charme.

Le couloir du 6e étage du CHSLD Jeanne Le Ber. Photo: Matéo Gaurrand-Paradot, Métro

Malgré les quelques affiches installées par le personnel et les décorations placées par les résidents, cet établissement des années 1960 est inadapté pour sa fonction. Les chambres sont petites, peu lumineuses et ne disposent pas de salle de bain; les résidents ont donc des chaises-toilettes portatives. Ces conditions sont difficiles à vivre pour les résidents, mais aussi pour le personnel.

Les salles de bains sont ainsi des espaces partagés. Le soir, quand vient l’heure de se coucher, les fauteuils roulants s’alignent le long du couloir principal de chaque étage. La raison? Les portes des chambres ne sont pas assez larges pour que les fauteuils entrent à l’intérieur.

Même pour les visites des familles, l’espace est trop petit. Aucune salle n’est dédiée au temps en famille, seule une petite section plus lumineuse de la salle à manger est équipée de deux fauteuils. Les autres problèmes sont nombreux : une cuisine commune minuscule, des fenêtres trop hautes pour que les résidents en fauteuil puissent apprécier la vue sur le mont Saint-Hilaire, soucis d’isolation, un lourd système de climatisation à installer chaque été, etc.

Chambre du nouvel hébergement remplaçant le CHSLD Jeanne Le Ber. Visuel fourni par le CIUSSS de l’Est. Chambre pour résident du CHLSD Jeanne Le Ber, avec un siège-toilette portatif. Photo : Matéo Gaurrand-Paradot, Métro Immeuble pour ainés

La construction d’un nouvel hébergement était donc nécessaire, tout comme pour le CHSLD Nicolet. Ce CHSLD, aussi jugé vétuste, déménagera dans une nouvelle installation au croisement des rues Dickson et Sherbrooke. Les deux projets se coordonnent et certains résidents de Jeanne Le Ber se joindront à la nouvelle installation, remplaçant le CHSLD Nicolet, qui comptera 240 lits.

La nouvelle installation qui remplacera Jeanne Le Ber sera encore adjacente à l’IUSMM et comptera 288 lits en hébergement de soins de longue durée. L’immeuble sera en forme de croix et il suivra le modèle de maison des ainés – dont le concept à un étage ne peut être appliqué à Montréal – en l’adaptant à une densité nécessaire en milieu urbain, explique Nathalie Chauvin, la directrice des projets immobiliers du CIUSSS de l’Est.

Le long couloir hospitalier du CHLSD Jeanne Le Ber ne sera plus, et les résidents vivront dans des appartements partagés, par groupe de 12. Il y aura de tels appartements dans chaque aile, sur six des sept étages. ll s’agira d’une sorte de maison partagée avec des chambres plus spacieuses, plus lumineuses, disposant de salles de bains individuelles et des espaces communs pensés comme des milieux de vie, explique Nathalie Chauvin.

«Ces nouvelles installations selon le modèle de maison des ainés changeront le visage de l’hébergement de nos personnes ainées dans l’est de Montréal. Elles favoriseront l’épanouissement des résidents et leur permettront de vivre dans des milieux de vie qui correspondent à leurs besoins», soutient par communiqué le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon.

À gauche : le coin convivial de salle à manger du CHSLD Jeanne Le Ber. À droite : le visuel d’une des cuisines et salle à manger du nouvel hébergement. Photos : Matéo Gaurrand-Paradot, Métro / Visuel fourni par le CIUSSS de l’Est. Un espace convivial et communautaire

Alors que le CHSLD Jeanne Le Ber se situe à l’autre bout du site de l’IUSMM, l’immeuble pour ainés sera situé entre des logements neufs et l’hôpital, au plus proche des citoyens du quartier. Les arbres actuellement présents sur l’emplacement seront transplantés dans le parc qui entourera le bâtiment. Ce parc sera d’autant plus agréable pour les résidents, les voisins et le personnel.

Le but est justement de briser l’isolement des personnes âgées en apportant un peu de la vie du quartier et en rendant les visites de famille plus agréables. Les cuisines communes seront aussi conçues dans cet objectif, avec des ilots centraux, pour favoriser la convivialité, s’enthousiasme Mme Chauvin.

Ce nouvel hébergement sera aussi davantage un milieu de vie grâce aux choix de design d’intérieur. Sur les visuels, des couleurs pastels, de grandes vitres et du bois ont remplacé le plastique, le sol en vinyle typique des hôpitaux, les fenêtres étroites et le blanc stérile. Enfin, le confort thermique sera mieux assuré.

Ouverture en 2025

Le nouvel hébergement à l’IUSMM et celui qui remplacera le CHSLD Nicolet devraient ouvrir leurs portes à l’automne 2025 et entrainer la fermeture des deux CHSLD. Le bâtiment de Jeanne Le Ber n’a pas encore trouvé sa vocation future.

L’appel d’offres sera bientôt lancé pour l’immeuble des ainés à l’IUSMM, et les travaux débuteront au début de cet été. Le coût était initialement estimé à 450M$ mais le coût final devrait augmenter à cause de l’inflation et il faudra attendre l’appel d’offres pour pouvoir l’établir.

