Cahiers Figura

Words Written in Dust. Percer la façade brillante des tours

Numéro de la publication:
25
Année de parution:
2010

La poussière est tombée. Ce ne fut pas lent. Elle s’est abattue sur tout ce qui se trouvait à proximité, a recouvert objets, visages, hommes, femmes, voitures, chaussée. Elle ne se ressemblait pas: elle dont le mouvement est silencieux, imperceptible, elle dont on constate avec étonnement la présence, elle s’est abattue, en quelques minutes, en même temps que ce bruit ressemblant à un coup de vent. Elle a pétrifié chaque objet, comme si elle avait interrompu quelqu’un au milieu d’une phrase. Elle continuerait à tomber, lentement, jusqu’à ce que de fine couche elle devienne épaisse de quelques centimètres, comme une neige folle. Elle feutrerait les pas, les bruits, elle envelopperait le Lower Manhattan de silence. Elle se solidifierait, plus tard, au fil des jours, des semaines, des mois, enveloppant les tasses, assiettes et mannequins, fruits et pâtisseries, les pétrifiant comme ces objets retrouvés intacts sur l’épave du Titanic. Des natures mortes.

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Pour citer ce document:
Dulong, Annie. 2010. « Words Written in Dust. Percer la façade brillante des tours ». Dans L'atelier de l'écrivain 2. Article d’un cahier Figura. En ligne sur le site de l’Observatoire de l’imaginaire contemporain. <https://oic.uqam.ca/fr/articles/words-written-in-dust-percer-la-facade-brillante-des-tours>. Consulté le 1 mai 2023. D’abord paru dans (2010. Montréal : Figura, Centre de recherche sur le texte et l'imaginaire. coll. Cahiers Figura, vol. 25, p. 173-193).
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