Dans cette communication, je m’intéresserai à l’apport du virtuel dans Le Camion (1977). Selon Gilles Deleuze, une perception équivaut à une particule: «[…] une perception actuelle s’entoure d’une nébulosité d’images virtuelles qui se distribuent sur des circuits mouvants de plus en plus éloignés, de plus en plus larges, qui se font et se défont». C’est dire que les images virtuelles «rebondissent» comme des particules sur l’actuel. Dans Le Camion, ce qui tient lieu de l’actuel, le film auquel le spectateur assiste, se fait complément ou produit, donc objet de l’actualisation, alors que cette dernière n’a pour sujet que le virtuel: le devenir-film contenu dans le texte. Le lecteur/spectateur a pour rôle de «compléter» le film en jouant constamment sur ces deux niveaux: l’actuel et le virtuel. Son rôle est grand, complexe, à l’image même du film auquel il se voit confronté.
OBSERVATOIRE DE L'IMAGINAIRE CONTEMPORAIN