La construction vise à s’intégrer dans ce site patrimonial. Elle vient d’ailleurs s’installer sur le site d’un ancien bâtiment qui a été détruit par le feu dans les années 1940. De plus, l’immeuble fera sept étages – contre dix pour le bâtiment actuel – ce qui ne dépasse que de peu le bâtiment de l’IUSMM. Les résidents auront ainsi une vue sur la tour d’eau, un bâtiment historique, de l’institution voisine.

« C’est une bonne nouvelle pour les ainés du CIUSSS de l’Est », se réjouit Jonathan Brière, PDG adjoint du CIUSSS. Les deux projets, complètement financés par le ministère de la Santé et des Services sociaux et menés à bien par la Société québécoise des infrastructures, sont le début de nouvelles installations pour les ainés montréalais.

En collaboration avec David Beauchamp.

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De nombreux athlètes montréalais récompensés par la fondation ALÉO

mer, 03/15/2023 - 18:42

Plusieurs jeunes athlètes montréalais ont été récompensés par deux bourses offertes par la fondation ALÉO – anciennement la Fondation de l’athlète d’excellence du Québec.

Le programme Accès Nouvelle Génération a pris son envol dans le but de retirer certaines barrières, financières ou scolaires, à l’entrée au sport de haut niveau pour les jeunes athlètes à haut potentiel.

Des bourses de 1500 à 4000$ ont été remises pour contribuer au développement global de ces jeunes. Aux côtés de Martin Dusseault, du programme Bien dans mes Baskets, Patricia Demers, directrice générale de la Fondation, a remis la bourse à Enzo Rios Rosado (basketball, 18 ans, Mercier–Hochelaga-Maisonneuve), Vince Fouda (basketball, 16 ans, Ville-Marie), Souareba Dramé (basketball, 16 ans, Ville-Marie) et Ralph Charles (basketball, 16 ans, Ville-Marie).

Les autres récipiendaires de cette bourse sont:

  • Sadraque Mambuco (football, 16 ans, Lachine)
  • Ishak Rafik Ait Kaci Azzou (football, 21 ans, Saint-Léonard)
  • Aya Faridi (flag-football, 16 ans, Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles)
  • Sean Laguerre (football, 21 ans, Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles)
  • Mohamed Ayoub Louchahi (football, 21 ans, Montréal-Nord)
  • Lawrence Narcisse Deaken (football, 21 ans, Mercier–Hochelaga-Maisonneuve)
  • Jeffry George Parker (football, 23 ans, Mercier–Hochelaga-Maisonneuve)
  • Paul Njeudji (basketball, 16 ans, Saint-Laurent)
  • Johny-Joël Tchoukuiegno (basketball, 17 ans, Saint-Laurent)
  • Tyron Bonnet (basketball et football, 17 ans, Montréal-Nord)
  • Christopher Juelz Devallon Brice (football et athlétisme, 17 ans, Montréal-Nord)
  • Rita El Bouhali (flag-football et soccer, 15 ans, Montréal-Nord)
  • Sebastian Gonzalez Barboza (natation, 17 ans, Ville Mont-Royal)
  • Méchak Mézuma (basketball, 14 ans, Montréal-Nord)
  • Adriel Oviedo-Ladik (water-polo, 17 ans, Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension)
  • Vitaliy Oviedo-Ladik (water-polo, 16 ans, Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension)
  • Jamee Pierre (basketball et football, 15 ans, Pierrefonds-Roxboro)
  • Lyna Meriem Tabet Aoul (basketball et flag-football, 17 ans, Anjou)
  • Michaelson Zéphirin (athlétisme, 16 ans, Montréal-Nord)
  • Tanya Tambo (basketball et flag-football, 14 ans, Lachine)
  • Faaliah Karla Eve Isidore (basketball, 15 ans, Sud-Ouest)
  • Yassine Kassis (volleyball, 26 ans, Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce)
  • Sahana Minott (basketball, 15 ans, Pierrefonds-Roxboro)
  • Margarita Serdiuk (basketball, 15 ans, Ahunstic-Cartierville)

La 9e édition du Programme de bourses Golf Québec/Fondation ALÉO a par ailleurs permis à 30 jeunes athlètes en golf de recevoir des bourses individuelles de 2000 à 4000$, pour un montant total de 70 000$. «L’objectif était d’offrir la possibilité de s’entraîner de façon plus globale, en utilisant les mêmes outils que les athlètes d’autres sports, le tout en bénéficiant d’un encadrement scolaire de qualité», explique Patricia Demers.

Les récipiendaires de cette bourse sont Charlotte Boudreau (15 ans, Montréal), Claire Hu (14 ans, Pointe-Claire), Oscar Ricketts (13 ans, Pointe-Claire) et Jake Winlo-Houston (18 ans, Baie-d’Urfé).

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Les travaux reprennent sur le boulevard des Galeries d’Anjou

lun, 03/13/2023 - 19:38

Les travaux de reconstruction du pont d’étagement du boulevard des Galeries d’Anjou reprendront le 20 mars. La circulation sera donc entravée à divers endroits dans le secteur.

L’autoroute 40, située sous le pont d’étagement, sera touchée par des fermetures complètes le soir, la nuit ou encore la fin de semaine. Des fermetures de nuits des bretelles de l’échangeur d’Anjou sont également à prévoir.

