Les récits de greffe, depuis l’Histoire naturelle jusqu’à la thèse de médecine de Paul Bert, ont en commun de reposer sur une double tension: celle de l’opposition possible entre la pratique et la théorie et celle de l’articulation entre l’observation et l’imagination. L’étude proposée ici partira d’une petite histoire des récits de greffe composés jusqu’à la fin du XIXe siècle et de la manière dont leurs auteurs en définissent la nature et la visée. Elle se concentrera sur les discours dits «scientifiques» de la greffe pour montrer comment se joue, en leur sein, une articulation possible de la science et de la poésie. En se concentrant ensuite sur les manuels pratiques et les théories savantes des greffes animales et végétales publiés principalement au XVIIIe et au XIXe siècles, il s’agira de s’interroger sur les conditions de possibilité d’une analyse littéraire de ces textes, sur l’usage que des écrivains ou des romanciers en ont fait et, dans un troisième temps de proposer, à partir des descriptions savantes des techniques de la greffe, une classification possible des relations entre discours scientifique et récit littéraire. (Archives)
OBSERVATOIRE DE L'IMAGINAIRE CONTEMPORAIN