Présentation de la communication
«Ce dont je vous parle aujourd’hui, ce n’est pas vraiment de Robespierre. C’est en effet guidé de portraits écrits. C’est un objet en indivision entre la littérature, c’est-à-dire le roman, et les dehors de la littérature, c’est-à-dire les mémorialistes, les publicistes et les historiens.
Le portrait écrit est la description verbale, textuelle, des traits du visage et de l’habitus corporis de personnages réels, notamment de ces personnages que l’on qualifie d’historiques, ou bien de personnages de fictions et de leur herméneutique physiognomoniste.
La notion de réalisme est elle-même une catégorie qui est avant tout pas littéraire. Elle est en indivision elle aussi avec les Belles Lettres et leurs dehors. Le réalisme n’est jamais la mise en texte d’un réel unidimensionnel. Il est ce genre d’énoncé dans lequel l’information que l’on vous procure appelle de la part du lecteur les mêmes inférences que ce lecteur fait dans la vie empirique, c’est-à-dire: pas de réalisme sans une herméneutique du visible, muée en trace déchiffrable de quelque chose, notamment du cachet intérieur de l’imperceptible. Alors, évidemment, le visage humain, que ce soit celui de Robespierre ou de Madame Bovary, est par excellence le lieu du déchiffrement. Car le narrateur, au moment où le personnage apparaît, invite à y lire quelque chose qui permet en principe d’anticiper la destinée du personnage et la suite de l’intrigue.»