La bretelle menant vers le boulevard des Galeries d’Anjou et la rue Jean-Talon Est sera quant à elle fermée partiellement ou complètement. Un détour sera mis en place en temps et lieu.

Le boulevard des Galeries-d’Anjou sera lui aussi touché. Des fermetures complètes sont à prévoir sur le pont d’étagement, en direction sud. Pour les usagers de la route à destination du centre commercial et du secteur au sud de l’autoroute 20, un chemin de détour est prévu par les rues Jarry et Champ-d’Eau.

Sur le boulevard, direction nord, on peut s’attendre à des fermetures partielles de longue durée avec une voie ouverte vers le nord au dessus de l’autoroute 40. Le soir, la nuit et les fins de semaine, les usagers de la route seront confrontés à des fermetures partielles ou complètes.

Les entraves à la circulation toucheront également le boulevard Jean-Talon Est. On parle ici de fermetures partielles de nuit ou de longue durée.

Les détails de ces entraves seront précisés par voie de communiqués de presse par le ministère des Transports (MTQ) dès qu’ils seront connus. Le début des travaux pourrait être reporté, tout dépendant des conditions météorologiques. Le MTQ encourage les automobilistes à bien planifier leurs déplacements.

La reconstruction des ponts d’étagement en direction nord et sud et les travaux de finition devraient être complétés d’ici la fin de l’année 2023, assure le MTQ.

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Cours de danse inclusifs: la poésie des corps

dim, 03/12/2023 - 14:44

Dans des locaux accessibles, Corpuscule Danse enseigne la danse inclusive entre des participants avec et sans handicap. Les cours pour enfants, adolescents et adultes éveillent le potentiel chorégraphique des corps: les «superpouvoirs». Un espace adapté où l’imagination transgresse les pensées limitantes qui invalident les personnes en situation de handicap.

«Moi, je sais m’adapter. Ne me mets pas des limites parce que toi, tu en es incapable!», confie Ofélie Séguin, danseuse de 12 ans originaire de Boisbriand, qui fait un avec son fauteuil roulant aux accents roses fluo.

Ofélie suit les ateliers qu’offrent Corpuscule Danse depuis ses cinq ans, soit l’âge minimum pour s’inscrire aux cours pour enfants. Atteinte d’amyotrophie spinale, une maladie dégénérative qui touche une personne sur 10 000, l’exercice physique lui évite l’atrophie de ses muscles. La préado alterne entre la massothérapie, la physiothérapie, l’ostéopathie et la réadaptation par la stimulation électrique fonctionnelle. En plus, elle doit faire des exercices seule chez elle. La danse lui accorde un répit récréatif avec son corps.

Je m’amuse et je m’entraîne sans m’en rendre compte!

Ofélie Séguin

Corpuscule Danse est l’une des rares écoles à Montréal qui organise des ateliers de danse inclusive. Dans ses locaux loués à l’UQAM, des danseurs professionnels apprennent aux participants à mobilité diversifiée à rendre le rapport à leur corps ludique. L’accent n’est pas mis sur la thérapie par la danse, mais sur l’adaptation de la pratique de la danse à tous les corps.

Cours de danse de entre adultes Corpuscule Danse Photo: Gracieuseté, Véro Boncompagni Découvrir ses «superpouvoirs»

Les participants sont invités à mettre en scène des poésies chorégraphiées selon leurs particularités, qui deviennent des «superpouvoirs»; assis comme debout, avec et sans béquilles, les combinaisons sont infinies!

L’un des «superpouvoirs» d’Ofélie est le wheelie, le basculement de son fauteuil qui repose sur ses deux roues arrière (comme sur la photo principale).

[La danse] m’a permis de faire des choses que je ne pensais pas être capable de faire

Ofélie Séguin

Une image vaut mille mots dans l’approche pédagogique qu’emploie Joanie Douville, enseignante de danse contemporaine chez Corpuscule depuis une dizaine d’années. Un de ses exercices de prédilection consiste à demander aux participants de montrer le premier geste qu’ils font au réveil. Certains ouvrent les yeux, d’autres s’étirent et certains se brossent les dents. Joanie va proposer de jouer avec ces gestes et de les répéter à des rythmes différents. L’humour et la créativité sont encouragés pour que les participants aux fonctionnalités diverses s’approprient l’interprétation artistique des mouvements.

Joanie est étudiante à la maîtrise en enseignement de la danse à l’UQAM et titulaire d’un certificat en psychologie. Blessée au pied pendant son baccalauréat en danse il y a environ quinze ans, elle a découvert la danse inclusive avec Corpuscule. L’école lui a permis de voir, comme pour Ofélie, la contrainte comme un atout. «Il y a toujours moyen d’apprendre!» Le concept l’a séduite au point de l’intégrer à sa pratique et de l’enseigner à son tour. 

Démonstration de danse contemporaine inclusive avec Joanie Douville et Ofélie Séguin Photo: Caroline Samii-Esfahani, Métro Inspirée par sa grande sœur

À trois ans, Ofélie se dandinait déjà au son de la musique, se souvient sa mère, Élaine Paquette. Cadette de quatre filles, la jeune artiste a grandi en admirant l’aînée, Rosalie, elle-même danseuse classique. Elle s’est dit «Moi aussi je suis capable, comme ma grande sœur!»

