Présentation du colloque
Le colloque «Le miroir: entre vision, perception et réception», organisé par Sophie Horth, Krystel Bertrand et Joyce Baker, s'est déroulé à la salle J-4225 du pavillon Judith-Jasmin (UQAM) les 28 et 29 octobre 2015.
Le miroir est aujourd'hui un objet commun, une partie intégrante de notre quotidien. Or, malgré son apparente banalité, il ne cessera de fasciner. À travers les années, on lui a donné plusieurs rôles en tant qu’objet, mais également en tant que modèle imaginatif et créatif; nous n’avons qu’à penser aux «Palais des Glaces» des fêtes foraines ou encore à la somptueuse «Galerie des Glaces» du Château de Versailles. Le miroir est un motif récurrent dans la littérature sans doute parce que cette dernière est elle-même perçue comme un reflet, un effet de réel nous permettant de poser un regard particulier sur l’existence. C’est pour cette raison que l’on trouve le trope du miroir dans plusieurs littératures, notamment dans des classiques comme Alice de l’autre côté du miroir, mais aussi dans les œuvres issues du romantisme allemand, dans la littérature médiévale ainsi que dans la littérature fantastique et gothique. Il y a aussi des manifestations de ce trope dans des productions culturelles plus récentes. On peut penser au «Miroir du Riséd» dans la série Harry Potter, où il reflète non pas ce qui est de l’ordre du visible, mais ce qui est dans les pensées de celui qui lui fait face. En littérature québécoise contemporaine, Nelly Arcan lie littérature et psychanalyse en posant le miroir comme lieu de la construction identitaire. Bref, le miroir reflète ce que nous sommes, mais nous permet également d’observer ce qui se trouve derrière nous, en plus d’offrir un regard inversé sur nos perceptions, modifiant ainsi notre posture au sein du monde.
Ce colloque explore les possibilités narratives et poétiques du miroir en tant qu’objet et procédé artistique modifiant la création et la réception de la littérature, des arts cinématographiques, des arts de la scène et des arts visuels.
Programme du colloque
Organisation du colloque
Joyce Baker est étudiante au doctorat à l'Université du Québec à Montréal en études littéraires avec une concentration en études féministes.
Krystel Bertrand est étudiante à la maîtrise en études littéraire à l'UQAM.
Sophie Horth est étudiante à la maîtrise en études littéraires à l'Université Laval. Elle s'intéresse particulièrement à la théorie des genres, au sublime, à la construction d'un univers critique et à la rhétorique. Elle a publié deux articles portant sur l'érotisme sur le blogue de recherche en culture populaire Pop-en-stock et a également au colloque Le sexe de l'avant-garde lors d'un colloque de l'ACFAS.
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Programme du colloque | 24.19 Mo |
Ma pratique artistique: ce qui se cache derrière le miroirArianne Blanchet-Lapointe considère que sa démarche artistique est toujours en mouvance: elle est en constante évolution. Le miroir est l'occasion d'un tête-à-tête entre l'artiste et ses oeuvres et lui permet de se pencher un peu sur son propre reflet. |
Signes en miroir: les idéogrammes imaginaires d'Henri Michaux comme alter ego de l'écriture chinoiseLa figure du miroir est ici abordée comme miroir entre deux cultures (scripturale et graphique) que sont lers cultures occidentale et asiatique. C'est à travers l'oeuvre d'Henri Michaux que seront observées ces cultures, à travers sa peinture de l'écriture, ce qu'Emmanuelle Pélard nomme sa «poésie graphique». |
Le miroir comme dispositif dans l’œuvre interdisciplinaireLe travail de recherche-création actuel de Claudia Bernal s'inscrit en continuité avec ma démarche artistique. Son but est de créer, concevoir et réaliser une installation performative à laquelle elle intégrerait le texte, la parole et l'écriture en les abordant en tant que matériaux plastiques, c'est-à-dire en tant que matériaux visuels et sonores. |
«Black Swan»: le miroir comme axe de réflexion entre anorexie et schizophrénieSi de nombreux spécialistes ont développé l’idée que les maladies de l’anorexie et de la schizophrénie présentaient une forme de co-morbidité, Black Swan serait, selon Fanie Demeule, une illustration de ce parallèle entre ces deux troubles mentaux caractérisés par une vision déformante sur soi et dont le miroir, loin de donner l’heure juste, témoignerait de cette réalité subjective. |
Franchir (ou s’affranchir de) l’autre côté du miroir avec «Lost Girls» et «Tétraméron»Dans cette communication, André-Philippe Lapointe s’intéresse à Alice au pays des merveilles à travers deux œuvres contemporaines: Lost Girls d’Alan Moore ainsi que Tétraméron de José Carlos Somoza. |
Reflets de vie et de mort factices: le renversement identitaire vampirique à travers la figure du miroirEn ouvrant la porte sur l’analyse de l’engouement littéraire et cinématographique pour le vampire, la communication de Marie Lévesque propose d’explorer le renversement identitaire à travers la figure littéraire du vampire et son rapport à la figure du miroir. En effet, la figure du miroir dans la littérature vampirique sert principalement à questionner et à problématiser l’identité et le rapport de soi à l’autre. |
