Le 23 avril 2010 s'est tenu à la Salle des Boiseries (UQAM) le colloque Cours et séminaires comme «style de pensée»: Barthes, Deleuze, Derrida, Foucault. Ce colloque était organisé dans le cadre des activités de l'Équipe de recherche sur l'imaginaire contemporain (ERIC LINT) et de Figura, Centre de recherche sur le texte et l'imaginaire.
«Cette journée porte sur les cours et les séminaires de quelques penseurs, théoriciens et philosophes qui furent aussi pédagogues. On le sait par des enregistrements, qui nous donnent accès au grain de leurs voix, on le sait aussi par des publications posthumes qui nous donnent accès aux notes de cours des uns et aux retranscriptions de la parole vive des autres.
Aujourd'hui, ce sont les archives de cette activité singulière qui est à la fois mise en partage et mise à l'épreuve d'un savoir que nous voudrions interroger.»
Mot de bienvenue
Programme du colloque
Cliquez sur le titre d'une communication pour accéder à l'archive.
- Claude Coste (Université Stendhal-Grenoble III): «Du séminaire à S/Z»
- Frances Fortier (Université du Québec à Rimouski): «Modalités herméneutiques et assomptions d’autorité dans Le courage de la vérité de Michel Foucault»
- René Lemieux (Université du Québec à Montréal): «Une oreille posthume pour Derrida. Prolégomènes à une thèse doublement impossible» [Communication non disponible]
- Ginette Michaud (Université de Montréal): «Le Séminaire La bête et le souverain de Jacques Derrida, par quatre chemins»
- Julien Piat (Université Stendhal-Grenoble III): «Le cours, une "morale de la forme" (Barthes)»
- Julien Lefort-Favreau (Université du Québec à Montréal): «"Là, c’est un peu libre propos". Foucault et le bio-pouvoir»
- Guillaume Bellon (Figura/Université du Québec à Montréal): «Comme un réfugié ou un exilé dans une île: Barthes, Deleuze, Derrida, Foucault professeurs»
Organisation du colloque
Professeur au Département d’études littéraires de l’Université du Québec à Montréal, Jean-François Hamel s’intéresse aux poétiques de l’histoire et aux politiques de la littérature du XXe siècle français. Il est aussi chercheur régulier à FIGURA, le Centre de recherche sur le texte et l’imaginaireIl a publié deux essais dans la collection «Paradoxe» des Éditions de Minuit: Revenances de l’histoire. Répétition, narrativité, modernité (2006) et Camarade Mallarmé. Une politique de la lecture (2014). Il a aussi fait paraître des articles sur des auteurs aussi différents que Walter Benjamin, Maurice Blanchot, Hubert Aquin et Nathalie Quintane.
«Comme un réfugié ou un exilé dans une île»: Barthes, Deleuze, Derrida, Foucault professeursL’île déserte, pour être une image de l’enfance, peut également permettre d’approcher le «style de pensée» de Barthes, Deleuze, Derrida et Foucault –pour peu qu’on accepte de faire corpus des singularités ici tenues ensemble. |
«Là, c’est un peu libre propos». Foucault et le bio-pouvoirLa publication posthume (entamée en 1997, et toujours en chantier) des cours de Michel Foucault au Collège de France donne accès à la fabrique de l’œuvre: ainsi de la notion du bio-pouvoir, élaborée par strates successives dans les années 70, à la fois dans le cadre de ses cours, ouvrages et articles (lesquels, depuis 1994, sont disponibles dans les Dits et écrits). L’analyse comparative de ces sources permet la juste mesure de la postérité de la pensée de Foucault, notamment chez le philosophe italien Giorgio Agamben. |
Le cours, une «morale de la forme» (Barthes)Confronté à la présentation, par Barthes, du séminaire «Proust et la photographie» comme «sorte de travaux pratique», le cours manifeste une tension entre la recherche d’un discours de vérité et une parole assumée comme subjective – plus particulièrement encore à travers La Préparation du roman, dont on sait que l’idée est née sous la pression de la vie, des désirs et des envies du professeur. |
Le Séminaire «La Bête et le souverain» de Jacques Derrida, par quatre cheminsAffrontant le «risque d’exposition indiscrète d’un corps d’écriture au travail», l’entreprise éditoriale tout juste amorcée des quarante années d’enseignement de Derrida découvre la particularité du legs derridéen, et doit composer avec la part spectrale de son œuvre. Dans le prolongement des réflexions du philosophe sur le «posthume» et sur l’archive (dans son lien problématique à l’événement), il s’agit bien de réfléchir aux modalités de pérennisation d’une parole vivante, ou plutôt d’un texte écrit en vue de sa lecture «à haute voix». |
Modalités herméneutiques et assomptions d’autorité dans «Le Courage de la vérité» de Michel FoucaultLe dernier cours de Michel Foucault au Collège de France, du 1er février au 28 mars 1984, poursuit une réflexion sur le dire-vrai amorcée depuis ses tout premiers travaux archéologiques mais qui s’est infléchie au fil du temps vers une herméneutique de l’archive qui semble à première vue soustraire les textes examinés aux régulations d’une pratique discursive. |
Du séminaire à S/ZDurant deux années (1967-1968 et 1968-1969), Barthes consacre son séminaire de l’Ecole pratique aux hautes études à Sarrasine de Balzac. On sait que de ce travail sortira la rédaction du célèbre S/Z, en 1970. Que se passe-t-il au tournant des années 60 et des années 70? Sur le plan intellectuel, Barthes passe du structuralisme au post-structuralisme, de l’analyse structurale des récits à l’analyse polyphonique d’un texte «classique». |