Mais les cours de danse pour les personnes en situation de handicap sont rares et peu ouverts à l’idée d’accueillir des participants comme sa fille, déplore Mme Paquette. Elle raconte que sa fille s’est fait refuser l’inscription à plusieurs écoles de danse en 2022, dont une école de quartier accessible qui aurait permis à Ofélie de s’y rendre seule. Selon la mère, le milieu de la danse est «très conservateur» et freine sa propre transition vers l’inclusivité.

Ofélie apprécie l’infrastructure inclusive de Corpuscule, qui normalise la différence, alors que dans d’autres écoles, certains vont l’ignorer ou jouer avec les petites roues arrière de son fauteuil. Elle souhaite passer le message qu’elle «préfère ceux qui posent des questions» à ceux qui l’ignorent et que son fauteuil fait partie d’elle – y toucher la dérange.

MOVE ‘HOP 2 (2022), projet de création d’un vidéoclip par un groupe de 8 participant·e·s, dont Ofélie Séguin Vidéo: Gracieuseté, Corpuscule Danse

Le capacitisme, ce concept qui limite le potentiel des personnes en situation de handicap, n’a pas sa place dans l’horaire chargé d’Ofélie. En plus de la danse, elle dessine, peint, suit des cours de ukulele et de chant en ligne, de piano proche de chez elle, ainsi que des cours à la Ligue nationale d’improvisation (LNI). Et elle dort 10 heures par jour, rassure sa mère et dévouée conductrice.

Depuis 2000, Corpuscule Danse, créé par France Geoffroy, Martine Lusignan et Isaac Savoie, offre des cours de danse intégrés «centrés sur l’esthétique et les possibilités de mouvance du corps atypique». Depuis une dizaine d’années, l’organisme a développé sa propre compagnie de danseurs professionnels qu’Ofélie vient tout juste d’intégrer. 

Les ateliers de danse inclusifs sont coenseignés par deux professionnels à un groupe d’enfants, un autre composé d’adolescents et un d’adultes, dans des classes d’un maximum de douze participants. Une ou deux préposées aux bénéficiaires spécialement formées sont présentes pour répondre aux besoins spécifiques des participants.

La prochaine session de cours débutera le samedi 18 mars. Pour plus de détails, visitez le site web de l’école.

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Les travaux de la Place Simon-Valois pratiquement terminés

dim, 03/12/2023 - 14:20

Les travaux visant à transformer le secteur de la Place Simon-Valois, dans le quartier Hochelaga, en une rue partagée tirent à leur fin. L’intersection est praticable depuis décembre 2022, autant pour les automobilistes que les piétons et les cyclistes. Il reste toutefois du travail à faire au plan de la sécurité et de la sensibilisation des usagers à ce type d’aménagement urbain, juge le directeur de la Société de développement commercial (SDC) de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, Patrick Legault.

Le directeur de la SDC s’inquiète entre autres que des enjeux de sécurité persistent puisque le «concept de rue partagée n’est toujours pas bien implanté ici [à Montréal]». Il estime que plus d’indications et d’explications devraient être mises en place, en plus d’une «présence policière accrue» et de «plus d’activités de sensibilisation».

La rue partagée, ou «zone de rencontre», est un concept normalisé dans certains pays d’Europe, comme la France ou la Belgique, mais qui commence tout juste à apparaître au Québec et à Montréal. La limite de vitesse pour les automobilistes y est de 20 km/h, alors que piétons et cyclistes ont la priorité absolue.

J’ai l’impression qu’il y a encore un travail de sensibilisation et d’éducation à faire auprès des automobilistes, mais aussi des piétons et des cyclistes.

Patrick Legault, directeur de la SDC de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve

La présence policière étant «déjà importante dans le quartier», l’Arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve n’a pas l’intention d’en imposer d’avantage, dit le conseiller d’arrondissement Éric Alan Caldwell. Il assure toutefois que «le projet ne sera pas abandonné» parce qu’il tire à sa fin et que la zone en question sera surveillée dans les mois à venir.

Une activité de sensibilisation a par ailleurs été tenue le 9 mars pour assurer l’application des nouvelles règles de circulation par les usagers. Des élus et des employés de l’arrondissement se sont réunis pour engager la conversation avec les passants et les commerçants. Les agents du poste de quarter 23 ont aussi participé à l’activité en interceptant des automobilistes dépassant les limites de vitesse pour les informer des changements.

Encore du travail à faire

Des travaux d’aménagements restent encore à faire pour que cette zone de rencontre aie l’allure désirée et soit attrayante pour les citoyens, admet par ailleurs Éric Alan Caldwell.

Les temps des travaux nécessaires ont été difficiles pour les commerçants, selon le propriétaire du Café des Alizées, Denis Serre. Son commerce se trouve en plein dans la zone de rencontre, sur la rue Ontario.

Le Café des Alizées, rue Ontario Photo: Zoé Arcand, Métro

Entamer des travaux pour une durée de huit mois après deux ans de pandémie, «c’était de trop», lance-t-il à Métro. Les fermetures et les entraves causées ont eu un impact direct sur les revenus du Café, qui a perdu entre 50 et 60% de son chiffre d’affaires habituel.