Jeux de regard, de reflets et de miroirs dans «La Belle et la Bête» de Jean CocteauJean Cocteau, en 1946, réalise La Belle et la Bête, une adaptation cinématographique du conte de Madame Leprince de Beaumont. Le film est construit, entre autres choses, autour du motif du miroir. «Belle, je suis votre miroir, réfléchissez pour moi je réfléchirai pour vous», prononce le miroir de la Bête installé sur la table de chevet de la Belle. |
Présence reflétée, absence réfléchie: pour une poétique de l’objet brisé dans les vrais et les faux miroirs de Saul Leiter et de Ghérasim LucaAlexandra Irimia se propose, dans cette communication, de signaler le point de rencontre entre deux auteurs, Saul Leiter et Ghérasim Luca. Ces similitudes ne se retrouvent pas dans leurs visions artistiques respectives, mais dans quelques symptômes qui relèvent d'une obsession de la fragmentation et du dédoublement prévisibles dans le traitement du miroir au sens strict et de la réflexion au sens plus large. |
La dévotion des débris: une politique des luciolesPour les habitants de Richelieu et sa région, l’usine déserte Bennet Fleet, située à la sortie du pont qui traverse la route 112, semble faire partie du décor. Ces fenêtres volées en éclats et ces immenses graffitis sur le toit de l’édifice qui ont probablement exigé des acrobaties irréalisables n’offusquent plus personne. On ne questionne jamais le fait qu’elle soit fermée depuis de nombreuses années. Il faut contrer l’essor de la superpuissance chinoise et demeurer compétitif devant les grandes industries européennes, tout le monde sait cela. |
Résistances et absences narratives dans «The Lady in the Looking-Glass» et «Le ravissement de Lol. V. Stein»Pourquoi proposer, dans le cadre de colloque, une étude comparée de The lady in Looking-Glass et du Ravissement de Lol. V. Stein? |
Les extraterrestres dans le miroirIl est assez évident que, dans la relation aux extraterrestres, il y a toujours un effet de miroir, un effet de dédoublement qui, entre autres, est souvent encadré par une forme d'érotisme. Beaucoup de gens vont dire avoir été manipulés mentalement par les extraterrestres. Dans cette communication, Damien Blass-Bouchard étudie le concept du miroir pour savoir comment se crée cette espèce de mécanique relationnelle entre l'extraterrestre et l'abducté. |
La prostituée, la vitrine et la villeKatia Alves propose une analyse de la ville et de son espace pour mettre en évidence sa méthode de construction tenant en compte de la présence de la prostituée à travers des dispositifs de la ville. Comment avec cette urbanisation ont été créées les zones invisibles dans l’espace urbain? |
Les effets picturaux des miroirs de la peinture: de Van Eyck à BaconObjet mimétique par excellence, le miroir a été utilisé par Brunelleschi dans son expérience de la tavoletta pour vérifier l’exactitude de la représentation de la perspective. En 1435, Alberti dans De pictura (La peinture), comme le fera après lui Léonard, conseille le peintre de s’en remettre au miroir. Pour l’un comme pour l’autre, le miroir-plan constitue le modèle même du tableau. Il permet de voir quelque chose qui se donne en profondeur sur un plan. |
Manifeste, idéologie et utopie: la figure du miroir en tant que dispositif trans/féministe à partir de «SCUM Manifesto» de Valérie SolanasCat Blanchette parle du miroir en exprimant ses observations quant à sa relation avec le manifeste comme forme littéraire. Elle aborde la dynamisation de l'utopie et de l'idéologie rendue possible par le manifeste, pour ensuite se pencher sur la portée trans-féministe de ce dernier. |
Réfléchir l'évanescence des ombres, les débris de miroir à l'oeuvre dans les romans de Patrick ModianoLes romans de Patrick Modiano se construisent autour du retour fantomatique d'une figure disparue. Comment cette littérature se construit elle-même dans un effet de miroir des thèmes qui la composent? |
Jeux de miroirs: le double dans «L'autre comme moi» de José SaramangoLe miroir, objet à la fois banal et mystérieux, permet à celui qui s’y regarde de contempler son propre reflet. Il n’est pas rare cependant de voir les auteurs de littérature déconstruire ce précepte comme c’est le cas de l’auteur Jose Saramago dans son roman L’autre comme moi. |
Forme postmoderne du miroir dans «Les grandes blondes» de Jean EchenozQuelques études se sont penchées sur le spéculaire chez l’auteur français contemporain Jean Echenoz dans sa forme uniquement textuelle. C’est à dire comme processus réflexif qui cherche à montrer l’artifice de l’écriture en soulignant la matérialité du texte. |
Soi-même, seul, dans le blanc du miroir. Dispositif spéculaire et mimétisme obsessionnel dans un récit de Claude-Louis CombetL’écriture de Louis Combet se situe entre un intérêt très marqué pour la sainteté, le récit agéographique, l’expérience mystique comme expérience limite et le récit fantasmatique où l’on peut lire l’obsession pour une sexualité transgressive et régressive, autre expérience limite. |