La Ville de Montréal compense les commerçants ayant connu des baisses de revenus en raison de travaux majeurs en leur versant jusqu’à 40 000$ par exercice financier. Mais Denis Serre compare les démarches à suivre pour y avoir accès aux 12 travaux d’Astérix.

De l’espoir pour l’avenir

Denis Serre demeure toutefois positif, à l’instar de la SDC, quant à l’impact du réaménagement sur l’effervescence du secteur dans les prochains mois.

Le directeur de la SDC a ainsi confiance que la rue partagée rende la place plus accueillante pour la population. «Ça va permettre de faire des événements ayant plus d’envergure, qui vont rendre la place plus accueillante pour la population», croit Patrick Legault

Il souligne d’ailleurs que l’été 2023 annoncera le retour de la piétonisation de la rue Ontario. «C’est toujours positif pour les commerces», ajoute le propriétaire du Café des Alizés.

Une programmation culturelle et d’animation sera également annoncée par la SDC, qui assure qu’une attention particulière sera portée à la nouvelle Place Simon-Valois. «Plusieurs surprise seront annoncées» et des animations seront mise à l’horaire du jeudi au dimanche lors de la saison estivale, indique-t-on à Métro.

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Vague de vandalisme sur des véhicules du SPVM

jeu, 03/09/2023 - 21:10

Dix-huit véhicules du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ont été vandalisés dans la soirée du 8 mars, à travers la métropole.

Les dégâts ont été constatés en premier lieu par un policier qui se rendait au travail dans un poste de la rue Hochelaga. Ce dernier a d’abord repéré une voiture vandalisée lors de son arrivée, avant d’en découvrir douze autres sur le terrain de stationnement situé à proximité.

Les pneus de ces autopatrouilles, utilisées par les groupes «Éclipse» et «ARRET», qui combattent activement la violence armée, avaient été crevés.

D’autres véhicules situés dans le terrain de stationnement des postes de quartier 22 et 38, sur l’avenue Papineau et sur la rue Rachel, ont subi un sort similaire.

Une enquête a été ouverte afin de retrouver le ou les auteurs de ces méfaits. Le SPVM a déclaré prendre la situation très au sérieux.

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Le Pavillon d’éducation communautaire d’Hochelaga-Maisonneuve menacé d’expulsion

jeu, 03/09/2023 - 19:28

Le Pavillon d’éducation communautaire (PEC) d’Hochelaga-Maisonneuve et tous les organismes qui ont pignon sur rue au 1691, boulevard Pie-IX devront plier bagage d’ici le 31 décembre en raison de la détérioration importante de l’édifice. C’est ce que le Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) leur a appris en novembre dernier, après que des inspections aient relevé le degré de vétusté trop important du bâtiment pour pouvoir le réparer.

Si elle était au courant que des travaux étaient nécessaires dans le bâtiment que son organisme occupe depuis 1979, la directrice générale du PEC, Martha Ortiz, a été totalement surprise par l’annonce. «On sait que le bâtiment est vieux et que de nombreux travaux étaient à faire, surtout pour l’isolation, parce que les fenêtres ne retiennent pas la chaleur, raconte-t-elle à Métro. C’est pour ça qu’on avait demandé une rencontre avec le CSSDM en mai 2022 afin de planifier des travaux. À la fin de novembre 2022, le directeur adjoint a demandé à nous rencontrer et on était contents parce qu’on sentait qu’on était entendus. Mais c’est là que le CSSDM nous a annoncé que les réparations coûteraient trop cher et que nous serions expulsés d’ici le 31 décembre 2023, pour des raisons de sécurité.»

La construction du 1691, boulevard Pie-IX remonte à 1904, alors que sa partie la plus récente a été construite en 1929. Photo: David Beauchamp, Métro Pas assez de temps

Le responsable des relations de presse du CSSDM, Alain Perron, reconnaît par courriel que le Centre mettra fin au bail du PEC et des différents organismes du 1691, boulevard Pie-IX d’ici le 31 décembre 2023, afin «d’assurer que les lieux loués sont sains et sécuritaires» pour les occupants. Il rappelle la nécessité de travaux majeurs due à la vétusté importante du bâtiment, connue depuis plusieurs années, et ajoute que le CSSDM n’a pas la capacité financière de prendre en charge sa réhabilitation.

Mais pour Mme Ortiz, le délai est trop court pour trouver un endroit où déménager le PEC et les multiples organismes, alors que les loyers sont élevés et que les locaux assez grands pour les accueillir sont plus rares.

Décembre 2023, c’est demain! On a un an pour préparer notre déménagement, et peut-être moins, parce que si les prochaines inspections révèlent que la qualité de l’air ne rencontre pas les normes ou qu’il y a trop de moisissures, ils vont fermer l’édifice avant la date. Déménager un organisme comme le PEC est pratiquement impossible sans perdre d’autres plus petits organismes qui n’ont pas les moyens de se payer des locaux individuellement.

Martha Ortiz, directrice général du PEC À qui appartient le bâtiment?

La question de la responsabilité de l’édifice a été maintes fois soulevées par le PEC. C’est pour cela que sa directrice générale a initialement interpellé le CSSDM, qui, en retour, a tenté d’obtenir du financement auprès des plus hautes instances gouvernementales, sans succès. Face à cette impasse, la responsabilité d’intervenir dans ce dossier revient dorénavant au ministère de l’Éducation, pour que ce dernier s’assure que les travaux nécessaires aient lieu le plus rapidement possible.

«On mise sur les rénovations du bâtiment, explique Mme Ortiz. Le député Alexandre Leduc est impliqué dans le dossier et nous a informé après ses enquêtes que le conseil scolaire a déjà commencé l’aliénation du bâtiment, c’est-à-dire sa condamnation. Le ministère de l’Éducation doit chercher une solution avec nous pour qu’on ne se retrouve pas à la rue d’ici quelques mois, ou même demain matin, si les analyses du bâtiment pointent vers une trop mauvaise qualité de l’air.»

Un autre scénario possible pour le PEC est d’acquérir le bâtiment. Cette option de dernier recours est explorée par le conseil d’administration de l’organisme depuis qu’il a appris son expulsion éventuelle. Bien que beaucoup d’argent doive être investi pour réparer le bâtiment – une somme évaluée à 30 M$ –, cette alternative permettrait de maintenir la vocation communautaire du lieu.

«On étudie ce scénario pour nous assurer que l’édifice demeure au service de la communauté et éviter qu’il devienne un immeuble à condos, explique la directrice générale du PEC. Ça fait 50 ans qu’on est ici et on a un impact énorme dans le quartier, donc, on veut négocier pour rester sur place.»

À noter que le CSSDM veut accompagner le PEC afin de minimiser les impacts de cette situation et se dit prêt à être un facilitateur si l’organisme décide de devenir acquéreur du bâtiment.

Le PEC s’organise

L’équipe du PEC a déjà planifié quelques moyens de pression afin d’attirer l’attention sur son problème, en plus de mettre l’accent sur l’importance de l’éducation communautaire. À ce titre, une conférence de presse aura lieu le 20 mars, au cours de laquelle le PEC et les organismes prendront le micro pour exposer une liste de revendications afin de pouvoir rester sur place.

En parallèle de ce moyen de pression, une manifestation se tiendra le 31 mars, devant les locaux montréalais du ministère de l’Éducation, sur la rue Fullum, pour insister sur l’utilité et l’importance de l’éducation communautaire.

«Cette action publique du 31 mars est symbolique pour qu’on dise haut et fort qu’on veut maintenir nos activités d’éducation populaire au 1691, Pie-IX, soutient Mme Ortiz. On offre toutes sortes de formations, on a même un Fablab, des imprimantes en trois dimensions et plusieurs autres outils que les gens peuvent utiliser à leur guise à faible coût. Des décrocheurs viennent ici afin de trouver de nouvelles motivations en faisant des projets qui les stimulent. On ne peut pas perdre ça.»

Au moment d’écrire ces lignes, Métro était toujours dans l’attente d’une réaction de la part du cabinet du ministère de l’Éducation.

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Le transit du métro perturbé par des gaz

mar, 03/07/2023 - 17:05

La Société de transport de Montréal et son métro vivent des étourdissements à cause des gaz irritants, qui provoquent des interruptions de service de plus en plus nombreuses.

Selon des données obtenues par La Presse en vertu de la loi sur l’accès à l’information, les arrêts de service dus à la diffusion de gaz irritants ont été trois fois plus nombreux en 2022 qu’en 2021.

Le métro connait encore énormément d’interruptions pour cette raison, en 2023. Les données récupérées par La Presse faisaient état de cinq interruptions, et deux autres sont arrivés depuis. Cela fait de 2023, la deuxième année avec le plus d’arrêts de ce type – ex aequo – depuis 2013, alors qu’il reste encore près de dix mois.

La majorité de ces incidents sont provoqués par des individus, d’après la STM. Interrogée par Métro sur les contextes de ces épisodes de gaz irritant, la STM s’est refusée à commenter cet « enjeu lié à la criminalité ». « Nous ne pouvons pas nous prononcer sur ce qui amène les gens à utiliser ou non ce type de produits dans des altercations », a déclaré de son côté le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

La STM souhaite absolument éviter ce genre d’incidents et rappelle aux usagers que disperser du gaz avec une bombe poivrée est passible d’une sanction allant du constat d’infraction à une accusation au criminel.

« À noter que nos constables spéciaux Sûreté et contrôle n’utilisent pas de gaz poivré ou d’autres outils de ce type. Ils n’en ont pas non plus à leur disposition », précise la STM. Même constat du côté du SPVM qui explique que, si l’utilisation de gaz irritant reste très rare, ce dernier fait tout de même partie de l’arsenal dont les policiers disposent.

Interruption nécessaire

Un arrêt du métro est forcé lors de la présence de gaz irritants parce que la STM doit procéder à une ventilation d’urgence pour en minimiser les risques. Afin de déclencher ce protocole, il faut évacuer la station concernée et le tronçon de la ligne étant donné que le réseau est interconnecté.

Pour autant, la STM n’a pas répondu aux demandes de Métro quant aux quantités de gaz poivré qu’il faut trouver dans l’air pour justifier une évacuation des stations.

Le gaz poivré présente en effet des dangers lorsqu’il est dispersé dans l’air, même pour les personnes qui se trouvent à une certaine distance, d’après le Centre de collaboration nationale en santé environnementale. « En général, la décontamination d’une zone affectée requiert l’ouverture des portes et des fenêtres afin d’aérer l’espace clos » selon le centre de recherche. Le métro étant un réseau fermé, il suit cette recommandation en mettant sur pieds la ventilation d’urgence.

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Québec créera un mini-hôpital privé dans l’Est de Montréal

mar, 03/07/2023 - 16:14

La création de deux mini-hôpitaux privés a été annoncée mardi matin par le ministre de la Santé Christian Dubé. Un d’entre eux se situera dans l’Est de Montréal, là où les problèmes d’achalandage se font particulièrement sentir.

Une clinique de consultation en gériatrie sera aussi mise en place dans le mini-hôpital de Montréal. L’autre centre de santé sera installé dans la région de la Capitale-Nationale. Les services de ces deux hôpitaux seront remboursés par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ).

L’objectif est de faciliter l’accès aux soins de santé et de rediriger une partie des services dans ces hôpitaux. «Ce que l’on souhaite, c’est de compléter l’offre de services déjà existante pour les deux régions ciblées et de réduire la pression sur les installations actuelles», a résumé Christian Dubé.

La décision du gouvernement a évidemment fait réagir. «Ce n’est pas une addition du privé au secteur public; c’est une soustraction des ressources du secteur public qui seront dorénavant redirigées vers le secteur privé à but lucratif», critique la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

Elle met en garde que la grande majorité du personnel de ces mini-hôpitaux «proviendra forcément du réseau public, déjà aux prises avec de sérieuses pénuries de main-d’œuvre».

Un point de vue que partage Joël Arseneau, porte-parole en santé du Parti Québécois. «L’idée de sauver le système public de santé par le développement privé est un non-sens», a-t-il publié sur Twitter, après une série de questions sur le projet.

Où prendra-on le personnel pour opérer les hôpitaux privés de la CAQ?
Qui paiera pour les services du privé?
Qui empochera les profits?
L’idée de sauver le système public de santé par le développement privé est un non-sens.#polqc https://t.co/1aDyxFd2fp

— Joël Arseneau (@joel_arseneau) March 7, 2023

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Une nouvelle limite de vitesse bientôt en vigueur sur Hochelaga

mar, 03/07/2023 - 16:00

La limite de vitesse passera de 40 à 30 km/h sur une portion de la rue Hochelaga à la fin du mois d’avril. Le conseil d’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve a voté en faveur de cette limitation de la vitesse lors de son assemblée du 6 mars.

Le tronçon visé par la nouvelle limite de vitesse est celui situé entre la rue Honoré-Beaugrand et la limite est de l’arrondissement.

«Réduire la limite de vitesse à 30 km/h, c’est la première d’une série de mesures concrètes pour rendre le quartier plus sécuritaire, a déclaré Alia Hassan-Cournol, conseillère de la Ville dans le district Maisonneuve-Longue-Pointe. Je sais que cette préoccupation est partagée par beaucoup de résidentes et de résidents de Mercier-Est.»

Le mois dernier, la conseillère était notamment allée discuter avec des personnes du centre communautaire Chez-Nous de Mercier-Est au sujet de la sécurité des aînés, des enfants et des personnes à mobilité réduite dans le secteur Hochelaga.

La vitesse max sur Hochelaga sera réduite à 30km/h ds Mercier-Est !
La sécurité des usagers les plus vulnérables est une préoccupation majeure pr les gens du quartier. Je suis fière qu’on applique une mesure concrète en ce sens #polmtl @Val_Plante @sophiemauzeroll @PierreLBlais pic.twitter.com/t8uul4GG2f

— Alia Hassan-Cournol (@Alia_HassanCour) March 3, 2023 Tweet de la conseillère de Ville Alia Hassan-Cournol

Au début de juin 2022, la rue Hochelaga avait déjà subi une réduction de sa limite de vitesse, passant de 50 km/h à 40km/h entre la limite ouest de l’arrondissement et la rue Viau.

La rue Hochelaga n’est pas une autoroute ou un raccourci; c’est une rue locale, pour les gens du quartier avant tout.

Alia Hassan-Cournol, conseillère de la Ville dans l’arrondissement de MHM

La nouvelle limitation de vitesse à 30 km/h vise encore une fois à «améliorer le sentiment de sécurité des citoyens et des familles qui habitent aux abords de la rue Hochelaga», peut-on lire dans le sommaire décisionnel du conseil d’arrondissement.

La sécurité routière est un sujet souvent abordé à l’arrondissement de MHM, que ce soit par les élus ou les résidents du secteur. Au début du mois de janvier, des parents d’élèves avaient notamment dénoncé la dangerosité des corridors scolaires, particulièrement aux alentours de l’école Guillaume-Couture.

À la mi-janvier, la Ville de Montréal avait aussi décidé de sécuriser cinquante lieux fréquentés par des enfants, dans le cadre de son Programme de sécurisation aux abords des écoles (PSAÉ).

Une mesure interdisant la manœuvre de virage en «U» sur la rue Honoré-Beaugrand, à l’intersection de la place Honoré-Beaugrand, en direction nord, a aussi été votée lors de l’assemblée du conseil de lundi soir.

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Des citoyens se mobilisent pour sauver un boisé menacé

mar, 03/07/2023 - 14:16

Pancartes et slogans étaient au rendez-vous devant la mairie d’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve en début de soirée le 6 mars, juste avant que les élus ne se réunissent pour leur assemblée mensuelle. Les raisons de la grogne? Le fait que l‘Arrondissement s’apprêtait à autoriser la coupe d’un boisé par un promoteur immobilier, et ce, malgré l’opposition citoyenne, une promesse de conserver les espaces verts et les engagements pour le maintien de la biodiversité pris par la Ville de Montréal lors de la COP15.

Malgré la manifestation et le fait que les deux élus de l’opposition, Alba Zuniga Ramos et Julien Hénault-Ratelle, aient voté contre la résolution, le conseil d’arrondissement a en effet autorisé la signature d’une entente avec Les Placements J.M.F. pour des travaux d’infrastructures nécessaires à la réalisation d’un développement résidentiel mixte, lors de l’assemblée.

Ce développement prendrait place dans un lot situé à l’est du boulevard de l’Assomption, entre la rue de Marseille et l’avenue Pierre-De Coubertin, qui abrite un boisé qui mérite d’être défendu, croient plusieurs citoyens, élus et organismes.

Une coupe impossible à arrêter?

Interrogé par des citoyens, le maire de l’arrondissement, Pierre Lessard-Blais, a expliqué que ce n’était pas sa volonté d’accorder un tel permis à l’entrepreneur. L’Arrondissement serait cependant lié par l’État de droit et les lois, a-t-il soutenu. «On paierait des pénalités au promoteur si on refusait ce permis», a justifié le maire.

L’Arrondissement a en effet affirmé être obligé d’autoriser cette entente en raison du Programme particulier d’urbanisme (PPU) d’Assomption Nord, adopté en 2016 par l’administration précédente. À ce moment-là, l’Arrondissement n’avait pas priorisé les boisés et le PPU «ne donne pas assez d’espace pour les espaces verts», a expliqué M. Lessard-Blais.

«On peut remettre en question le capitalisme et l’État de droit, mais du moment où une entreprise a un terrain et qu’elle respecte le zonage qui a été fait, on ne peut pas s’y opposer», a poursuivi M. Lessard-Blais, en réponse à une question d’un citoyen engagé pour la préservation du boisé, François Plourde.

Un projet controversé

«Le boisé est d’une belle qualité, il est très ancien», souligne Anaïs Houde, porte-parole de l’organisme Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM, en entrevue avec Métro. Elle soutient qu’il accueille une végétation riche et peu commune pour Montréal. Des observations menées par François Plourde montreraient en effet qu’il s’agit d’un boisé comportant des espèces rares.

Un boisé ne représente pas la même valeur qu’un parc aménagé, défend l’organisme environnemental. De nouveaux arbres prendront des décennies à atteindre l’intérêt écologique des vieux arbres qui auront été coupés.

C’est tellement frustrant de voir que nos élus vont davantage défendre le droit à la propriété de compagnies qui détruisent le territoire que le droit à un environnement sain pour la population.

Anaïs Houde, porte-parole de Mobilisation 6000 Parc-Nature MHM

Mme Houde note par ailleurs que le projet immobilier ne respecte pas les règlements sur le plan du nombre d’étages et du minimum de logements sociaux. Si elle ne s’oppose pas à la densification, Mme Houde estime tout de même que l’objectif de celle-ci devrait être de «libérer l’emprise au sol», mais pas de raser un boisé.

«Il ne s’agit pas réellement d’un projet TOD [Transit Oriented Development, soit un développement orienté autour du transport collectif]; il va longer le boulevard l’Assomption, qui, avec sa prolongation, va amener de nombreux camions», s’est indignée la porte-parole lors de la période de questions de l’assemblée de lundi.

Le boisé de la station de métro Assomption, qui sera rasé pour faire place à des logements, se trouve au milieu de stationnements et d’entrepôts. Photo: Capture d’écran, Google Maps Un quartier aux besoins verts

Le secteur Assomption Sud-Longue-Pointe est réputé pour la présence de nombreuses industries. Le boisé de la station de métro Assomption est ainsi un des rares espaces verts de l’arrondissement.

Mercier–Hochelaga-Maisonneuve est en effet très asphalté et les îlots de chaleur y sont monnaie courante, soutient Anaïs Houde, qui ajoute que l’arrondissement fait partie de ceux comptant le plus grand nombre de décès lors d’épisodes de canicule. «Les lieux qui perdent leur canopée, l’espérance de vie y diminue», avance Mme Houde. Les milieux boisés sont donc la solution contre les îlots de chaleur, rappelle-t-elle, mais aussi contre la sécheresse et les inondations.

«L’expropriation [du promoteur immobilier qui possède le boisé] et ses frais auraient été plus coûteux sur le moment, mais plus bénéfique sur le moyen terme, avance Anaïs Houde. Les administrations doivent envisager la planification du territoire sur une période de 20 ans, pas de 4 ans», conclut-elle.

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